Voyage

Nos lecteurs autour du monde : Faut-il avoir peur de l'inconnu ?

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Quand ils ne naviguent pas sur leur propre bateau acheté depuis cette aventure, nos deux passionnés n'hésitent pas à embarquer sur le Privilège 435 "Bahia". Ce Privilège, ils naviguent à bord depuis longtemps, puisqu'il est la propriété du père de Franck. Et c'est à bord de ce cata qu'ils ont embarqué pour les San Blas au départ du Guatemala…

La mer des Caraïbes a été particulièrement généreuse… Quelle prise !

Peut-on dire raisonnablement que la peur de l'inconnu est l'un des traits de l'homme ? C'est en tout cas l'un des miens, et alors que nous embarquions de Rio Dulce au Guatemala pour les San Blas au Panama, je commençais déjà à me demander comment allait se passer le fameux passage du Honduras.

Ce qui me posait problème n'était en aucun cas la navigation, la météo ou quoi que ce soit en lien avec le bateau. J'ai une confiance totale dans ce catamaran, que je connais particulièrement bien, et surtout dans son skipper, Emile. Non, ce qui m'angoissait un peu au moment du départ, c'était le risque potentiel de rencontrer des pirates. La zone n'est en effet pas très sûre et quelques abordages récents nous ont obligés à naviguer tous feux éteints.

Grâce à nos guides locaux, impossible de mourir de faim !

Mais avant cette partie de notre croisière, nous avons décidé, en partant de Rio Dulce, de faire un petit arrêt à Roatan, un endroit absolument magique ! L’entrée de la passe est un peu compliquée quand on ne connaît pas, mais une fois dedans, c’est juste magnifique ! Un lagon exceptionnel vous attend avec une eau transparente et un sable blanc qui ne peut exister que dans votre imagination !

Après cette brève mais magnifique escale d'à peine 24 heures, nous avons levé l’ancre malgré une mer capricieuse, 3 m de houle et un vent venant, comme de bien entendu, de face ! Sinon, ce n’est pas drôle… Mais nous devions partir, car nous avions rendez-vous avec d’autres navigateurs et la météo était parfaitement maniable. Alors, en avant toute !

Petit barbecue improvisé avec les "bateaux-copains" et nos amis Kunas.

Nous avons donc pris la mer et sommes partis direction les San Blas… Mais pour atteindre notre destination, il nous fallait donc passer le fameux Honduras, et les pirates qui sont censés peupler ces eaux !

Nous avons donc navigué sans aucun signe distinctif (aucun feu de navigations durant deux jours) et à l’affût du moindre bateau ! Et finalement, la traversée s'est passée sans encombre, à part un bateau de pêche qui nous a suivis pendant quelques milles… Nous avions caché ce qui avait de la valeur à bord, à l'exception de quelques objets, comme un téléphone, une carte bancaire, un ordinateur, un peu d'espèces… L'avis général est qu'il vaut mieux perdre quelques objets en les donnant à d'éventuels pirates… Alors que le bateau nous suivait, nous avions les nerfs à fleur de peau, et la tension est montée à son maximum. Mais finalement, après quelques minutes, le fameux bateau suiveur a abandonné sa poursuite. Est-ce parce que la mer était mauvaise ou parce qu'il ne nous suivait finalement pas du tout… Nous ne le saurons jamais !

Six bateaux et leurs équipages… Ça fait du monde !

Et puis nous sommes arrivés aux San Blas, et là : l'enchantement ! Ce lieu est tout simplement magique, et les rencontres avec les Kunas – les Indiens qui vivent aux San Blas –exceptionnelles. Ils sont juste accueillants et d'une gentillesse absolument extraordinaire.

Difficile d'imaginer un plus bel endroit pour mouiller…

C'est lors de notre périple aux San Blas que nous avons eu la chance de rencontrer cinq autres bateaux qui, comme nous, se promènent au gré de leurs envies autour du monde. Quelle chance nous avons !

Et puis la mer des Caraïbes nous a offert de jolis cadeaux, comme un mérou de 38 kg attrapé dans 6 m d’eau au mouillage !!! Mais aussi une coryphène magnifique…

: Rencontre étrange au mouillage. Mieux vaut éviter d'aller se baigner !

Une croisière de rêve qui me laisse à penser que, finalement, il ne faut surtout pas avoir peur de l'inconnu, mais au contraire aller à sa rencontre…

Merci à Emile, capitaine depuis plus de 20 ans de son fidèle "Bahia", et qui sait, à chaque fois, nous faire découvrir de nouvelles zones de croisière tout plus merveilleuses les unes que les autres

Emile et Franck, unis par les liens du sang et par la passion de la mer…

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