Océan Indien

Banana : Rodrigues a du cœur !

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Notre escale à Rodrigues, pour ne pas plagier JMG Le Clezio et son "Voyage à Rodrigues", nous a littéralement ensorcelés et je ne sais pas par où commencer pour vous en dévoiler les raisons. Très égoïstement, j'hésite même à le faire, de peur de rompre le charme ! Il y a encore six mois, je me demandais encore où placer ce petit confetti de 18 km de long sur 8 de large. Nous sommes entrés dans son splendide lagon après 6 jours de mer plus ou moins confortables (plutôt moins !), en provenance des Chagos. Le chaleureux "Bienvenue à Rodrigues", avec un sympathique accent créole que je ne peux malheureusement pas transcrire, du directeur du port sur le canal 16, posait déjà les jalons d'une gentillesse qui allait s’avérer commune à tous les habitants. Un seul petit mouillage est possible, dans ce lagon peu profond, pour les voiliers qui ont osé faire du près serré durant une semaine pour l'atteindre : Port Mathurin, la capitale ! Tous les dix jours, les voiliers doivent bouger à l'arrivée du cargo ravitailleur pour lui permettre sa manœuvre de mise à quai. Le reste du temps, nous ne nous lassons pas de voir évoluer les pêcheurs et les piqueuses d'hourrites au rythme des marées. Si "pêcheurs" ne demande aucune explication, les "piqueuses d'hourrites" ont peut être, elles, piqué votre attention. L'hourrite est le nom créole du poulpe, et à Rodrigues c'est un plat traditionnel que l'on met à toutes les sauces. Sa pêche, sur le platier, à pied avec une longue tige métallique, reste l’apanage des femmes. Ces poulpes sont ensuite mis à sécher sur un étendage, créant ainsi de véritables tableaux "land art".
L’âme de Rodrigues, quant à elle, est incarnée dans l'authentique amabilité de ses habitants. Ici, tout le monde vous dit bonjour et le bazar du samedi matin est le dernier salon où l'on cause.

Sophie et Robert Louis, à bord de Banana

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