Voyage

Sailing4handicaps à Sainte-Lucie: mission réussie !

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Tout a commencé il y a quelques années sur un petit lac à Cologne. Moi, Elena, cavalière italienne professionnelle, je venais de déménager en Allemagne afin d’y trouver un nouveau centre de formation apte à m’accueillir. A l’époque, je dévorais des yeux mon tout nouvel amoureux, Wojtek Czyz, quadruple champion paralympique en athlétisme, et qui s’apprêtait à mettre un terme à sa carrière après avoir participé aux Jeux paralympiques de Londres. Alors qu’il allait devenir joueur de foot professionnel, au cours d’un match, il avait été victime d’une grave blessure qui avait conduit à l'amputation de sa jambe. Grâce à sa force mais aussi avec l’appui de beaucoup de gens autour de lui, il est revenu à la vie et au sport, devenant l'athlète paralympique le plus titré en Allemagne, il est d’ailleurs toujours détenteur de ce record.
Un jour où nous étions assis au bord du lac, Wojtek me confia que son rêve dans la vie serait de faire le tour du monde à la voile, après avoir mis un terme à sa carrière. Aussitôt, je lui ai proposé de partir avec lui et de partager ce rêve. Il n’a pu que me sourire, car jusqu'à cet instant, je n’avais encore jamais mis les pieds sur un bateau. Mais ce n’était pas tout : Wojtek croyait en moi, et nous avons commencé à parler non seulement du voyage à la voile, mais également d’un projet consistant à aider ces amputés qui auraient eu moins de chance que lui. Après de longues discussions, nous avons décidé de créer une association à but non lucratif, Sailing4handicaps, dont l’objectif serait de faire le tour du monde sur un voilier, tout en construisant à bord des prothèses, pour les offrir à des personnes dans le besoin un peu partout sur terre. C’est ainsi que, tous deux, nous nous sommes lancés dans la recherche du bateau parfait, et après avoir passé un hiver frisquet à visiter des bateaux et à réfléchir sur le meilleur choix afin de réaliser notre projet, nous avons décidé d'acheter "Imagine". Il s’agit d’un Lagoon 410 S2, un beau catamaran qui se trouvait à l’époque en mer Baltique, bon marcheur sous voile, et offrant un grand cockpit, où nous pourrions installer notre atelier. J’ai tenu parole, et après trois années passées à préparer le bateau, à faire la promotion de notre projet, à passer les différents examens de navigation, à suivre plusieurs formations personnelles en rapport avec notre voyage, tout en obtenant nos derniers succès sportifs, et en devenant aussi mari et femme, le 30 mai 2015, nous avons débuté notre tour du monde en Allemagne, direction : le monde !

Sailing4Handicaps : réussite à Sainte-Lucie

Elena et Wokjtek naviguent autour du monde pour aider les autres. La plus belle des motivations pour partir !

Le premier grand objectif fut le Maroc, où, fin octobre, nous avons fabriqué 15 prothèses, remportant ainsi un premier grand succès pour Sailing4handicaps. Nous avons ensuite gagné les Canaries, où nous nous sommes préparés à traverser l'océan Atlantique.
Il y a quatre ans, alors que nous étions encore athlètes, je m’étais entraînée en Allemagne avec Levern Spencer, le meilleur sauteur en hauteur de Sainte-Lucie. L'amitié entre Wojtek et moi, et le manager de Levern, Gregory Dixon, perdura même après que nous eûmes choisi des entraîneurs différents, et que nos chemins se furent séparés.
Des années plus tard, alors que nous en étions à planifier ce que seraient les escales de notre tour du monde, l’île de Sainte-Lucie y apparut, et c’est naturellement que nous avons demandé à nos anciens amis s’ils pensaient que Sainte-Lucie pourrait avoir besoin de notre aide. Non seulement ils nous donnèrent une réponse positive, mais Gregory nous offrit son aide en contactant le ministère de la Santé et en partant à la recherche de nos futurs patients, réalisant ainsi un travail incroyable.
Le matin du 27 décembre, après trois semaines de traversée de l'océan Atlantique, nous avons atteint la côte verte de Sainte-Lucie, poussés par un vent de demoiselle soufflant dans les voiles de notre catamaran "Imagine". Nous nous sommes dirigés vers la marina de Rodney Bay, parfaitement équipée, où les plaisanciers peuvent trouver tout ce dont ils peuvent avoir besoin, et, par-dessus tout, un accueil chaleureux après des semaines sur la mer.
Même si Sainte-Lucie est connue pour offrir aux touristes en provenance du monde entier, qu’ils soient marins ou plongeurs, un lieu enchanteur où ils passent du bon temps, la pauvreté et le diabète affectent une bonne partie de la population, entraînant un grand nombre d’amputés, emplissant les rues où ils errent sans espoir. L'incendie de l'hôpital principal de l'île, il y a quelques années, avec pour conséquence la perte du seul atelier prothétique de l’île, a contribué à rendre la situation plus grave encore.

