Voyage

Plume - Amazonie : et si le paradis, c’était ici ?

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Qui : Flo, Lili et leurs 3 filles
Où : En Amazonie, Brésil
Multicoque : Athena 38 (1997)
Facebook : @voyagedeplume
Nous faisons notre entrée en Amazonie brésilienne sous spi. Les bras principaux sont les autoroutes de la forêt, nous devons faire attention aux barges de toutes tailles et de toutes sortes. Chaque jour, nous sommes suivis par des dauphins roses d’Amazonie. Ils sortent même à côté de nous quand nous nous baignons. Comment aller là où d’autres bateaux ne vont pas ? Nous étudions minutieusement les vues satellite pour passer dans des endroits qui ne sont sur aucune carte. Et parfois, on n’est pas vraiment sûrs que ça passe, en haut, devant, sur les côtés. Mais que c’est beau ! Les gens que nous rencontrons sont d’une gentillesse extraordinaire. Nous nous arrêtons devant une maison un peu à l’écart, dont la famille nous a fait de grands signes lors de notre passage. C’est un véritable petit paradis, nous y resterons deux semaines. Ce qui est extraordinaire en Amazonie, c’est de pouvoir écouter les bruits de la forêt, les animaux, de s’imprégner de ce retour à la nature. La forêt étant impénétrable, l’eau est le meilleur moyen de se déplacer. Pirogue à la rame, « moto » à toute allure (sorte de luges flottantes poussées par un moteur surpuissant sans pot d’échappement) ou encore bateau familial au vieux moteur diesel à démarrer en tournant la manivelle : tout ce qui flotte est utilisé. La navigation dans l’embouchure de l’Amazone est une des plus difficiles que nous ayons eu à vivre. Le fleuve est le plus long et puissant du monde ; à lui tout seul, il apporte 20 % de l’eau douce qui se déverse dans les océans. Nous sommes portés par un courant de 5 nœuds – et ce, jusqu’à plusieurs dizaines de milles au large –, mais s’inversant à chaque marée ; il nous faut donc arriver à nous abriter à chaque renverse pour ne pas reculer. Et cela avant la nuit, car il est beaucoup trop dangereux de naviguer ici dans le noir. Quand le vent s’oppose au courant, les vagues d’eau boueuse déferlent. La cartographie est imprécise, voire totalement fausse. De plus, il y a les branches, débris et troncs d’arbres de toutes les tailles, dont certains plus grands que notre catamaran, avec encore des racines et des feuillages, emportés par le courant quand ils ne sont pas plantés dans le fond... Ça y est, nous sommes sortis de ce que beaucoup appellent « l’enfer vert ». Pour nous, ça aura plutôt été un coin de paradis.

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