Technique

Gréement - Faut-il craquer pour le carbone ?

Créez une alerte e-mail sur le thème "Technique"

Lorsque vous arrivez dans une marina, le bruit des drisses sur la forêt de mâts en aluminium résonne souvent comme une symphonie fantastique, promesse de vent et d’appareillage en toute liberté. Vous aurez sans doute remarqué que tous les mâts ne jouent pas la même musique. En effet, les mâts en composite ou en carbone sont plus discrets. Vu sous l’angle artistique du mélomane, c’est peut-être dommage, mais cette technologie a bien d’autres raisons d’être.
Les propriétaires des multicoques dotés d’un tel gréement sont, à juste titre, fiers de cet équipement high-tech ; sa couleur noire, couleur naturelle de la fibre de carbone, attire souvent l’attention. Parfois, pour copier cette tendance, les navigateurs ambitieux peignent en noir les mâts et les bômes en aluminium. Je dois cependant ajouter que, même s’il est vrai que n’importe quelle surface peinte en noir donne un air solide et sexy à un multicoque, ce n’est vraiment pas très efficace lorsqu’il s’agit de maintenir une température raisonnable sur la pièce en question. En réalité, escalader un mât dont la température dépasse allègrement les 80° à midi demande une certaine adresse, des vêtements et des chaussures ad hoc. Qu’à cela ne tienne, lorsque vous sortez du port, vous devenez soudain le roi, le centre de toutes les attentions et vous savourez le respect qui vous est dû. Mais le problème n’est pas aussi simple que ça. Si vous choisissez un mât en carbone, le reste du gréement doit être à l’avenant.
Pas question d’inserts en inox, il vous faut du tissu carbone ultraléger ou à hautes performances. Tout ça mis bout à bout permet une augmentation impressionnante des performances et de la sécurité, mais implique également des coûts plus élevés.

Carbone vs aluminium

Pour ce qui est des propriétés techniques, le mât en carbone présente plusieurs avantages sur le mât en aluminium. Il est au moins 35 à 45 % plus léger et a un centre de gravité plus bas, une caractéristique très importante en termes de dynamique, d’inertie et de sécurité. Il a tendance à être considérablement plus rigide, mais conserve en même temps une certaine flexibilité pour gérer les surcharges. Il ne s’écaillera pas, mais, si cela lui arrive et qu’il y a des dégâts, il sera plus facile à réparer que l’aluminium.

Plus léger, plus rigide, plus dynamique

Un mât en aluminium est donc plus lourd, mais il y a d’autres facteurs à prendre en compte ici. L’épaisseur d’un mât en aluminium est identique sur toute sa longueur. Au moment de choisir la taille du mât, le chantier choisit les différents profils disponibles sur le marché en tenant compte du couple de redressement (effet de la gîte sur le multicoque), et en déterminant précisément la charge sur les parties sollicitées du bateau et du mât lui-même. Le mât en carbone est le produit de nombreux calculs, l’un d’entre eux portant sur l’identification des parties structurelles qui doivent être renforcées par des couches supplémentaires de fibre précisément ...

Se connecter

Mot de passe oublié ?

S'abonner

Abonnez-vous à Multicoques Mag et profitez de nombreux avantages !

Abonnez-Vous

Partagez cet article