
Numéro : 231
Parution : Juin / Juillet 2025
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Après avoir partagé avec nous leur découverte de la Nouvelle-Zélande dans MM225, l’équipage du Lagoon 52 Cat’leya met à présent le cap sur la Tasmanie pour un tour de l’île à la voile. Il s’engage ainsi dans les traces des explorateurs et navigateurs qui l’ont précédé, gardant présent à l’esprit la richesse historique des lieux qu’il parcourt.
L’explorateur néerlandais Abel Tasman, premier européen à mettre pied en Tasmanie en 1642, croyait alors découvrir une partie non encore cartographiée de l’Australie continentale. Il avait tort, comme l’ont par la suite prouvé les Britanniques George Bass et Matthew Flindlers en 1778, auteurs de la première circumnavigation de la Tasmanie : il s’agit bien d’une île, et nous avons nous aussi l’intention d’en faire le tour !
Les eaux du Pacifique sud, voisines des quarantièmes rugissants, ne sont généralement pas au programme d’un tour du monde à la voile, mais l’épisode Covid a offert l’opportunité de partir à la découverte de rivages peu visités. Avec le concours de La Niña, les latitudes sud de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie connaissent alors des conditions climatiques très favorables pour la navigation dans ces mers australes. C’est ainsi que Cat’leya, parti de Sydney en janvier 2023, arrive à Melbourne pour préparer un tour de la Tasmanie à la voile.
Seuls 110 milles nous séparent de l’île King au nord-ouest de la Tasmanie, où nous attendent 1 600 êtres humain, 140 000 wallabys, des milliers de bovins ainsi qu’une nurserie de manchots ! Mais on ne plaisante pas avec le détroit de Bass, alors nous prenons toutes les précautions lors de la sortie de la baie de Port Philip afin d’éviter les vagues énormes qui peuvent se former par la combinaison de variations brutales de profondeurs et du courant contraire. Malgré toute notre prudence, quand nous arrivons à la sortie de la baie dans le chenal, Cat’leya se fait cueillir par des vagues de 2-3 mètres, et je suis alors bien content qu’il soit équipé de deux moteurs de 80 ch qui nous permettent tout de même d’avancer... Heureusement, cela ne dure pas bien longtemps, mais la houle est bien présente et augure d’une traversée inconfortable !
Le cap Wickham et son phare, au nord de l’île King, seront notre premier contact avec la Tasmanie. Ce lieu était au XIXe siècle une étape du transport de migrants et de forçats entre l’Angleterre et l’Australie. Plus de 60 naufrages sont recensés dans ces eaux, ce qui a finalement conduit à la construction du phare. L’édifice, construit en pierre en 1861, mesure 48 mètres de haut, ce qui fait de lui le plus haut phare d’Australie. Peint en blanc, le phare est désormais automatisé ; son feu de 1 000 W porte à 24 milles. Le détroit de Bass était alors un raccourci entre l’Angleterre et Sydney (d’une semaine environ), mais les vents forts, les courants incertains, les cartes imparfaites, les moyens de navigation peu précis et les récifs et rochers débordants à plus de 2 km du littoral réclamaient un lourd tribut à ceux qui l’empruntaient… Nous sommes bien dans les quarantièmes rugissants !
La côte ouest de la Tasmanie a mauvaise réputation car, exposée à la houle de nord-ouest, elle n’offre que peu d’abri pour les voiliers téméraires, à savoir Macquarie Harbour et ...
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