Multicoques Match

Les dérives du multicoque de croisière rapide: pivotantes ou coulissantes ?

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Pour les dérives pivotantes, par Sébastien Roubinet

Sébastien est un coureur émérite, un préparateur hors pair, un aventurier de la planète bleue – 1er passage du NW à la voile pure avec Babouche, trois tentatives de traversée de l'Arctique avec le projet la Voie du Pôle -, mais aussi un architecte-constructeur super créatif qui n'hésite pas à innover en suivant ses propres intuitions… souvent excellentes !

La dérive pivotante, ou dérive secteur, est articulée sur un axe situé en haut et à l'avant de son profil (un quart de cercle). Sa particularité - et son avantage -, elle se relève seule en cas de choc. Ainsi, le centre de dérive recule au fur et à mesure qu'elle remonte ; ce qui, selon moi, constitue un "plus sécurité". Pour être vraiment intéressante, la dérive secteur doit être accompagnée de safrans relevables et éjectables en cas de choc. Ces deux géométries d'appendices autorisent vraiment plus de liberté et de sécurité. Afin d'étayer mon argumentation, voici trois exemples tirés de mon expérience personnelle :

⁃    Pour le fun : avec mon premier catamaran De deux choses lune (un 12 mètres très léger signé D. Kergomard), nous avons navigué dans le lagon des îles Turks et Caïques à 12/13 nœuds dans moins de 2 mètres d'eau. Nous étions sereins avec les dérives basses, sachant que, lorsque le fond remontait, elles rentraient toutes seules au contact du sable. De même, dès que le fond redescendait, il suffisait d'un coup de barre pour que la dérive se remette à sa place, et nous étions repartis sur une coque. En résumé, ce système de dérive permet de naviguer vite et sereinement... même dans très peu d'eau. 

⁃    Pour le tout-terrain... Babouche, mon premier cata des glaces conçu pour le passage du Nord-Ouest, était également équipé de dérives secteurs ainsi que de safrans relevables (ET éjectables : deux mâchoires carbone enserrent solidement le profil comme une pince, et le libèrent en cas de choc. Attaché à un bout leash, on le récupère, et ça repart !). Dans le Nord Alaska, la glace était très proche de la côte, la route semblait bloquée. Heureusement, il restait un passage de quelques mètres de large d'eau libre le long de la côte. Contraints de tirer des bords serrés dans ces canaux, nous avions besoin d'un maximum de dérive avec un fond qui remontait régulièrement. C'est à ce moment-là que les dérives pivotantes (équipées de tendeurs sur les manœuvres leur permettant de redescendre seules) jouent un rôle de palpeur nous prévenant des variations de fond tout en restant descendues au maximum possible. Cet avantage nous a permis d'utiliser toute la largeur disponible des chenaux. 

⁃    Pour moi, la dérive secteur est de loin la meilleure formule pour le raid côtier, remonter les rivières, se faufiler dans une lagune, naviguer dans la glace… ou les abers bretons ! Dans toutes ces conditions, elle permet de naviguer beaucoup plus sereinement. Quand on voit les dégâts que peut faire une dérive sabre au contact d'un ...

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