Voyage

Ti Marick - Confinement de rêve aux Tuamotu

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Sur les Tuamotu, c’est ici qu’a été recensé le premier cas – un plongeur suisse. Près des poubelles, un affichage sauvage mentionnait : « Alerte coronavirus, voilier interdit ». Le mutoi, le policier municipal, nous a très vivement conseillé de quitter le mouillage, ce que nous avons fait après avoir obtenu la certitude que nous pourrions y revenir deux semaines plus tard lors du passage du Cobia, l’une des goélettes qui ravitaillent cette partie des Tuamotu. Puis nous sommes partis vers Toau, à une quinzaine de milles. Comme tout le monde, nous avons été sidérés d’apprendre l’arrêt de tous les échanges, mouvements et déplacements sur la planète. Grâce à notre Iridium Go, nous avons toujours eu accès à nos mails. Les journées se sont organisées. Le matin, les hommes partaient en chasse sous-marine. Même si les débuts ont été un peu laborieux, ils ont été ravis de découvrir et de partager ensemble ces moments. Après le déjeuner, nous allions nous dégourdir les jambes sur le platier côté océan, à l’ombre des cocotiers. Ou alors nous partions en annexe à la découverte de nouveaux spots de snorkeling – les fonds sont magnifiques. La nuit tombe vite : 8 h rimait bien sûr avec la pause détente apéro, avant de finir la soirée par un film ou un livre. Ensuite, c’était le calme absolu : pas un bruit hormis celui des vagues sur le récif, aucune lumière parasite, excepté la lune. Un jour, nous avons mouillé près d’une ferme perlière abandonnée. Nous avons deviné à proximité une petite maison cachée parmi les cocotiers et une silhouette. Nous nous sommes approchés en annexe pour saluer l’occupant, tout en respectant les distances réglementaires. L’accueil s’est avéré poli, mais distant. Lors d’une chasse, mes hommes ont regardé, impuissants et médusés, les requins se jeter sur leurs prises, prédateurs avides de nourriture obtenue sans effort. Mais peu à peu, les chasseurs sont devenus très efficaces : le poisson a fait partie de notre menu quotidien. Nous passions chaque jour saluer la famille rencontrée à terre. Nous leur apportions parfois des poissons, et eux nous apprenaient ceux qui étaient consommables ; leur avis sur la ciguatera a été précieux. Le passage du Cobia étant prévu quelques jours plus tard, nous sommes partis vers Fakarava, en compagnie de deux femmes de l’îlot, avec leurs glacières. Leur présence à bord lors de notre arrivée au quai a grandement facilité notre débarquement.

Qui : Marie, Patrick, Erwan
Multicoque : Outremer 4X
Où : Tuamotu
Blog : www.followingsea.net

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