Seven Summits Sailing

La Sicile en décembre ? Pourquoi pas ?

Laura, Enrique, Aizea et leur chien Bandit ont entamé un tour du monde en septembre 2024 à bord de leur catamaran, Aitayama. En route pour la Grèce, ils ont quitté la Sardaigne, en direction de la Sicile.

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Publié le 01/08/2025

Par Julie Echelle

Numéro : 232

Parution : sept. / oct. 2025

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Qui : Laura, Enrique, Aizea (4 ans) et Bandit (4 pattes)
Où : Sicile
Multicoque : Bali 4.2
Instagram : @seven_summits_sailing

Nous laissons la Sardaigne s’éloigner, accompagnés par un vent arrière de 17 nœuds et des vagues de 1,50 à 2 m qui nous poussent par l’arrière. Nous surfons avec des pointes à 10 nœuds et la nuit se passe bien, même si, au petit matin, nous découvrons que la bosse du premier ris a cassé ! Nous arrivons finalement plus vite que prévu ; les dauphins et les îles nous saluent avant notre arrivée au port de Trapani, à l’ouest de la Sicile. Une nouvelle étape du voyage est passée, je suis fière de nos progrès et de notre avancée.
La ville de Trapani nous abrite du gros temps pendant plusieurs jours, le temps que la tempête se calme. Nous profitons également de notre séjour pour visiter le village médiéval perché d’Erice, au nord-est de la ville.
Nous passons ensuite deux jours merveilleux à Mondello, idéalement située car il est possible de rejoindre Palerme en bus. L’eau y est d’un bleu cristallin, et nous sommes le seul bateau au mouillage. Entre deux baignades, j’essaye de pêcher, mais rien ne mord ! Nous continuons ensuite notre voyage vers le ravissant village de Cefalù. Certainement une des plus belles surprises de Sicile, avec ses vieilles pierres, ses petites ruelles, le rocher qui domine le village et ses habitants qui profitent des derniers rayons de soleil sur la plage.
Le 1er décembre, nous passons le Capo d’Orlando. A bâbord, nous observons les îles Eoliennes en toile de fond, quand soudain le temps change : un gros coup de vent accompagné d’une pluie glaciale nous surprend. Nous sortons pour ranger les voiles : la pluie nous fouette le visage et nous sommes trempés, il nous faut sortir les vestes de quart. L’hiver est bien là, il fait froid dans le catamaran, les vitres sont couvertes d’humidité… bref, il est temps de ranger les maillots de bain. Le même jour, nous traversons le détroit de Messine. La Sicile et la pointe de la botte italienne sont si proches l’une de l’autre ! La plus petite largeur du détroit est de 3,3 km, c’est un passage impressionnant, car le courant violent crée des remous visibles à la surface de l’eau. La mer bouillonne, mais le courant est en notre faveur et nous emmène à vive allure vers Taormine. Il s’agit du mouillage hivernal le plus spectaculaire que nous ayons vu. Nous sommes au pied du restaurant du film Le Grand Bleu et Aitayama flotte sur une eau transparente et glaciale face à l’Etna tout blanc. La neige fraîchement tombée sur le volcan le plus actif d’Europe crée un contraste saisissant ! Taormine est l’ancienne capitale de la Sicile, disposée en balcon sur la mer. Ce cadre exceptionnel en a fait un lieu de prédilection pour les artistes et les écrivains. Le théâtre antique gréco-romain offre une vue à ne pas manquer et nous découvrons son ancien palais, les palaces étoilés… Quel plaisir de voir tout cela en décembre, pratiquement seuls !