Voyage

A la découverte de Coiba

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A bord de Téthys, leur Nautitech 435 acheté en Grèce en 2010, Brigitte et Yves naviguent autour de la planète. Après avoir passé Panama, et avant de partir traverser le plus grand des océans, ils ont décidé de visiter Coiba, sur la côte sud-ouest du Panama.

Au crépuscule de 2014, les écluses de Miraflores se referment sur Téthys. Une fois passé le pont des Amériques, l'océan Pacifique s'offre à nous. Cette fois ça y est, nous entrons vraiment dans l'inconnu et avons véritablement l'impression de commencer Le Vrai Voyage.
Avant la Grande Traversée, nous voulons reconnaître la côte sud-ouest du golfe de Panama, la côte ouest du Panama, et plus particulièrement faire un tour du côté de l'île de Coïba, sur laquelle les guides de navigation sont particulièrement discrets.
Il nous faut donc piquer vers le sud-ouest pour contourner une pointe qui porte bien son nom : la Punta Mala.
Après une tournée dans les supermarchés le 24 décembre (oh la bonne idée ! mais nous devons absolument faire le plein de vivres avant de partir), nous occupons notre matinée du 25 décembre à caréner les 2 coques en apnée. Cela nous occupe chacun 2 bonnes heures tant la carène est sale et parasitée d'anatifes et de balanes. Et puis hop, on est partis, cap sur la petite île d'Otoque, où nous voulons passer la nuit. On y trouve une immense baie au sud, rien que pour nous, jusqu'à ce qu'un petit bateau de pêche vienne ancrer à l'autre bout du plan d'eau.
Le lendemain, avant d'appareiller, on se décide à rejoindre à pied le petit village que nous avons vu sur la côte est en passant. Nous allons d'abord saluer les pêcheurs qui nous demandent de l'aide, car ils ont fait tomber à la mer le joint de leur filtre à essence, et du coup, leur moteur hors-bord ne fonctionne pas franchement bien. Eh bien que croyez-vous qu'il arrive ? Yves leur trouve non pas un mais deux joints pour leur filtre, un vrai père Noël !
En revanche, nous rencontrons moins de succès pour notre balade. Aucun chemin ne traversant l'île depuis le seul point de débarquement ; compte tenu de la houle, nous tentons une percée par la grève, mais au bout d'une marche erratique sur des roches tarabiscotées, on s'est trouvés face à une falaise abrupte, dégoulinants sous le cagnard, les rochers devenant brûlants, on a dû battre en retraite.
Pas grave, dès 17 h, on lève l'ancre, destination le sud, quelque part sur la côte de la péninsule Azuero. Dans tous les cas, et comme nos cartes ne sont pas précises, il nous faut arriver de jour. Nous devons donc naviguer de nuit, car nous avons plus de 100 milles à parcourir sans abri possible, avec des vents incertains.
Pour une fois, on va plus vite que prévu et on rallie la côte ouest de la fameuse péninsule à 15 h le lendemain. Nous jetons l'ancre dans la baie Naranjo, calme et magnifique, une petite cascade tombe dans la mer. Derrière les arbres qui longent la plage se cachent quelques cabanes trahies par les fumées qui s'en échappent. Nous sommes dans le parc naturel du mont Hoya, qui culmine pas très loin à 1227 m, le paysage est vraiment fabuleux. Nous n'entendons aucun bruit, si ce n'est les singes hurleurs au petit matin.

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Téthys, le Nautitech 435 d'Yves et Brigitte, tourne autour du monde…

