Pacifique

Port-Moresby, Papouasie Nouvelle-Guinée… Une escale sensible…

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J’ai préféré tracer la route au large, à plusieurs dizaines de milles des côtes, pour éviter les risques de piraterie côtière. C’est que nous faisons route le long des côtes du pays des raskols, ces gangs qui font de la Papouasie Nouvelle-Guinée l’un des pays les moins sûrs du monde. La nuit, nous naviguons tous feux éteints. J’étais par ailleurs décidé à n’arriver que de jour à Port-Moresby, histoire d’avoir le temps d’apprécier le risque sécuritaire auquel nous pourrions éventuellement être exposés, et ensuite de verrouiller une situation acceptable à ce niveau avant la tombée de la nuit. Cap sur Port-Moresby donc, mais avec, pour moi, un bon niveau de vigilance chevillé à l’esprit. Information succincte mais suffisante donnée à Barbara et aux enfants, car pour autant, cela me semblait inutile de les abreuver d’informations alarmistes. J’avais néanmoins pris soin, lors de notre dernière connexion Internet au Vanuatu, de rechercher sur la toile les récits d’agressions, parfois extrêmement violentes, dont avaient été victimes des voiliers ayant pris le risque de faire escale sur les côtes de la grande terre de Papouasie. Une méthode toujours très instructive. Toutes avaient eu lieu sur le mainland, aucune dans les îles extérieures. Mon option consistait donc à rallier directement la capitale de Papouasie Nouvelle-Guinée depuis les Louisiades, et à n’en approcher que de jour.

Je suis néanmoins persuadé que la situation sécuritaire évoluera bientôt dans ce pays, qui connaît une croissance rapide et voit venir à lui d’importants investissements étrangers. Notre escale dans ce lieu pas encore charmant n’était motivée que par le débarquement de mon fils aîné, qui devait rejoindre la France pour ses études. Le plan ? Gagner directement, en milieu de journée (notre vitesse est adaptée en conséquence), l’enceinte de la marina, sécurisée (il paraît qu’il y a même des murs d’enceinte avec barbelés !) du Royal Papua Yacht Club, à peu près le seul et paraît-il très chic yacht-club que nous fréquenterons de tout notre voyage. Les premières images aperçues de Port-Moresby ne me font pas envisager d’y passer ma retraite, mais le boom économique qu’occasionne la récente exploitation des gisements de gaz naturel provoque visiblement du développement dans cette ville sans charme.

Port-Moresby, une escale sous haute protection…

Le 22 juin en milieu de journée, Jangada se présente donc devant la passe de Basilisk, entourée de deux grands récifs coralliens. Dans le lagon, le vent se met subitement à grimper à 30 nœuds. C’est le début du coup de vent annoncé. Nous nous dirigeons vers le fond de la baie, en zigzaguant entre les navires à l’ancre, cargos, navires de pêche, supplies vessels. La ville s’est développée autour du port. La marina du Royal Papua Yacht Club se situe après le port de commerce, dans le quartier de Konedobu, au nord. J’appelle "Papa Yankee Charlie", l’indicatif du Yacht Club, sur le canal 84 de la VHF. Nous entrons dans la marina sous l’œil du gardien armé en uniforme qui, pour l’occasion, est sorti de sa guérite, installée au bout de la jetée. J’aperçois une caméra qui contrôle les entrées et sorties de la marina. Le gardien m’indique de prendre le seul coffre qui reste disponible, dans l’enceinte de la marina, à quelques dizaines de mètres des pontons, occupés par des bateaux locaux, sur lesquels aucune place n’est disponible. Nous comprendrons plus tard que le RPYC a pour politique de ne rien faire pour encourager le passage des voiliers de voyage. Les membres du Club, pour la plupart d’origine australienne, préfèrent à l’évidence rester entre eux, plutôt que de côtoyer des aventuriers à l’étiquette vestimentaire parfois douteuse, et au portefeuille généralement moins bien garni que le leur. Ceci dit, la mauvaise réputation de la ville dissuade d’elle-même les voyageurs au long cours de venir y tourner leurs aussières ! La marina et le Club sont faits pour les Blancs de Port-Moresby, point barre. Les bateaux de voyage sont à peine tolérés, et de toute façon relégués sur coffres (il n’y en a que quatre) ou, pire, au mouillage dans l’enceinte de la marina. On l’a compris, l’essentiel pour les bateaux de passage est bien de bénéficier, surtout la nuit, de la sécurité absolue de l’enceinte de la marina ceinturée de hauts grillages, du fait du gardiennage militarisé permanent assuré par le Yacht Club, aussi bien côté mer que côté terre. Bienvenue à Port-Moresby !

