Multicoque

Une Libellule en Antarctique !

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"Nous sommes de retour : après 5 jours dans le passage de Drake, nous avons finalement aperçu le légendaire et impressionnant rocher du cap Horn – la première fois que nous voyions la terre en 5 jours, et la première fois que nous voyions des terres sans glace ni neige depuis près de 5 semaines ! Vous devez vous demander : Comment s’est passé le puissant passage de Drake cette fois-ci ? Le Drake Lake ou le Shaker Drake ? Il n’était pas trop mauvais, mais assez mauvais tout de même. Avec des vents de 35 nœuds et des vagues allant jusqu'à 4 m, ça a été suffisant pour nous rendre malades, et très heureux d’arriver de l'autre côté. Nous étions 3 marins français et 4 alpinistes suisses. Et l'Antarctique ? Les couleurs sont en noir et blanc. Tout est soit blanc (neige, glace, ciel) ou noir (eau, rochers). Parfois, on distingue un peu du bleu des icebergs, ou les très rares taches de ciel ensoleillé. La navigation dans la péninsule s’est avérée relativement facile avec des vents modérés (pas de vent au-dessus de 25 nœuds), mais difficile du point de vue de la navigation (pas de cartes précises, beaucoup de rochers cachés à fleur d’eau). Les conditions de glace étaient relativement faciles par rapport au passage du NW, sauf au sud de Vernadsky, où il était impossible cette année d’accéder à la côte. Nous avons mouillé dans 10 endroits différents et trouvé la plupart d'entre eux relativement sûrs, après quelques tentatives pour faire tenir l’ancre au fond, avec 2 ou 4 aussières tirées à terre sur des roches adjacentes, et des quarts de nuit en raison des glaces dérivantes. Dans la plupart des mouillages, nous avons souvent été occupés la nuit à repousser les growlers se déplaçant au gré des marées ou du vent. Les meilleurs souvenirs : les paysages accidentés, blancs, inaccessibles et vastes ; l’abondante vie marine, avec des baleines, pingouins, phoques, et des oiseaux partout ; les pingouins sont absolument fascinants ; et le petit rorqual qui est venu nager entre nos coques fut absolument incroyable. L’ascension du mont Matin et la première ascension du (pas encore baptisé) mont Libellule ; le mouillage aux îles de Bragg à 66° 28'S ; le perfide cap Horn ; nous avons énormément mangé et pourtant nous avons toujours eu faim (à cause du froid), en fait, nous avons tous perdu du poids au cours de l'expédition en dépit de nos repas d’ogres. Et les pires souvenirs : les pieds froids sur le bateau non chauffé ; le manque de sommeil ; la nourriture déshydratée lors des excursions en montagne."

Philipp Cottier, à bord de Libellule
www.sailblogs.com/member/libellule

Libellule en Antarctique

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