Voyage

Amarula - Ciao Philippines, hello Indonésie !

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A Port Carmen, nous étions légèrement au nord de l’oeil, solidement amarrés. Une semaine avant Noël, après deux ans de pandémie, l’énorme typhon Odette a tout détruit sur son passage. Nous avons quelque peu culpabilisé en voyant l’incroyable résilience dont a su faire preuve le peuple philippin, si charmant, qui continue à aller de l’avant, le visage souriant, face à tant de dévastations. Peu de gens y possèdent une assurance, ils n’ont pas d’économies, ils ne peuvent compter que sur l’aide et le soutien de la communauté, dont l’action s’est retrouvée limitée par le manque d’électricité, l’absence d’Internet et de téléphones portables, ainsi que le manque de réponse aux besoins vitaux tels que l’accès à l’eau, à du carburant et à des vivres. Après 20 ans autour du monde à bord d’Amarula, nous avions le projet de mettre le bateau en vente et de retourner vivre à terre, avec nos chiens, mais le typhon a tout changé et, après mûre réflexion, nous avons décidé de retourner en Indonésie. Nous avons d’abord navigué vers le sud, vers Davao, où nous avons effectué notre sortie des Philippines. Nous avons ensuite navigué dans des régions éloignées ravagées par l’oeil du typhon. Près du rivage, nous avons pu constater la force incroyable de la tempête. C’est difficile quand on pense à toutes ces personnes impactées, et pourtant, l’attitude dominante de ceux que nous avons rencontrés était vraiment incroyable. Ce fut une traversée difficile, en vingt années, nous n’avions jamais vu les verres s’envoler de leur rack dans la cuisine et s’écraser sur les planchers ! Ce fut tout sauf confortable, mais elle fut rapide, avec une pointe à 14 noeuds sous la seule voile d’avant. Après ces quelques jours de vents fous, les prévisions indiquaient des vents entre 12 et 23 noeuds, mais dans les faits, nous n’avons même pas eu assez de vent pour gonfler les voiles, et nous avons donc parcouru environ 40 milles au moteur pour dégager la pointe sud de Mindanao et rejoindre un mouillage protégé. Et quand nous avons enfin mouillé l’ancre, le vent s’est de nouveau levé pour souffler en rafales à plus de 30 noeuds ! Les joies de la voile... Nous avons dormi un peu et, bien sûr, au moment de partir, le lendemain matin, le vent s’est de nouveau calmé.

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