Ilovent

Pas si simple de quitter la Nouvelle-Zélande !

L’an dernier, nous avions laissé l’équipage d’Ilovent aux Galapagos. Fabienne et Jean-Charles ont depuis traversé l’océan Pacifique et découvert la Polynésie. Nous les retrouvons ce mois-ci en Nouvelle-Zélande, où ils viennent de passer plusieurs mois. L’auriez-vous cru ? Naviguer n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Mais tout finit par s’arranger, à condition de faire preuve de patience…

Après 5 mois à terre, il est temps pour nous de reprendre la mer et de dire au revoir à ce pays que nous avons adoré : la Nouvelle-Zélande. En ce début mai, nous sommes en attente depuis bientôt 3 semaines d’une fenêtre météo confortable pour partir vers le nord. Depuis mars, à Whangarei, nous avons bien préparé le catamaran. Nous avons rajouté des panneaux solaires, nettoyé et graissé des winches, réparé l’étai de solent. Au chantier de Mardsen Cove, nous sortons le multicoque de l’eau pour caréner : ponçage des coques, antifouling, traitement au Propspeed des hélices, remplacement de la bavette du saildrive. Puis nous partons pour Opua, tout au nord, d’où nous pourrons faire le check-out auprès des Douanes pour quitter la Nouvelle-Zélande. La saison cyclonique est en théorie terminée, mais elle prend ses aises ; un cyclone tardif, Tam, a même eu le toupet de venir lécher le nord de l’île du Nord. Il nous gratifie de ses rafales à 55 nœuds et de ses pluies diluviennes. C’est alors que la loi des séries s’est mise en route.

Problème/bêtise N°1

Jean-Charles se fait un tour de rein. L’ostéopathe le plus proche est à 1 heure de bus, il remet heureusement son dos en ordre de marche.

Problème/bêtise N°2

En branchant le tuyau d’eau sur la borne du port, la trop forte pression fait éclater le robinet de la douchette. La cale moteur à l’arrière tribord baigne dans 10 cm d’eau. On éponge et on écope.

Problème/bêtise N°3

Avec ces pluies diluviennes, on se rend compte que les hublots fuient, et notamment celui qui est au-dessus de notre lit. Alors, sur les conseils d’un voisin de ponton, on met de la graisse siliconée sur le pourtour des joints en caoutchouc. Et ça marche…

Problème/bêtise N°4

En repartant de la marina après le cyclone, on se rend compte que la girouette ne tourne plus. Nous n’avons donc plus de données de vent sur nos écrans. Je monte au mât, la débloque et je redescends.

Problème/bêtise N°5

La girouette ne marche toujours pas. Donc je remonte au mât, démonte la girouette, je la fais passer à Jean-Charles, qui met de l’huile. Et je remonte la girouette. Elle tourne, mais l’indication de la force du vent sur nos écrans nous paraît peu fiable et fantaisiste.

Problème/bêtise N°6

On part dans la baie voisine. Au moment d’affaler la grand-voile, celle-ci reste coincée en haut du mât. Au bout d’un bon quart d’heure d’essais plus ou moins fructueux, elle finit enfin par descendre. A ce moment-là, on se demande si on va pouvoir passer un jour sans aucun problème. Mais ce n’est pas pour tout de suite...

Problème/bêtise N°7

On a oublié de rentrer les coussins de pont. Ils sont imbibés d’eau, et avec l’humidité ambiante, ils ne semblent pas vouloir sécher.

Problème/bêtise N°8

Avec les ruissellements, la graisse siliconée s’est étalée sur tout le pont. Nous rentrons à la marina d’Opua en mode patinoire.

Problème/bêtise N°9

Jean-Charles pensait avoir ouvert la vanne de la cuve à eaux noires des WC invités. Ben en fait non… Tout le trop-plein s’est déversé dans les cales. On vous laisse imaginer l’odeur. Donc on écope et on éponge. Mais cette fois-ci, ce n’est pas de l’eau !

Problème/bêtise N°10

Afin de jeter les seaux d’eaux noires plus rapidement, Jean-Charles a l’idée d’ouvrir le grand hublot de coque. Mais, lorsque nous quitterons la marina, aucun de nous deux n’aura l’idée de le refermer avant de partir. Nous repartons au mouillage dans une crique de la baie des Iles, après un bon bord de travers avec une trentaine de nœuds de vent, nous entendons l’alarme de la pompe de cale qui se met en route. Nous avons embarqué des mètres cubes d’eau par le hublot resté ouvert. Arrivés au mouillage, nous mettons dehors les housses et les coussins, toujours trempés, à sécher, car un rayon de soleil et un bon petit vent sont de la partie. Et dans la cale : on écope et on éponge, pourquoi ?

Problème/bêtise N°11

Pendant que je suis à fond de cale, le vent, bien soutenu, nous emporte une housse que j’ai mal épinglée. Je crois que notre stupidité et nos problèmes ne vont jamais s’arrêter. Ça commence à faire beaucoup. Le ras-le-bol nous assaille. L’attente devient longue. La pluie nous mine le moral. Nous en avons marre de faire des bêtises, que rien ne sèche, que le bateau pue car nous ne pouvons pas l’aérer et qu’il commence à se couvrir de moisissures. Il y a même de la mousse verte qui se développe dans les coins les plus mouillés.

 

Heureusement, la patience est bien souvent le meilleur allié du marin. Un beau temps relatif est revenu, même si les températures commencent vraiment à se rafraîchir. Le catamaran sèche. On peut à nouveau ouvrir les capots et aérer. Et on profite du moindre rayon de soleil. Enfin, une fenêtre météo pointe le bout de son nez, un départ dans de bonnes conditions semble possible. Nous allons quitter la Nouvelle-Zélande. Mais nous allons regretter un paquet de trucs. C’est encore une partie de notre cœur que nous allons laisser en route, car vraiment, la Nouvelle-Zélande, si ça n’était pas si loin de l’Europe, on s’y serait bien installés. Mais bon, on ne va pas trop pleurnicher quand même, car les plages de sable blanc, les cocotiers et les eaux cristallines de la Nouvelle-Calédonie nous attendent.

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