La communication, quelle merveille

En ces temps de fête, nous avons envie de communiquer avec la famille et les amis. Nous avons bien un clé 3G qui marche, mais encore faut-il du réseau. A nous de choisir entre la tranquillité et la modernité. On se déplace de 20 milles vers le nord-ouest en louvoyant toute une journée, à 3 ou 4 nœuds avec des vents changeant de 180° toutes les dix minutes, pour atteindre l'île de Cébaco. Là, nous passons la nuit dans un mouillage chaotique devant une plage déserte, mais y'a du 2G !... Yves arrive à lire un demi-message, mais rien de plus, encore plus frustrant...
Bon, y'a pas de vie sans Internet, on va se rapprocher de la civilisation et aller vers Santa Catalina, une des "Mecque" pour surfeurs. Devrait y'avoir du réseau... Il faut mouiller assez loin au large, à l'abri d'une petite île, pour ne pas trop souffrir de la houle (qui réjouit les surfeurs, je vous le rappelle). Là, au mouillage, on a de la "2G+", c'est-à-dire qu'on peut se connecter l'un après l'autre, lire et envoyer des textes, ce qui est mieux que rien.
Tout de même, après une nuit extrêmement calme, nous décidons d'aller à terre dans l'espoir d'acheter davantage de fruits et légumes frais. Il n'y a aucun quai ni ponton, il faut débarquer sur la plage. Aujourd'hui, nous avons de la chance, les rouleaux ne sont pas trop énormes, on débarque en maillot de bain, ensuite, Yves va mouiller le Zodiac à plus de 100 m du bord (à cause de la marée) et revient à la nage. Après une séance de striptease sur la plage, nous arpentons le village de Santa Catalina. Soit une seule route bien goudronnée et une kyrielle de "cabanas" (chambres à louer), de petits hôtels, de boutiques de plongée et de surf s'étirant tout du long entre palmiers et bananiers. Nous trouvons 2 petites épiceries, une boulangerie et un marchand de fruits et légumes. On trouve tout ce qu'il nous faut et repartons rapidement, car passé 10 h du matin, et jusqu'à 17 h, on a du mal à rester à terre, à cause de la chaleur oppressante quand il n'y a pas de vent comme aujourd'hui.

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Yves, marin malin et pêcheur émérite !

A bord, on cherche l'ombre et les courants d'air, heureusement que la mer est là pour nous refroidir de temps en temps. Nager à l'ombre entre les coques est le meilleur moyen de se rafraîchir. Encore faut-il qu'il n'y ait pas de méduses. A la baie Naranjo, on s'est tellement fait piquer qu'on n'a pas tenu plus de 5 minutes dans l'eau ; en sortant, on avait l'impression de s'être fait rouler dans les orties.
Profitant du calme, Yves grimpe (enfin, je le hisse) en haut du mât pour inspecter les réas de la drisse de la grand-voile, et remarque avec stupeur que le mât se découpe autour de la soudure qui tient la cadène de l'étai ! Aïe, nous terminons mal l'année !
On poursuit tout de même vers Coiba, on verra tout cela l'année prochaine.
La petite traversée de 30 milles entre Santa Catalina et Coiba, sous gennaker, se passe agréablement : mer calme, un petit temps séchant qui m'a fait sortir toutes les voiles de la soute pour aérer le tout et nettoyer ladite soute... on s'occupe et on transpire au moindre geste. Mais à l'arrivée à Coiba, plouf, on se jette à l'eau, presque en même temps que l'ancre. L'eau n'est pas particulièrement claire, mais tant pis, il nous tarde de la goûter, car depuis plus d'une heure nous naviguons entre des îlots de rêve verdoyants avec leurs belles plages de sable blanc à cocotiers, soulignées par l'eau bleue. On n'en peut plus !

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Santa Catalina, une des "Mecque" pour surfeurs, permet à l'équipage de se connecter – un peu – à Internet !

Coiba, enfin !

