Nouvelles des chantiers

Gunboat 72 - Les femmes à la barre

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Agathe Calba - Chef de projet Gunboat 72

Ingénieure de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers, diplômée de l’ENSTA Brest et titulaire d’un Master en architecture, c’est peu dire qu’Agathe a tout fait pour intégrer le nautisme : « Je navigue depuis toute petite à bord d’un Edel 6, mes parents sont des marins. » Plus tard, elle retape un Scampi et pratique le wingfoil. Aujourd’hui, elle peut se vanter d’avoir tiré des bords sur le Gunboat 68 #4 et d’être embarquée pour pratiquement toutes les sorties d’essai du 72 #1… Voilà plus de 6 ans qu’Agathe a intégré l’équipe d’Outremer Yachting : « Au bureau d’études, j’étais responsable des métiers menuiserie, électricité, plomberie, moteur, etc. Je suis passée ensuite sur le plan de pont et le gréement. Et puis s’est opérée une transition avec Gunboat pendant que je m’occupais de l’Outremer 5X construit en fibre de lin pour Roland Jourdain. Depuis, je suis chef de projet du 72. Au BE, je coordonne la conception et la réalisation avec la production. Chaque modèle Gunboat a son chef de projet. Au tout début, j’étais la seule fille au BE, maintenant, on est 3. Il y a plus de femmes aux achats, à la compta, au marketing… En fait, il n’y a pas de postes fermés aux femmes. Pour ma part, ça m’est égal : au lycée, j’étais déjà la seule fille de ma classe… »

Inès Armandon - Client project manager

Fille d’un père français et d’une mère espagnole, Inès a très tôt eu la bougeotte – elle est diplômée d’une école d’ingénieurs espagnole, mais a également poursuivi des études de gestion au Danemark… Elle démarre une prometteuse carrière dans le conseil en management et enchaîne des postes à responsabilité et des missions dans de très grandes entreprises. Jusqu’à ce que le démon du voyage – et surtout de la voile – revienne : « Mon père était skipper de Swan, je l’ai perdu jeune. J’ai eu envie d’embarquer à mon tour à bord d’un Swan ; j’ai été équipière pendant 3 mois et j’ai fait une transat en 2018. Ensuite, j’ai continué à naviguer dans les Caraïbes, j’ai fait un stage aux Glénans et puis je me suis embarquée pour une Transpac à bord d’un catamaran suréquipé et surchargé ; on a mis 23 jours à rallier les Marquises alors qu’un de nos voisins de ponton, lui aussi en cata, n’en a mis que 14 ! Bref, j’étais quelque peu frustrée quand j’ai remis sac à terre… J’ai intégré Gunboat en octobre 2022 en tant que client project manager. Mon rôle est de faire le lien entre le BE et les clients, et de faire en sorte que tous leurs vœux soient exaucés. J’ai pu naviguer à bord du Gunboat 68 #6 ; c’était sympa, cette sortie m’a aidée à me retirer de la tête que le catamaran n’apportait pas de sensations ! Mon objectif en termes de navigation reste de boucler un tour du monde ; avant, je me verrais bien équipière pour une traversée de l’océan Indien – le seul océan que je n’ai pas encore fréquenté ! Il faudrait juste que je passe mon Yachtmaster avant… »

Isabelle Racoupeau-Ramirez - Design intérieur

Familière de l’univers du luxe – textiles, ameublement –, Isabelle a ensuite travaillé dans l’agencement intérieur des yachts ; elle a démarré le design intérieur en 2009. « On travaillait déjà avec un client sur un avant-projet multicoque, et il se trouve que ce client a ensuite signé pour un Gunboat 72. C’est comme ça que je me suis retrouvée sur ce projet ! J’ai découvert un catamaran dont les coques sont bien plus fines que celles d’un modèle de grande série. Pour autant, les volumes sont tout de même assez figés, on joue sur les teintes. Mon travail est le résultat d’un long briefing du cahier des charges tenu par le chantier… et bien sûr des desiderata de l’acheteur. Il s’agit donc pour moi de communiquer de manière fluide avec le BE et d’être en confiance afin de ne pas brider ma créativité. Pour le Gunboat 72 #2, il y aura quelques modifications d’ordre cosmétique. » Pour Isabelle, cette mission de design n’est pas une affaire de genre, mais de sensibilité avant tout. « C’est sans doute historique que les hommes soient plus nombreux dans l’univers de la plaisance. Cela vient peut-être aussi de l’enseignement, très tourné vers la compétition. Quid de la voile art de vivre et contemplative ? Pour moi, la voile reste mal vendue auprès des femmes ; je remarque que le catamaran plaît aux femmes – il est familial, son usage est confortable… Pour ma part, je m’intéresse à l’objet, mais pas trop à la technique. J’aime le bruit de l’eau, je suis attirée par le voyage et tout l’imaginaire que véhicule la croisière. »

Olesya Ivlicheva - Chef de groupe au moulage

Russe d’origine, Oleysa suivait dans son ancienne vie le conservatoire de danse ; elle est arrivée en France en 1999 pour enchaîner des missions très différentes en boulangerie, stylisme ongulaire, sécurité aéroportuaire… En 2019, elle a suivi une formation de stratification à l’Institut Nautique de Méditerranée pour intégrer l’équipe de Gunboat. « Aujourd’hui, je gère une équipe de 6/7 personnes, je m’occupe plus spécifiquement des grandes pièces du catamaran, de la nacelle et des jupes. » Olesya note que les femmes sont pour l’heure plus nombreuses dans les bureaux que dans son atelier : « Nous sommes 2 femmes sur 15 employés au moulage ; à l’assemblage, il n’y a que deux femmes également. Mais ces métiers ne sont pas réservés aux hommes ; les conditions pour moi, c’est accepter de se lever tôt, être manuelle et bricoleuse dans l’âme. Quand on est confrontées à des charges lourdes, il y a toujours quelqu’un pour nous aider. Ces métiers de production ne sont pas toujours évidents, mais sont passionnants. Evidemment, il faut aimer ce qu’on fait… moi, ma finalité, ma fierté, c’est de voir les catamarans qu’on a construits enfin mis à l’eau… »
 
 

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