Sailing4Handicaps : réussite à Sainte-Lucie

Le catamaran sert de laboratoire/atelier/stockage pour l'association Sail4Handicaps.

Après avoir tout juste pris le temps de nous remettre du voyage et de fêter notre premier Nouvel An antillais, nous nous sommes mis au travail en parcourant l’île de haut en bas, à la recherche de nos patients. Quand je parle d’une conduite de haut en bas, je le pense vraiment : Sainte-Lucie possède une seule route principale, et quelques routes secondaires, mais toutes s’apparentent à un véritable chemin de randonnée et elles tournent autour de quelques montagnes, transformant la conduite (surtout avec une petite voiture comme celle que nous avions louée) en une expérience véritablement unique !
Soutenus par Gregory et le ministère de la Santé, nous avons visité près de 20 amputés, certains d'entre eux, malheureusement, en attente d'une seconde opération les rendant inaptes à recevoir une prothèse, du moins pour le moment. Nous avons roulé au plus profond du pays, dans les maisons les plus simples, dans les coins les plus retirés de la capitale, et nous avons rendu visite à des gens démunis de tout. Nous avons même arrêté des gens dans la rue, pour leur demander s’ils voulaient une prothèse gratuitement, obtenant en retour un sourire plutôt sceptique, se transformant rapidement en un sourire plein d’espoir dès que nous leur expliquions notre projet. La pauvreté est partout, mais savez-vous ce qui rend les habitants de Sainte-Lucie si uniques ? Même dans les pires moments, ils sont capables de sourire et ils essaient toujours de s'entraider les uns les autres. On dirait que la beauté de cette île déteint sur ses propres habitants. Incroyable, n’est-ce pas ?

Sailing4Handicaps : réussite à Sainte-Lucie

Wojtek et Elena à bord d'Imagine : ou comment naviguer heureux en aidant les autres ! Bravo !

Après un mois passé à rencontrer des amputés, à collecter autant d’informations que possible, à prendre des photos et à se préparer, nous avons enfin pu commander tout le matériel nécessaire et attendre que notre technicien orthopédiste nous rejoigne. Pour celui que nous avons baptisé le "Projet de Sainte-Lucie", nous avons mis notre confiance entre les mains expertes d’Herbert Ganter, le technicien orthopédique de toujours de Wojtek, et père de Christhoph Ganter, qui avait réalisé un travail incroyable quelques mois plus tôt au Maroc. Après avoir pris un avion depuis l’Allemagne sous la neige pour rallier les Antilles tropicales, Herbert, 68 ans (mais toujours aussi fort qu’un adolescent !), a laissé son activité en Allemagne sous la responsabilité de son fils, et s’est dévoué deux semaines durant dans une nouvelle réalité bien différente. Passant d'un atelier sûr et totalement équipé à un bateau, de conditions de travail agréables au petit cockpit d’un voilier avec des températures atteignant 35 degrés sous le soleil. Mais la famille de Ganter ne renonce jamais, et Herbert s’est aussitôt adapté à sa nouvelle situation, en utilisant le meilleur de ses compétences pour construire des prothèses.
Notre travail de recherche a abouti à une liste de 9 patients, tous des adultes et pour la plupart des amputés à la suite du diabète. Nous avons été choqués quand nous avons réalisé à quel point cette maladie est présente sur l’île, Sainte-Lucie se plaçant au troisième rang mondial des nations affectées par le diabète. Une petite recherche nous a fait découvrir que les raisons devaient en être recherchées dans l’introduction d’un style d’alimentation fortement influencé par le mode nord-américain, riche en sucres et en graisses. Je veux dire, qu’attendre de plus quand vous voyez des locaux prendre leur petit déjeuner avec des poulets frits et des frites ? Une fois de plus, les pays occidentaux ont abîmé les terres qu'ils ont réussi à conquérir…

Sailing4Handicaps : réussite à Sainte-Lucie

Le cockpit du Lagoon 410 transformé en atelier de fabrication de prothèses.

