Voyage

Ystafell - Aux portes de la Patagonie

Créez une alerte e-mail sur le thème "Voyage"

Qui : Fanch & Cathy
Où : Patagonie
Multicoque : Katalu 42
Blog: www.ystafell.fr 

Nous sommes en route vers la péninsule Valdès. Le vent est de sud-est à nord-est, modéré et il fait beau. Les quarantièmes rugissants nous ouvrent la porte de leur domaine, on y pénètre respectueusement. Grand-voile et solent à un ris sont établis en prévision de la nuit. Et bien nous en a pris car, si la météo prévoit 20 nœuds, dehors, on reçoit du 30 nœuds, rafales à 40. On prend trois ris et c’est bien dommage de ne pas en avoir un quatrième… Je suis pourtant habitué aux vents forts, mais ici, ce qui frappe, c’est la violence des rafales. C’est instantané et on ne sait pas trop quand ça va s’arrêter. Le ciel est clair, pas un nuage, et d’un coup, ça souffle en tempête, il faut être prêt ! On navigue sous-toilés, mais au moins, Ystafell ne souffre pas, et nous non plus… La mer est grosse avec des creux de 5-6 mètres, ça déferle, mais Ystafell soulage de l’arrière et la déferlante nous passe dessous en grondant. Nous marchons entre 7 et 13 nœuds, 18 nœuds dans les surfs, et les déferlantes nous doublent gentiment.
Au matin, le vent s’est calmé, on renvoie la toile et on se repose de cette nuit difficile. Le lendemain, la météo se maintient, c’est-à-dire 20 à 30 nœuds de vent apparent de nord. Puis la brise forcit.
Quarante nœuds dans la nuit, mais toujours de nord, alors on ne se plaint pas ! Nous avions déjà pris trois ris avant la nuit, en prévision, cela va baisser dans la journée, mais toujours nord-nord-est, on avance. Il faut arriver dans le chenal d’entrée à l’étale de basse mer, nous allons trop vite et nous nous mettons à la cape, foc à contre, grand-voile relâchée, barre sous le vent et on dérive à deux nœuds, plein travers au vent et pile sur la route. Cette optimisation de la vitesse s’avère un succès : on arrive dans le chenal d’entrée parfaitement à l’heure.
Au mouillage, le vent forcit de sud et atteint 52 nœuds. Quelques jours plus tard, la météo est favorable pour faire cap au sud, pas plus de 24 heures, mais elles nous suffiront pour descendre sur Puerto San Julian, et ainsi gagner 24 heures sur la route d’Ushuaïa. On retrouve le large avec plaisir – la grande houle, les quarts de veille, les siestes et les étoiles.

Partagez cet article