Océan Atlantique

Bluenote : du diable ou de la météo à Cape Town

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Le temps est au grand beau, le vent souffle fort. Ce qui rend les couleurs plus contrastées : la végétation méditerranéenne subtropicale de cette région du monde en est magnifiée. Les essences connues de nos régions se marient avec harmonie aux flamboyants en fleurs à cette époque de l’année. Les agapanthes charment les bords des routes avec leurs petites têtes bleu pastel qui se balancent dans le vent. Tout me charme et m'envoie des signaux de bons présages pour retrouver mon homme, Georges, sur son cata Bluenote : je viens d'atterrir en Afrique du Sud. Ils m'attendent au mouillage de la baie de Simon's Town. Nous sommes à l’est du cap de Bonne Espérance. Le vent monte à 50-55 nœuds, et ça continue toute la nuit pour ne se calmer un peu dans la matinée. Nous levons l'ancre, en direction du cap de Bonne Espérance. Les premiers navigateurs portugais quand ils l'ont découvert l'ont tout d'abord baptisé "cap des Tempêtes", puis "cap de Bonne Espérance", car ils avaient alors "bon espoir" d'arriver aux Indes. Bluenote remue, plonge, se redresse dans une mer très formée. Un fois le cap franchi, la vie à bord paisible reprend : l'observation des oiseaux volant au ras des vagues en escadrilles, un poisson lune d’au moins 90 cm de diamètre et, au large de Hout Bay, des souffles nous signalent la présence de 2 baleines, on peut même admirer leur queue. Ce jour-là, Table Mountain est dégagée. Majestueuse. Protectrice. Les 2 jours suivants, nous l’avons vue se couvrir soudainement. Le vent en dévale à plus de 60 nœuds, soufflant depuis l’Antarctique, il soulève une masse de brouillard très dense. On la voit alors se répandre comme un écran dissimulant la Table. "Le diable étale sa nappe", disaient les marins d'autrefois découvrant ce phénomène, car le haut de la montagne était caché, avec les bords du "tissu" retombant sur les côtés. Comme sur une table. Immense. Aux flancs raides. Cinq heures plus tard, cap sur Sainte-Hélène, nous avons perdu le contact visuel avec la terre : plus de repères, seule la mer. Nous laissons derrière nous la nappe du diable... j'espère ! 


Qui : Alexandra, Marthe, Georges

Où : Cap de Bonne Espérance

Bateau : Looping 15 m

Blog : www.bluenoteenmer.blogspot.com

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