Il existait autrefois un bagne à Coiba, de 1919 à 2004. J'ai ouï dire qu'un centre d'entraînement pour les "Contras" y fut installé par Noriega à la demande de la CIA... Dans le genre information invérifiable, on ne fait guère mieux. Toujours est-il que ce funeste usage l'a préservée de tout peuplement, ce qui fait qu'il a été facile d'en faire une réserve naturelle dès 1991. Pour la petite histoire, on dit que les prisonniers (un peu comme à Cayenne) ne pouvaient s'échapper, car la mer alentour est infestée de requins (nous, on n'en a pas vu, ni la queue, ni l'aileron d'un).
Coiba est donc une réserve naturelle marine et terrestre souvent comparée aux Galápagos ou à l'île Coco, une île assez grande sur laquelle vivent des gardiens de l'ANAM (Autoridad Nacional del Ambiente). D'après notre carte, nous sommes mouillés dans la baie où se trouve leur bureau. Nous mettons rapidement l'annexe à l'eau pour aller nous présenter, mais peine perdue, il n'y a aucune trace humaine par ici...
Bon, c'est vrai qu'en arrivant nous avons aperçu un petit paquebot mouillé au large d'une grande baie au fond de laquelle on a cru distinguer des cabanas. Oh là, ça pue, en plus des cabanas, on a vu quelques bateaux à moteur, et aux jumelles, on distinguait des gens en train de s'ébattre sur la belle plage de sable blanc bordée de cocotiers... Evidemment, c'est là que nous devons aller. Dans l'eau et sur la plage, il y a bien une centaine de personnes blondes, la plupart européens de l'Est ou russes (j'entends beaucoup de niet, niet...) qui s'amusent en hurlant. Je me fraye un chemin à travers tout ce monde et avise un homme brun qui se dirige vers moi. Ouf, c'est bien le gardien. "Bonjour, nous venons d'arriver en voilier et souhaitons passer la nuit dans la baie un peu plus loin."
- Pas de problème, l'entrée de la réserve coûte $20 par personne, et votre bateau mesure combien ?
- 43 pieds.
- Alors, c'est $60 la nuit, vous restez combien de temps ?
- Heu ben une nuit seulement" (la vache, si j'avais su, comme on paie à la longueur et qu'il n'a absolument demandé aucun document, j'aurais dû dire que le bateau mesurait 13 pieds !).
A force de questionner, mais j'arrache toutes les réponses aux forceps, j'apprends qu'on peut mouiller n'importe où, pas de règle précise, qu'on peut pêcher si on achète un permis... Bonjour la réserve. A l'instar des Equatoriens aux Galápagos, les Panaméens ont transformé Coiba en pompe à fric. Nous aurons l'occasion d'observer plusieurs petits paquebots de luxe déversant leur "happy few" sur la plage de rêve pour un joyeux barbecue...
Je lâche mes $100, mais je suis furax. Je sais qu'il y a des randonnées intéressantes à faire, je lui demande de m'indiquer les chemins, il tend vaguement le bras derrière lui, c'est par là, vous montez et vous trouverez. Je le questionne pour savoir s'il peut nous servir de guide, à sa tronche, je vois bien que ça dépend du prix que je veux mettre. Il peut attendre, le bougre, je ne donnerai pas un kopeck de plus, on se débrouillera sans lui.
Du coup, dès le lendemain matin, nous débarquons avec armes et bagages (comprenez chaussures de marche et gourdes d'eau) et nous voilà partis dans la forêt. J'ai lu qu'on pouvait observer des singes hurleurs (on les entend surtout le matin et le soir) des capucins à tête blanche, des agoutis endémiques de l'île, des centaines d'espèces d'oiseaux (nous sommes accompagnés par de jolis chants variés tout au long de notre balade, mais nous n'en voyons aucun), mais il y a aussi des méchants crocodiles et 15 espèces de serpents, dont des boas constrictors et le fameux "fer de lance", qu'il ne fait pas bon rencontrer. Il y a effectivement un sentier qui mène à une baie que nous voulons explorer. Yves trouve facilement son chemin (si j'avais été toute seule, j'y serais encore), les gardiens ne nous ont même pas regardés partir, ils nous ont juste dit qu'il fallait compter 4 h aller-retour. Tout au long de la promenade, je me demande s'ils viendront nous chercher au bout de 8 heures... Je regrette quand même un peu qu'aucun ne nous accompagne, nous aurions pu apprendre davantage sur la forêt et peut-être voir quelques animaux, car, de ce coté-là, nous rentrons totalement bredouilles.
Comme ils nous avaient également prévenus que le parcours était difficile, j'imaginais qu'on avancerait à coup de machette à travers les lianes, mais pas du tout. A part quelques troncs d'arbres en travers du chemin qu'il faut escalader, celui-ci est bien dégagé. En tout cas, cette forêt dense qui cache parfois le soleil , la terre et la mer qui se confondent dans les lagunes, le silence un peu "épais" par moments nous ont donné parfois l'impression d'être seuls au monde.

