Laniakea - les mille premiers milles !

Notre première destination a été les Baléares. Nous avons profité avec délice des criques désertes et de la mer au bleu intense. En raison de la Covid, les contacts avec les gens se sont avérés difficiles, mais nous avons cependant fait de belles rencontres, notamment à Puerto Soller, sur l’île de Majorque. A Formentera, grâce à notre faible tirant d’eau de 50 cm, nous avons échappé à un fort coup de vent en nous réfugiant dans une lagune fermée, dans laquelle seules les barques de pêche et les jolies majorquines pénètrent. Ensuite, plusieurs journées de navigation intenses se sont enchaînées. Profitant de chaque fenêtre météo, nous avons accumulé les milles, nous relayant à la barre jour et nuit, car nous n’avons pas de pilote automatique, et le vent était bien trop changeant pour le régulateur d’allure. En approchant de Gibraltar, nous avons remonté une file interminable de cargos au mouillage. Pendant trois jours, le vent s’est fait attendre, puis soudain le Levante s’est levé, avec force, avec de violentes rafales, nous obligeant à affaler en urgence. A sec de toile, nous avancions encore à 4 nœuds. Ça a duré quelques dizaines de minutes, puis plus rien. Le vent a disparu, nous laissant ballottés par des vagues cassantes. Nous avons alors hissé de nouveau les voiles et, dix minutes plus tard, le vent était de retour, avec la même puissance… avant de disparaître de nouveau. Nous avons passé ainsi toute la nuit à manœuvrer, hissant et affalant sans arrêt les voiles. Au matin, épuisés, nous avons mouillé l’ancre au pied du fameux rocher. Deux jours plus tard, le détroit de Gibraltar était dans notre sillage. Heureux d’avoir pu tester le bateau dans de grosses conditions, nous avons fait halte pour quelques jours dans la belle cité de Cadix. Nous sommes alors partis nous abriter d’un coup de vent plus en amont sur la Guadiana, qui marque la frontière entre l’Espagne et le Portugal. Et c’est en haut de cette rivière, dans le petit village perché de Mertola, que nous avons fêté nos mille premiers milles, en compagnie d’une horde de motards portugais, sur un air de fado.

Qui : Nicolas et sa famille
Où : Autour du monde
Multicoque : Wharram Tanenui 29
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