Pacifique

Bonobo : le poisson du Pacifique

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Il n’y a pas beaucoup de vent. Au milieu d’innombrables grains, nous naviguons sous génois seul. Bien sûr, ce serait mieux avec le gennaker, mais hier, il a été mal enroulé : la toile a fait de hideux petits tours, le haut de la voile s’est enroulé dans le sens opposé à celui du bas, tandis que sa partie supérieure s’est tirebouchonnée. Avec toujours cette foutue houle travers, oh hisse, on monte le gennaker enroulé (après avoir enroulé le génois et mis les moteurs, au cas où). Mais il se déroule partiellement, et à cause de la prise au vent, il risque de se déchirer. Vite, il faut ré-affaler, le capitaine s’excite sur le pont et crie à tue-tête "vite, vite... ici... là, non, là", qu’est-ce qu’on fait ? D’abord, il faut le protéger du vent ! Alors on enroule l’écoute pour protéger la voile de la prise au vent pour la hisser à nouveau, et il n’y a plus qu’à espérer que ça marche ! Au deuxième essai, le capitaine décide que c’est lui qui va hisser. "T’es beaucoup trop lente !", mais ouf, le vent est moins fort. "Vite, vite on déroule ! Va reprendre l’écoute au winch, on y va !" Le capitaine déroule, je cours à l’arrière pour border l’écoute, et au même moment : zzzz, la canne à pêche ! Evidemment, on ne pêche jamais rien, mais faut que ça morde au plus mauvais moment ! J’essaie tant bien que mal de mettre le frein, tout en bordant l’écoute du gennaker, mais je n’y arrive pas ! "Mets le frein !" dit le capitaine, qui au passage emprunte le verbe à son collègue, le capitaine Haddock ! "Mais c’est ce que j’essaie de faire, nondidju !" Ouf, le gennaker est déroulé. "Occupe-toi du bateau, je m’occupe de la canne à pêche !" Le capitaine tourne le moulinet, mais il y a bien 250 mètres de fil à reprendre. Il faut aussi préparer le rhum, prévoir une pique. Au bout d’un quart d’heure, le poisson pointe le bout de son nez, et quel nez ! "Qu’est-ce qu’on va faire avec ça ? Ça pèse une tonne !" Un marlin ! Heureusement, il est petit, et ne mesure que 1,80 m. Vite le rhum (du tord-boyaux Strong à 80° de Sainte-Lucie) dans l’ouïe pour l’estourbir. Le capitaine est fier comme Artaban. En perspective : sushis, sashimis, poisson grillé, poché, meunière, à la sauce... Résultat : 25 kilos "net" de darnes !

Nadine et Marc, à bord de Bonobo

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