
Numéro : 232
Parution : Septembre / Octobre 2025
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Notre grand reporter/marin Brieuc Maisonneuve a profité d’un convoyage (en partie seul à bord) à la barre d’un trimaran pour faire le point sur la préparation d’une navigation en solitaire.
Il y a des propositions qui ne se refusent pas ! Un couple d’amis, Propriétaires d’un Neel 43, me demande de convoyer leur trimaran de Carteret, dans la Manche, jusqu’à Venise, en Italie. Au programme, une superbe navigation de plus de 2 000 milles nautiques avec quelques zones un peu « tricky » à traverser : la sortie de la Manche, avec ses forts courants de marée et son trafic maritime intense, la traversée du golfe de Gascogne, la descente des côtes ibériques avec les risques potentiels de rencontre avec les orques, le passage de Gibraltar, puis la remontée de la Méditerranée et de l’Adriatique, deux mers aux conditions souvent changeantes.
Bonne nouvelle : le multicoque doit être à bon port au plus tard le 1er juillet. En prévoyant un départ à partir de la mi-mai, cela me laisse la possibilité de choisir une bonne fenêtre météo.
Je décide, pour ne pas perdre la main, d’effectuer en solo la première partie jusqu’à Porto. Un équipier me rejoindra ensuite pour poursuivre la navigation. Je vous propose aujourd’hui de préparer ensemble cette navigation. Dans un deuxième article, nous suivrons son exécution !
Avant d’appareiller, plusieurs aspects essentiels sont à contrôler :
- L’armement de sécurité
- La préparation technique
- L’avitaillement
- La météo et la stratégie de navigation
Une fois ces données synthétisées, je compile le tout dans un « plan de route », ou « passage plan » en anglais. L’établissement de ce document est indispensable, quelle que soit la durée de la navigation, et même obligatoire vis-à-vis des assurances.
En plus de la dotation réglementaire pour un bateau en catégorie A, je m’attarde particulièrement sur la sécurité du marin, en l’occurrence… moi ! L’objectif : éviter à tout prix une chute à la mer. En équipage, c’est déjà critique ; en solitaire, c’est sans issue.
Je prépare donc une brassière autogonflante de 150 N intégrant une balise MOB-AIS, qui se déclenche automatiquement en cas de chute à la mer. Ce dispositif utilise la technologie AIS pour transmettre une alarme immédiate à tous les navires équipés d’un récepteur AIS se trouvant à portée (généralement 5 à 6 milles). L’objectif est de permettre une récupération rapide, localisée et efficace par les bateaux à proximité.
En complément, je porte également une PLB (Personal Locator Beacon), une balise de détresse individuelle fonctionnant comme une mini EPIRB. Elle transmet une alerte via la fréquence 406 MHz au réseau international GMDSS (Cospas-Sarsat), qui relaie ensuite l’information aux centres de secours. Mais, contrairement à la MOB-AIS, la PLB n’émet pas en local, et le traitement de l’alerte peut prendre jusqu’à trente minutes avant qu’une opération de sauvetage soit enclenchée.
Les deux systèmes sont donc complémentaires : la MOB-AIS permet une intervention rapide à proximité, tandis que la PLB constitue un moyen d’alerter les MRCC d’une façon ...
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