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Pom 3 : Sur la route de Trinidad

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Qui : Dominique, Mathias, Nicolas, Gilles (qui écrit ces lignes)

Où : Entre Saint-Martin et Trinidad, Antilles

Multicoque :Outremer 5X

Blog : www.levoyagedepom.com


 

Les voiles sont établies et nous faisons route vers les Aves, avec une idée : poser le pied sur ce banc de sable revendiqué par le Venezuela. Le bateau est bien réglé, il marche bien, toujours au mieux de ses capacités en fonction des conditions. La sensation de glisse est là, naviguer au-dessus de 11 nœuds au travers avec à peine 18 nœuds de vent, c’est magique. Lors du premier repas à bord, j’essaie de compenser mon faible niveau de voile par mes aptitudes culinaires, histoire de montrer aux autres que je ne suis pas là pour faire de la figuration. Je n’ai jamais trouvé aussi facile de cuisiner à 10 nœuds, c’est comme à la maison. Sets de table, couverts assiettes et verres sont disciplinés et ont la délicatesse de rester devant chacun des convives. Pour les quarts ? Je suis plutôt du matin, j’aime être sur le pont avant le jour pour assister à de magnifiques levers de soleil. En quelques minutes, le bleu fait son apparition, tout change, on passe des nuances de gris, du scintillement de la lune et des étoiles aux bleus, roses et oranges du reflet du soleil sur les nuages. C’est beau. Dans le milieu de la matinée, les Aves sont en vue. On distingue une sorte de plate-forme avec quelques containers empilés sur un grand banc de sable. Il y aussi un bateau militaire mouillé devant, nous faisons route vers eux à 10 nœuds, avec nos voiles noires telles celles d’un navire pirate. On va mouiller à côté du bateau, il y a peut-être une petite vague derrière ce grand banc de sable, je me vois déjà gonfler le paddle pour aller choper une ou deux vagues. C’est à ce moment que la VHF nous interpelle, une voix féminine en anglais avec un fort accent hispanique nous dit en résumé : « Le bateau avec les voiles noires, quelles sont vos intentions ? » Nous lui faisons part de notre volonté de faire un stop rapide d’une ou deux heures, la réponse est sans appel : « Ça n’est pas possible, nous allons effectuer des essais de tir. » Quelques minutes plus tard, les Aves disparaissaient dans notre sillage…

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