Zen

La première fois, il nous a fallu 15 minutes pour prendre la décision d’acheter Zen alors que nous en faisions le tour dans une annexe qui se dégonflait rapidement à Southwest Harbor, Maine (USA). Après une croisière de plusieurs années (de 2008 à 2010) et 30 000 milles parcourus, nous l’avons vendu et sommes retournés à la vie à terre. De nombreuses années plus tard, pendant la pandémie, nous avons reçu un appel d’un courtier nous demandant si nous étions intéressés pour le racheter. Cinq minutes et beaucoup de larmes plus tard, la décision était prise : Zen était de retour dans la famille. Après dix ans, combien de personnes rachètent leur bateau ? Peut-être un infime pourcentage. Zen avait emmené rapidement et en toute sécurité notre famille de quatre personnes depuis Newport aux Caraïbes, en Amérique du Sud et centrale, au canal de Panama, aux Galapagos, aux Marquises, aux îles Tuamotu, de la Société, Samoa et Cook, et au Tonga, jusqu’à notre destination finale : la Nouvelle-Zélande. Cette croisière en famille a été tout simplement extraordinaire. Nous l’avons vendu à notre retour aux Etats-Unis, pensant que ce « cheval de course » naviguerait de nouveau avec un autre propriétaire. Cela ne s’est pas passé ainsi : il a été retiré de l’eau après un an et mis en cale sèche pendant huit ans, avant de nous être à nouveau proposé en 2021. A cette époque, grâce à un véhicule aménagé, nous embrassions la liberté de nomades numériques, puisque les enfants avaient pris leur envol.
Lorsque l’occasion s’est présentée de partir pour une autre aventure en mer, nous avons vendu le véhicule terrestre et ramené Zen parmi nous. Nous avons rapidement élaboré un plan pour partir vers le sud, mais, après tant d’années au sec, notre catamaran avait besoin d’un bon refit, qui a duré 18 mois. Avec son équipage en double, Zen a navigué jusqu’aux Bermudes, d’où nous avons mis le cap sur les eaux accueillantes de Porto Rico, qui sera notre port d’attache en 2023. Notre fils et notre fille n’occupent plus les cabines de la coque tribord, l’expérience est donc différente cette fois-ci : un équipage réduit, mais aussi une connexion dernier cri qui nous permet de poursuivre nos carrières tout en naviguant et en vivant à bord. Les eaux turquoise des Caraïbes constituent un cadre magnifique pour un bureau à distance. C’est un honneur de retourner aux îles Vierges, aux îles du Vent, aux îles Sous-le-Vent et aux îles ABC (Petites Antilles néerlandaises) sur un catamaran performant et avec lequel nous avons une histoire si longue et si riche.