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N° 221

Octobre / Novembre
Multicoques Mag n°221

Multicoques Mag

Numéro : 221

Parution : Octobre / Novembre 2023

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Un paradis sans fonds ?

Chez Multicoques Mag, on n’a pas trop l’habitude de sombrer dans les mises en garde et le catastrophisme ; bien au contraire, nous nous attachons le plus souvent à rédiger et diffuser du contenu gai, enjoué et positif. Evidemment qu’il survient des fortunes de mer et que le mal de mer existe, mais nous préférons nous focaliser sur le bonheur de vivre en mer et la liberté que procure la navigation, hauturière ou non…
Au-delà de partager avec vous notre passion de ce qui flotte avec deux ou trois coques et de vous faire rêver, nous nous attachons tout de même à accompagner la transition vers une plaisance plus propre et plus respectueuse de son environnement ; d’aucuns nous taxeront de greenwashing ou encore de bien-pensance – ce n’est pas très grave, à mon sens. Ce qui l’est beaucoup plus, c’est l’état des fonds sous-marins que j’ai pu constater aux Seychelles. Il y a 15 ans, j’avais pratiqué deux heures ininterrompues de snorkeling à l’îlet Coco. L’exubérance du corail et l’incroyable activité sous-marine m’avaient littéralement envoûté, hypnotisé, à tel point que je m’étais retrouvé à un bon demi-mille du bateau, embarqué par les courants. Me revoilà donc en mai dernier, exactement au même endroit. L’eau est toujours aussi claire, le turquoise toujours à poste. Sur l’îlet, les rochers en granit m’impressionnent toujours autant. Le sable des plages est doux sous les pieds, les cocotiers se font bercer doucement par l’alizé. Rien n’a changé ? Ah si : des touristes de passage empilent désormais des cailloux plats dont je n’ai pas le souvenir…
Masque, palmes et tuba : je m’apprête à revivre un moment extraordinaire – suivrai-je les énormes napoléons ? Croiserai-je des tortues ? Sitôt le masque immergé, le choc est immédiat : il n’y a plus de corail – que des restes blanchis, cassés. Au-delà de l’aspect dramatique sur le pan « esthétique », c’est tout un écosystème qui est détruit ; quant aux poissons, ils sont toujours là, mais bien moins nombreux. Les espèces comestibles de la zone, jusqu’alors préservées, risquent d’être infectées par la redoutée ciguatera. Cette catastrophe écologique ne se limite pas, malheureusement, à l’océan Indien. Le Pacifique n’est pas en reste… au total, 20 % des récifs ont déjà été détruits ces dernières années – le premier phénomène d’ampleur de blanchiment du corail a été observé en 1997. Différentes causes sont à l’origine de cette mortalité ; et pratiquement toutes sont de notre fait, nous, les humains. Sur place, autour de Mahé, les spécialistes tentent de bouturer, avec un certain succès, d’autres essences de corail, plus résistantes à l’eau chaude. On peut voir dans de nombreux mouillages ces cages immergées ; l’espoir est donc permis !
Et si on essayait de participer chacun un petit peu à la préservation de notre planète ?

Bonne lecture !
Emmanuel van Deth
Rédacteur en chef

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