Avant la visite des autorités, appelées par le Yacht Club, nous profitons de la tolérance qui permet de débarquer sur les pontons et de pousser jusqu’au gigantesque club house. Le Royal Papua Yacht Club est un club à l’ambiance très british, encore que les purs british la trouveraient, avec un certain mépris, plutôt aussie ! Une atmosphère qui rappelle l’époque, pas si lointaine en Papouasie Nouvelle-Guinée, des colonies. L’indépendance date de 1975. Nul besoin de posséder un yacht pour en être membre : son bar, son restaurant, sa terrasse, sont parmi les endroits les plus courus de Port-Moresby. Au-dessus de la porte du hall d’entrée, évidemment gardée par des sbires, l’ancien pavillon de la colonie, celui d’avant l’indépendance, et le portrait de la reine Elizabeth II. Comme si le temps s’était arrêté. Sur le mur, les noms et portraits en noir et blanc des commodores qui se sont succédé à la barre du RPYC depuis le début du XXe siècle. Aucun n’était papou, apparemment.

Chronique de la corruption ordinaire…

Nous demandons à la nuée des jeunes filles naturellement bronzées de la réception du Club la visite des autorités pour le lendemain matin, histoire de ne pas payer de frais inutiles "d’overtime", un truc très apprécié des fonctionnaires de ce genre de contrées. Rendez-vous est pris pour 09h00, c’est parfait. Mais, moins d’une heure plus tard, le préposé des douanes, qui s’occupe aussi de l’immigration, est là, et demande à se rendre à bord pour les formalités. A son air mafieux, je comprends immédiatement que ce colosse est en train de ruser avec nous pour arrondir sa fin de mois. En souhaitant nous faire payer au prix fort une célérité que nous n’avons nullement demandée. Un grand classique du genre. J’ai une longue pratique de ce genre de types, hélas, et je les tiens en horreur. Ce qu’ils comprennent assez vite en général. La bonne méthode en pareil cas consiste à installer d’emblée un rapport de force qui soit à votre avantage. Mentalement s’entend, parce que ; physiquement, ce type est une armoire à glace, une montagne de muscles, et il en joue ostensiblement pour impressionner. Rien à tenter de ce côté-là. Il faut jouer des neurones, c’est peut-être là que j’ai une chance de dominer cette créature exquise. Je me concentre sur le mental. Je lui fais donc observer les yeux dans les yeux que le rendez-vous était fixé au lendemain, et que, s’il a choisi de venir maintenant, c’est son choix, et pas le mien. Il est 15h00, le colosse mafieux me confirme que nous sommes bien en "overtime"… L’adrénaline se répand assez vite dans mes veines avec ce genre de types, et, avant que nous montions dans l’annexe pour rejoindre le bord, je lui signifie avec une fermeté à laquelle il ne semble pas habitué (la plupart des plaisanciers payent l’argent de la corruption sans broncher) que je ne paierai pas d’overtime fees. Il est déstabilisé, mais ne dit rien, espérant sans doute me ramener ultérieurement à plus de docilité. Finalement, cette attitude ferme et faussement décontractée de ma part (ce genre de douanier véreux peut vous créer un tas d’ennuis sous un tas de prétextes !) aura raison de ses mauvaises habitudes, et le colosse s’acquittera de son job rapidement et sans nouvelle tentative d’abus. Je le ramènerai plus tard à terre avec le sourire, le sien étant plutôt forcé et tirant sur le jaune. Le mental a gagné sur le physique. Le lendemain, à 09h00, la miss en charge de la "quarantine" sera beaucoup plus amène, elle ne nous embêtera pas avec nos fruits et nos légumes des Louisiades (une escale pourtant clandestine), et me racontera la vie encore primitive dans son village des highlands papous. Ah, si j’avais plusieurs vies, je l’aurais bien suivie dans son village natal !