Nos patients sont venus de toute l'île : le plus jeune étant un garçon de 25 ans, le plus ancien un homme de 73 ans, probablement plus en forme que le premier. Entre les deux, une jeune maman de deux enfants, rejetée du monde du travail car handicapée, et qui pourtant avait besoin de travailler pour élever ses enfants. Un rasta, un agriculteur désormais incapable de travailler depuis qu'il a perdu sa jambe, mais animé d’un grand respect et de la patience typique de sa religion. Un jeune pêcheur avec une vieille prothèse rigide (quelque chose que notre technicien orthopédiste n'avait jamais vu, pas même dans ses pires cauchemars), et qui pourtant chaque jour continuait de partir pêcher en essayant de capturer du poisson. Une femme d'âge moyen, soutenue par l'amour de son mari et la recherche d’un travail, et plein d’autres encore, chacun avec son histoire personnelle, des personnes uniques.
Une fois les patients trouvés, et après l’arrivée de l’orthopédiste, nous étions prêts à nous mettre au travail. Avec en tête les difficultés rencontrées au Maroc, nous avons essayé cette fois-ci de tout prévoir. Mais, comme souvent dans ces cas-là, rien n'a fonctionné comme nous l’avions prévu, et une fois de plus il a fallu faire preuve d’imagination pour régler les problèmes. Tout d'abord, l'île n'a pas d'atelier, mais, avec l'aide du ministère de la Santé, nous nous sommes débrouillés pour prendre les premières mesures et le moule des empreintes dans un hôpital psychiatrique, qui nous a accueillis à bras ouverts. Ce furent deux jours amusants, au cours desquels nous avons appris à mieux connaître les patients, qui peu à peu ont pu surmonter l’appréhension de se laisser toucher par quelqu’un d’autre, nous faisant de plus en plus confiance. C’est dans ces petits instants, dans ces petites choses, quand nous ne sommes plus seulement des Allemands mais que nous sommes devenus un espoir pour commencer une nouvelle vie, que le projet trouve tout son sens.
Les travaux suivants ont tous été réalisés à bord d’Imagine. Au Maroc nous avions eu beaucoup de chance en faisant toute la partie "sale" du travail avec du plâtre de Paris (que nous utilisons pour remplir le moule et ainsi obtenir une copie des empreintes) dans un atelier à terre, mais cette fois-ci, nous avons du tout faire dans le cockpit, transformant "Imagine", catamaran de grand voyage, en un atelier désordonné recouvert de poudre blanche et collante. Mais une fois de plus encore, nous avons eu la preuve de la solidité et de la polyvalence de notre Lagoon 410, et nous avons pu y travailler sans problème. Je dois aussi reconnaître que les gérants de la marina de Rodney Bay, enthousiasmés par notre projet, nous ont soutenus dans notre travail en nous offrant un poste d’amarrage confortable pour le bateau, nous accordant un prix spécial sur la consommation d'électricité (qui s’est avérée énorme !), et en règle générale en faisant beaucoup de publicité pour notre association Sailing4handicaps.

