Numéro : 214
Parution : Août / Septembre 2022
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Fallait-il être un peu inconscient, sacrément visionnaire ou un peu des deux pour se lancer en 2010 dans l’importation de multicoques – à voile qui plus est – en plein désert ? Du canal de Nantes à Brest à la Manhattan du Moyen-Orient, nous avons tenté de retracer le parcours peu banal de Xavier Bouin, distributeur Lagoon et Dragonfly aux Emirats.
Ce n’est pas encore l’été, il fait « seulement » 39 °C sur la terrasse du Dubaï Offshore Sailing Club où nous attend notre hôte, sous un parasol quand même. Le DOSC est le repaire des amateurs de voile, leur refuge exclusif dans un émirat où le bateau à moteur, voire le superyacht, est roi. Cette ambiance de très grand luxe bling-bling ne semble pas décontenancer le Breton, qui connaît très bien la première ville des Emirats arabes unis – Xavier s’est installé ici il y a trente ans déjà. Entrepreneur dans l’âme, il quittera vite le groupe de luxe qui l’emploie pour monter sa propre structure et surfer sur la folle vague de croissance (12 à 20 % par an) que connaît l’Emirat au tournant du millénaire. Xavier se lance, une fois son entreprise revendue en 2009, dans le nautisme ; il crée en guise de ballon d’essai Tan Services, avec Fountaine Pajot en tête de gondole. On devrait plutôt ici évoquer le dhow, le voilier traditionnel des pêcheurs de perles du golfe Persique, devenu un bateau de course extrêmement pointu – Xavier en est un fin connaisseur.
Huit catamarans vendus plus tard, l’entrepreneur intrépide prend le risque de changer de camp : il signe avec Lagoon, le leader mondial. Et la marque rencontre incontestablement son public : 40 unités sont vendues en 9 ans. Ces 40 Lagoon représentent 10 % de la flotte locale de voiliers – dont le nombre a triplé en dix ans. Si on y ajoute les 10 Dragonfly vendus en seulement 3 ans, on mesure le caractère exceptionnel de ce résultat arraché en cette terra incognita pour la voile et les multis. Si les grands volumes et le confort pullman des catamarans séduisent un public plutôt large, les trimarans repliables convainquent les navigateurs locaux. Les fines barres apprécient en effet les performances dans les petits airs et la qualité de construction des Dragonfly. Et avec Xavier, les marins exigeants ont affaire à un passionné, un vrai ! Le marin a en effet passé les étés de son adolescence dans la Mecque de la voile française de l’époque, La Trinité-sur-Mer. Il y pratique tout d’abord la planche à voile – avec un flotteur en aluminium ! – puis passe au Prindle 16, un catamaran de sport. Xavier voit ensuite plus grand avec un Grainger 28, puis combine catamaran de croisière de 16 mètres à Dubaï et Dragonfly en France : quand on vraiment fan de multi, on ne compte pas ! Idem pour les heures de travail : le Français semble partout à la fois – sur les salons, les essais, les livraisons –, mais sait accorder deux heures de son emploi du temps pour partager son ...
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