Le lendemain, nous tentons une première sortie hors du club, sous le regard désapprobateur des vigiles du poste de garde principal à l’entrée du parking, qui proposent de nous accompagner. Un petit supermarché, situé à 300 mètres du RPYC, tente notre curiosité. Mais attention aux raskols, les bandits locaux auteurs des nombreuses agressions qui font la mauvaise réputation de la ville (plus d’un meurtre tous les 2 jours en moyenne). Je passe les consignes, aucun bijou, pas de montre, rien dans les mains, rien dans les poches. Je mets, seul, un peu d’argent dans une poche basse de bermuda, et un billet de 20 kinas (6 euros) à portée immédiate dans ma poche gauche. Technique éprouvée. Si on est agressé, on largue le billet au raskol, et on file en sens inverse. Dans ma main droite, je tiens ostensiblement une VHF portable (éteinte !), je me dis que cela suggère une liaison radio permanente avec un PC sécurité. C’est dissuasif, simple, efficace, et pas cher. Bon, nous voilà partis dans l’arène. Route crasseuse, déchets partout, mines patibulaires des Papous déracinés dans la grande ville (où sévit 80 % de chômage), loin de leurs villages des highlands où il fait bon vivre de pas grand-chose (les chauffeurs de taxi me le confirmeront, ils sont tous originaires des montagnes de l’intérieur et ne rêvent que d’y retourner avec un petit pécule durement gagné à Port-Moresby). Cette première sortie a été bien calculée : à mi-chemin des 300 mètres qui séparent le RPYC du supermarché sont installées deux grandes banques, ANZ et BSP, qui louent les services d’une flopée de vigiles armés. Escale possible, vous me suivez ? Pour se rassurer, mieux vaut éviter de regarder longuement les visages des Papous de la rue : la grande majorité a la bouche rouge sang, parfois dégoulinante du jus de bétel que ces populations du Sud-Est asiatique ont l’habitude de mâchouiller en permanence. Les trottoirs, quand il y en a, sont constellés de crachats rougeâtres. On dirait qu’il y a eu un meurtre tous les 2 mètres. C’est bon pour l’ambiance. Et c’est vrai, mais ils n’y peuvent rien, certains Papous ont une tronche à faire peur, selon nos critères européens. Délit de sale gueule systématique. Mais, surprise, la plupart des Papous de la rue sont plutôt souriants à notre égard. Nous marchons tous ensemble, groupés, et d’un bon pas. Le petit supermarché est constellé de vigiles, il y en a même dans les rayons ! Nous faisons les courses sous haute protection… Retour au RPYC avec notre sac de victuailles, l’allure est toujours soutenue. Nous repassons le poste de garde principal, puis le poste secondaire. Les vigiles du Yacht Club sont soulagés. Nous voilà revenus dans la forteresse, indemnes.

C’est sûr, je ne me promènerais pas seul à partir du couchant dans les rues de Port-Moresby. Les "colons" blancs (ici le terme paraît encore d’actualité), australiens pour la plupart, mais aussi anglais et américains, circulent dans des gros 4x4 aux vitres teintées, à l’air conditionné, aux portes toujours verrouillées…