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Cocotiers et plages de sable blanc : bienvenue au paradis !

En revenant de la balade, nous avons couru dans l'eau, après 4 heures de transpiration à grosses gouttes, un bain dans cette eau transparente (ici, elle l'est) nous fait un bien fou. Puis nous avons salué les gardiens, jeté un vague coup d'œil à la salle d'exposition consacrée surtout à l'histoire de la création de la réserve (+ quelques bocaux de serpents formolés) et nous sommes partis : Adios Amigos... pour aller dans une autre baie, plus au sud. Vu la vigueur des gardiens et la petite barque à moteur dont ils disposent, nous sommes bien sûrs qu'ils ne viendront pas nous chercher des noises si loin de leur baraquement.
Nous passons la nuit dans la baie Hermosa (autrement dit, la Belle Baie), qui porte bien son nom. Immense, bordée pour une moitié d'une immense plage à cocotiers, pour l'autre moitié d'une muraille végétale le long de laquelle nous nous abritons de la houle. Un paradis pour passer la nuit.
Depuis que nous avons repéré le défaut dans la soudure de l'étai, Yves assure le mât avec la drisse de spi, qui est maintenue au winch de la balancine. Pour ce faire, il a dû enlever le nœud d'arrêt de la drisse en question.
Après notre incursion sous l'eau, nous partons pour la petite sœur de Coiba : Jicaron (qui fait aussi partie de la réserve). Comme le temps est beau et l'allure portante, nous hissons le spi, et ce qui devait arriver arriva, je tire frénétiquement sur le mauvais bout, la drisse part comme une fusée en haut du mât (plus de nœud d'arrêt)... et tombe sur le pont... pom pom pom, on n'est pas dans la m...
On arrive quand même dans la baie nord de Jicaron, immense et superbe plage de sable et de cocotiers avec des centaines d'oiseaux, mouettes et pélicans en particulier. Nous sommes seuls, absolument seuls, pas une voile, pas une barque, aucun bateau. Personne.

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Randonnée sportive sur Coiba.