Sailing4Handicaps : réussite à Sainte-Lucie

A Sainte-Lucie, Wojtek et Elena ont littéralement raflé tout le plâtre disponible sur l'île pour la fabrication de leurs moules…

Installés dans les meilleures conditions possibles pour travailler, nous pensions déjà que, finalement, les choses se dérouleraient facilement. C’est alors qu’est survenu le premier gros problème, appelé "plâtre de Paris". Habitués à en trouver à bon marché dans toutes les boutiques d’Europe, nous n’aurions jamais pensé qu’il pourrait s’agir sur une île des Antilles d’un produit aussi rare et cher. Wojtek a donc repris la voiture trois jours durant pour arpenter toute l’île de haut en bas, il a téléphoné à tous les magasins alentour et a acheté tout le plâtre de Paris en stock à Sainte-Lucie, laissant derrière lui des clients affamés et des vendeurs étonnés, qui n’avaient jamais vu personne en acheter de telles quantités. Je dois dire que cela nous a coûté très cher, si on considère que nous avons payé plus de 250 $ pour 40 kg. Mais au moins, nous pourrions travailler. Maintenant, essayez d'imaginer cette scène : nous étions dans une belle marina, remplie de marins élégants, dont nous arpentions toute la journée durant les pontons recouverts de poudre blanche, tout en portant d’étranges copies de jambes, travaillant à proximité d’une sale mixture composée d’eau et de poussière. "Imagine", élégant et brillant jusqu'à la veille, s’était transformé en un atelier sale et bruyant, que même les meilleurs des Transformers ne pourraient atteindre. Inutile de dire que nous avons été l’objet de tous les regards !
La nouvelle de l’existence de notre travail s’est très vite propagée, si bien que tous les jours le ponton était rempli de curieux qui demandaient des informations, mais aussi de bénévoles offrant leur aide, si jamais nous en avions eu besoin. Les habitants de Sainte-Lucie ont vraiment un grand cœur !
Déjà à court de matériel pour travailler, nous avons eu une demande de notre "Mama", notre vendeuse de fruits préférée, qui nous a demandé si nous pouvions aider son neveu, un ancien joueur de football de 25 ans qui avait été blessé quelques mois plus tôt et avait perdu sa jambe. C’est avec le cœur lourd que nous avons dû lui dire que nous ne pouvions pas, quand un couple travaillant dans le port, et qui la connaissait, a offert de nous aider à trouver plus de plâtre de Paris. Non seulement ils ont réussi à le faire, mais ils ont conduit 50 km pour le récupérer et ils ont refusé que nous les dédommagions, avant de nous le livrer le lendemain. Désormais, c’est sûr, il n’y avait vraiment plus un seul kilo de plâtre de Paris dans toute l’île !

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Herbert Ganter a abattu un travail phénoménal dans des conditions difficiles pour concevoir et fabriquer des prothèses dans le cockpit d'un catamaran…

N’est-ce pas vraiment incroyable ? Les gens peuvent tout simplement avoir un cœur grand comme ça et agir seulement pour aider les autres... ceci nous laisse pantois !
Voici comment nous avons obtenu notre dixième patient, et voici comment Herbert a reçu encore plus de travail. Cela peut sembler surprenant, mais construire dix prothèses en deux semaines, les adapter et apprendre aux gens à marcher avec, représente un temps très court. Peu importe, notre technicien orthopédiste a pris tous les patients dans son cœur et a travaillé sans arrêt sans jamais se plaindre, pour terminer son travail dans les meilleures conditions possibles. Il commençait son travail dès le matin et finissait tard dans la nuit, sans interruption, même pas pour prendre un repas, avec un temps très chaud et seulement protégé du soleil par le bimini du bateau. A 68 ans, l'homme est fort comme un lion. Nous sommes si fiers de lui !
Fabrication, martelage, ponçage, jour après jour, les prothèses ont pris forme et le cockpit a commencé à se remplir de jambes.

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Mais voici un sourire qui est la plus belle des récompenses !