Notre sortie suivante, le lendemain, aura pour objectif l’ambassade d’Indonésie, où nous devons obtenir nos visas. Pour affréter un taxi, mieux vaut le faire appeler par le desk du Yacht Club. Cela évite de se retrouver éventuellement conduit par un driver indélicat au milieu d’un gang de raskols dans le bidonville de sa tribu, pour y être tabassés et dépouillés… Cela ne vous évite pas la négociation sur le prix de la course, mais là, j’ai du métier ! Je ne monte jamais dans un taxi, dans ce genre de contrées, sans en avoir conclu préalablement le prix avec le chauffeur, ayant pris soin auparavant de me renseigner sur le juste coût du trajet envisagé. Le prix est ramené de 40 kinas à 20, et nous partons pour ce trajet d’une dizaine de kilomètres à travers la ville étendue. Un paysage urbain qui rappelle l’Afrique noire. Nous empruntons le seul tronçon d’autoroute de Papouasie, qui doit bien faire 3 km, la capitale n’étant que très mal reliée par la route au reste du pays. Nous traversons une zone industrielle assez fournie, comme le sont celles des pays neufs en développement dont le sous-sol est riche… Au bord de la route, beaucoup d’enfants joyeux, des jeunes qui jouent au ballon, des écoles, des vendeurs ambulants, des étals de fruits et légumes, des bidonvilles, et bien sûr beaucoup de Papous désœuvrés qui zonent. Nous passons devant le grand marché papou, en plein air, dans la banlieue de Port-Moresby, où j’aurais aimé aller faire un tour, mais c’est totalement inenvisageable sans l’escorte d’au moins 4 membres du GIGN armés jusqu’aux dents, et encore… C’est du moins ce que me fait comprendre notre chauffeur de taxi. Avec Philip, notre taxi driver papou des montagnes, le deal fonctionne bien. Après l’aéroport Jackson, il revient nous chercher à l’heure convenue et nous emmène flâner au seul hypermarché local, le RH Hypermarket, pompeusement appelé par ses promoteurs Vision City. Nous y croisons principalement les staffs des ambassades, les familles du gouvernement, et celles des Blancs attirés en PNG par le boom des ressources du sous-sol. C’est que la Papouasie Nouvelle-Guinée, 6 millions d’habitants pour 463 000 km2, démocratie parlementaire, indépendante depuis 1975, 600 îles, autant de tribus et 800 dialectes différents, est en plein essor depuis quelques petites années. Son sous-sol est riche…

Timothée a pris son avion, nous avons nos visas indonésiens. On appareille, d’accord ? Nous attendrons près de 3 heures au Yacht Club l’arrivée d’un douanier encore plus corrompu que le premier. Il nous a éconduits pour accompagner à l’aéroport un couple italo-canadien arrivé de Nouméa avec un monocoque et pas mal d’avaries. Outre le coût des visas qu’ils n’avaient pas, la note à payer cash et sans reçu du douanier papou a dû être particulièrement salée pour eux. Exactement le genre de situation dans laquelle il ne faut jamais se mettre avec ce genre de types… Mais sa lucrative journée n’est pas finie, du moins le pense-t-il. Lorsque je le vois arriver, ma première réaction est la répulsion, la répulsion instinctive. Lui, il suffit de lire sur son visage, c’est marqué en grosses lettres, c’est un bandit. Il doit peser, apparemment ce doit être un critère de recrutement des Customs ici, 120 bons kilos de muscles, et il doit avoir des biceps trois fois comme les miens… C’est à lui qu’Alain et Lydie de Paradoxe avaient dû verser une somme rondelette à leur arrivée. L’énergumène les reconnaît avec plaisir ! Wilson. Un beau bébé. Mais on ne va pas se battre avec Wilson, mieux vaut éviter. Le douanier-bandit nous emmène immédiatement loin du desk du RPYC : il s’assoit à une table du bar extérieur, loin des oreilles indiscrètes. Ça va être compliqué, je le sens. Je le vois venir gros comme un immeuble. Je sens que je vais avoir du mal à me contenir… Je demande aux enfants de rester avec moi, et de s’asseoir à notre table, tout près. Je sais que ça va gêner Wilson, et sans doute aussi contribuer à me calmer. Alain et Lydie, qui font également leurs formalités pour profiter de la fenêtre météo vers le détroit, sont là aussi, prêts cette fois à résister. Ce genre de partie désagréable se joue pour l’essentiel à l’intellect, au cran, au tempérament. Wilson est physiquement impressionnant, et il a vraiment une sale gueule, sans se forcer. Nul doute qu’il use beaucoup de ces atouts pour tripler ou quadrupler son salaire mensuel en kinas… Allez, courage, c’est le début du match. Je m’assois ostensiblement exactement en face de lui, à 60 cm, et d’emblée je prends une attitude peu conciliante, peu docile, limite agressive. Je cherche son regard, mais je constate immédiatement que Wilson évite de me regarder droit dans les yeux, et je note dès le départ cet avantage psychologique.