Un peu de bricolage

Bien sûr, notre premier travail dès le lendemain consiste à remettre la drisse en place. Yves plombe une drisse fine avec un petit poisson plombé de pêche, puis nous le cousons à la drisse de spi qu’Yves emporte en haut du mât (je dois l'y hisser à nouveau), et hop, le petit poisson est lâché, tombe dans le mât, descend jusqu'en bas, on le récupère par le trou idoine, et le tour est joué ! Dit comme cela, c'est simple, mais il nous faut 2 heures pour tout faire, et pendant ce temps-là, le clapot monte, et en haut du mât, ça devient sportif. Bon, après l'effort, le réconfort, nous partons pour une balade dans la grande baie, sur la magnifique plage bordée de cocotiers. Les pélicans se dérangent à peine pour nous laisser passer. Derrière la plage, on voit différentes lagunes, que des crocodiles devraient bien apprécier. Aussi, on commence à regarder avec plus d'attention le fond de la baie que nous avons traversée avec de l'eau à mi-mollet : les drôles de troncs d'arbres qui paraissaient bouger tout seuls n'étaient pas forcément des végétaux... On termine l'exploration en Zodiac pour tenter de les approcher. Peine perdue, les troncs se sauvent et disparaissent dès qu'on veut les voir de trop près. On suppose qu'ils n'avaient pas faim tout à l'heure quand on pataugeait à leur proximité.
A notre grande déception, l'eau est toujours très trouble, que ce soit dans cette baie au nord ou le long de la côte est, que nous explorons quelque temps. Nous décidons alors de repartir vers Coiba, en longeant la côte est, pour passer la nuit devant les restes de l'ancien bagne, que nous pensons visiter. Nous arrivons en fin d'après-midi et découvrons avec horreur que le bagne est maintenant une base militaire. Déjà des soldats de "l'Aeronaval" s'agitent sur la plage et se dirigent à toute pompe, qui à pied, qui en quad, vers une barque qu'ils ont vite fait de mettre à l'eau pour venir vers nous. Trop tard pour faire demi-tour. Et d'ailleurs, avec la nuit qui vient, nous n'avons nulle part où aller. Décidément, cette réserve naturelle nous surprend de plus en plus. Ils sont 7 à venir à bord, armés de grosses pétoires, très aimables, il faut le dire, aussi étonnés que nous, du moins en a-t-on l'impression. Nous expliquons que nous sommes venus là pour faire une réparation de fortune sur le mât qui pourrait tomber (hum, nous montrons des photos de la soudure qui lâche, ça a l'air de les convaincre). Du coup, après avoir regardé nos passeports, ils s'excusent de ne pas pouvoir nous aider et partent en nous souhaitant bonne nuit. On ne saura jamais si on avait ou non le droit d'ancrer là, mais au moins, on dort bien.
Très rapidement, le matin suivant, on quitte l'endroit, bien décidés à tenter une dernière fois notre chance pour trouver de l'eau claire et voir tranquillement à quoi ressemble les fonds sous-marins. J'ai remarqué un petit plongeur dessiné sur la carte de mon guide touristique, c'est là qu'on va, un joli petit îlot posé à quelques centaines de mètres de la côte nord-est de Coïba. En arrivant, on trouve 4 barques déjà mouillées à l'abri. Elles ont déversé tous leurs touristes, qui s'ébattent joyeusement sur la plage et dans l'eau. Eh bien, on va en faire autant, Téthys à peine mouillé, nous sommes déjà à l'eau, chacun avec son appareil photo. L'eau est chaude, claire, transparente, y'a des tortues et des poissons partout, enfin !
Mais nous restons sur notre faim, car nous ne voyons aucun cétacé, aucun gros poisson, requin ou raie Manta, qui soi-disant sont légion. Nous manquons de chance, sans doute, et aussi d'informations précises. Et pourtant, nous avons de longues heures de calme, propices à l'observation des animaux, seules les mouettes nous tiennent compagnie en permanence, certaines prennent carrément Téthys pour un autobus en se faisant véhiculer d'une île à l'autre, sans lever une patte ni une aile, et pour certaines réclamant à manger de temps à autre. L'une d'elles se goinfre tellement de fromage qu'elle ne peut plus décoller, elle finit par tomber à l'eau, plof ! et nous ne la revoyons plus.

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Les voisins de mouillage ? Les pélicans !

Nous n'avons vu aucune voile, alors qu'une bonne centaine de voiliers étaient au mouillage à la sortie du canal. De toute évidence, les navigateurs préfèrent escaler aux Perlas ou bien s'élancer directement pour la transpacifique. Nous gardons de cette courte échappée un parfum de bout du monde, et revenons enchantés.
Nous devons faire cap à l'est, vers Panama. Au début, tout va bien, navigation sous spi asymétrique, pêche d'un thon, première nuit dans une baie Naranjo de l'île Cebaco, deuxième nuit dans une autre baie Naranjo.
Passé la pointe "Punta Morro de Puercos", les conditions jusqu'ici clémentes changent brutalement : vent debout de plus de 30 nœuds, courant contre et mer scélérate. Nous avançons péniblement pendant 7 heures, jusqu'à la baie de Benao, où l'abri nous permet de nous reposer quelques heures.
Et puis à nouveau nous affrontons 27 heures de navigation vent dans le nez, 25-28 nœuds, rafales à 33, 3 ris dans la grand-voile et génois enroulés aux 3/4. Saint "Grib" a tout faux, nous ne rencontrons aucune des conditions météo prévues... et la Punta Mala ne faillit pas à sa réputation, et on constate une fois de plus que les alizés qui balaient la mer des Caraïbes passent allègrement au-dessus de l'isthme de Panama pour s'engouffrer avec une vigueur redoublée dans le golfe du même nom.
Nous sommes malheureusement "aux pièces", car nous avons un rendez-vous (et cela n'est jamais bon quand on navigue avec le vent).
En effet, pour caréner, poser de l'antifouling et démâter afin de ressouder la cadène, rendez-vous est pris avec le chantier "Quality Yachts" à la marina Flamenco de Panama. Question qualité, on a beaucoup à redire, on peut même carrément parler d'usurpation de qualificatif, mais c'est une autre histoire...

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La douche pour se rincer est juste ici, au bout du mouillage.

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