Après la préparation de 3 ou 4 prothèses, nous avons dû retourner à l'hôpital pour les présenter sur les patients, à la fois pour les essayer, mais pour aussi éventuellement y apporter de petites modifications. Heureusement, la plupart se sont bien emboîtées dès le premier essai, même si deux prothèses ont dû être reconstruites, mais cela fait partie du jeu. La mise en place d’une prothèse a quelque chose de magique : le patient est excité et en quelque sorte a même peur, nous aussi sommes excités et confiants sur le fait que notre travail est bon, et ce mélange rend l’atmosphère électrique ! Chaque patient est une nouvelle histoire, chacun réagit différemment. Nous avons rencontré des gens qui se sont levés et ont marché directement, d'autres qui étaient plus prudents, et d'autres encore qui ont essayé de distinguer tous les détails de leur nouvelle jambe. Christina, mère de quatre enfants et amputée depuis des années, ne pouvait s’empêcher de secouer la tête, incrédule devant ce don, et qui parlait à sa nouvelle jambe comme si elle était vivante. Ce fut vraiment un moment émouvant pour nous tous ! Micky, un jeune homme, était en sueur tellement il avait peur, mais il ne put ensuite s’arrêter de rire dès qu’il se leva et fit ses premiers pas.
Une fois les prothèses équipées, Wojtek, le plus expérimenté, montra aux patients comment faire les premiers pas avec leur nouvelle jambe, comment monter les escaliers, la porter et la maintenir. Cela est en général le moment le plus difficile, particulièrement pour ceux qui sont amputés depuis trop longtemps, et qui n’ont plus l’habitude d'utiliser leurs muscles. Nous devons reconnaître que, cette fois-ci, nous avons eu dix personnes incroyables, toutes capables de marcher directement, l’une nécessitant un peu plus de soutien, l'autre un peu moins, mais toutes mettant un pas devant l’autre vers la vie ; parce que, pour une personne amputée à Sainte-Lucie, obtenir une prothèse implique un retour vers la société, trouver un travail, gagner de l’argent, et être capable de subvenir aux besoins de sa famille.

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Une fois la prothèse fabriquée, il faut l'ajuster puis apprendre à remarcher. Ce qui n'est pas toujours simple !


Après deux semaines de travail, nous avons réussi à mettre en place les dix prothèses, nous avons rendu nos patients indépendants de nouveau, ils sont capables de marcher, et, plus que tout, nous avons réussi à sensibiliser le gouvernement au problème des amputés sur l'île, en les poussant à accélérer la mise en place d’un nouvel atelier, et la formation de nouveaux techniciens orthopédiques.
Maintenant, le temps est venu pour nous de continuer le voyage, au moins jusqu'à ce que recommence la saison des cyclones, et nous aurons alors besoin de faire une pause. Que garderons-nous dans nos cœurs de Sainte-Lucie ? A côté de la beauté de l'île et de la mer autour d'elle, nous n’oublierons jamais les sourires et la gentillesse de ses habitants. Nous nous souviendrons toujours des larmes dans les yeux de la jeune mère, quand elle a pu marcher de nouveau, de la bonne âme et du respect du Rastaman, qui réussit à me sourire même dans la douleur et sa patience et sa croyance dans le meilleur. Nous ne pourrons jamais oublier le bonheur d'une femme marchant lentement, alors qu’elle effectuait ses premiers pas en direction de son mari, les yeux pleins de fierté devant lui. Nous ne pourrons jamais oublier combien ces gens ont été reconnaissants envers le travail des autres, quelque chose, malheureusement, que l’on oublie trop souvent une fois rentrés en Europe. Chaque sourire, chaque larme restera dans nos cœurs, et nous aura rendus plus riches que tout l'argent du monde.

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Elena et quelques-unes des prothèses fabriquées à bord d'Imagine.

Nous allons maintenant mettre "Imagine" au sec en Martinique, en attendant la fin de la saison cyclonique. Nous allons lui faire subir une grosse remise à niveau. Les moteurs, le dessalinisateur, le groupe électrogène vont être réparés, et nous prévoyons de nous occuper de quelques petits détails, comme le changement de hublots, et d’autres encore.
Nous avons choisi la Martinique car la marina ici a très bonne réputation pour l’entretien des bateaux le temps de la saison estivale.
Nous allons passer l'été en Europe, afin d’assurer le développement et la promotion du projet, la collecte du nouveau matériel et faire avancer notre aventure.
Nous avons prévu d'être de retour en novembre afin de donner une couche d’antifouling et de remettre le bateau à l’eau, avant de mettre le cap sur Saint-Vincent, où nous avons déjà convenu avec le ministre de la Santé la mise en place de prothèses au début de la nouvelle année. Nous nous réjouissons déjà à l’idée de sentir l'air marin et le vent dans nos voiles.

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www.sailing4handicaps.de
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Prochaine étape du catamaran : Saint-Vincent !

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