Reste à l’exploiter plus avant, quand il va accoucher de son aveu de corruption. Il commence par la clearance de Paradoxe, autre bon signe. Alors qu’il n’a qu’à tamponner les passeports et à écrire 5 mots sur la clearance de départ du pays (qui nous est systématiquement demandée à l’arrivée dans le pays suivant) et à y apposer son fameux tampon, je le vois qui tourne, qui vire, regarde les visas, prend son tampon, le repose, le reprend. Je place ostensiblement quelques gestes d’impatience, histoire de lui mettre la pression, et je ne le lâche pas du regard. Il finit par tamponner les passeports d’Alain et Lydie, par remplir et tamponner la clearance de Paradoxe, et, au moment où il n’a plus qu’à la remettre au skipper, il accouche : "There is a departure tax to be paid. 50 kinas/person!" Alors là, j’explose. Il est surpris. Alors que je ne suis pas encore directement concerné, je lui dis droit dans les yeux qu’il n’y a rien à payer pour ces formalités, et que je vais de ce pas avertir le manager du Yacht Club qu’on a un problème sérieux, non pas avec les Customs, mais avec lui, Wilson. Tant qu’à faire, je parle aussi de la french embassy, if need. Il me répond : "Ok, in this way, I go back" ! Je me lève et fonce au desk, ce geste le surprend. J’y informe la flopée de charmantes Papoues en uniforme de la réception qu’on a un problème de corruption avec le "Customs Officer", qui nous réclame 50 kinas par personne (une fortune en PNG) alors que j’ai pris soin juste avant l’arrivée du sbire de me faire confirmer par le Yacht Club qu’il n’y avait rien à payer à la douane au départ. Elles me regardent, sidérées, ne sachant quoi faire. Sans attendre une quelconque réponse, je retourne m’asseoir devant Wilson, l’air mauvais. Et je lui dis que l’ambassade de France est informée de nos difficultés avec lui, Wilson. Devant moi, il donne la clearance à Alain, de mauvaise grâce, mais il le fait. La partie est à moitié gagnée. Dès lors, je m’efforce de faire peser sur lui un regard lourd à souhait, et je le vois s’exécuter laborieusement, à contrecœur. Je m’inquiète en silence d’une possible visite de Wilson à bord pour se venger (mais je n’ai rien à cacher), et, pendant 2 minutes, il me questionne sur le départ de Timothée pendant l’escale. Il cherche une faille qui lui permettrait de reprendre la main. Mais je ne désarme pas, nous sommes en règle. Il sait qu’il a perdu la partie pour cette fois. Il joue avec son tampon, finit par l’apposer sur nos documents, et me les rend, l’air las, presque dégoûté. Je fais l’erreur de lui dire merci, je n’aurais pas dû. De mon côté, je me contente de me satisfaire de savoir que Wilson a désormais davantage de respect pour moi que si je lui avais donné les 200 kinas de son arnaque. Ça ne va pas changer la face du monde, on est bien d’accord.Voilà, les formalités sont finies, nous avons notre clearance, nous pouvons appareiller pour l’Indonésie. C’était juste une petite histoire de corruption ordinaire. Nous regagnons le bord, larguons les amarres du coffre, traversons la rade et mettons le cap sur Basilisk Pass. C’est con, on n’en a rien vu, mais on est soulagés.

Bye-bye, Papouasie Nouvelle-Guinée ! 

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