Sum Sum

En route pour un nouveau voyage !

Il y a une trentaine d’années, Martine et Henry avaient imaginé, dessiné et construit leur joli catamaran en bois époxy, avant de boucler, avec leurs trois enfants, un premier tour de l’Atlantique qui les avait conduits notamment sur les côtes du Brésil et en Amazonie. Les plus fidèles des lecteurs de Multicoques Mag se souviennent sûrement de leur récit. La retraite de prof est arrivée pour Henry ; Martine, quant à elle poursuit ses travaux artistiques. Tous deux sont repartis, cette fois pour la grande boucle… qui va les conduire, trois années durant, à travers les trois océans.

Et voilà, nous sommes partis ! Dès le lever du soleil, nous avons embarqué Anatole et Anna pour un bord jusqu’à l’île Longue, dans le golfe du Morbihan, avant de naviguer jusqu’à Houat, notre première escale. Selon Michel Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée Globe, « un tour du monde, c’est une emmerde par jour ». Alors je vous confirme qu’on a bien commencé le tour du monde. L’emmerde du jour, ça a été le pontet d’écoute du gennaker qui s’est arraché du pont, et il a fallu (déjà) ressortir la résine. Puis nous avons quitté Houat, Belle-Ile était déjà derrière nous. Devant nos étraves, à exactement 1 149 milles, la prochaine escale est Sao Miguel. Les lignes de traîne ont été mises à l’eau. Rapidement, un premier thon a compris qu’il était bien trop gros pour deux, alors il a tout cassé et est parti montrer à ses copains son nouveau piercing. Peu de temps après, nous sommes parvenus à ramener un autre thon, d’une taille plus raisonnable. Toujours un régal en mode cru au citron… le reste est mis sous vide et rangé au frigo. Nous sommes arrivés de nuit à la pointe est de Sao Miguel, il nous a ensuite fallu encore longer la côte pour arriver à Ponta Delgada, poussés par un vent faiblissant, peu de temps avant le lever du jour. La marina de Punta Delgada a ceci de particulier qu’elle bouge tout le temps, le port est tout ouvert à l’est, mais c’est aussi et heureusement une agréable escale technique – et culturelle. Côté technique, il a fallu percer les cosses inox aux points d’amure et de drisse du nouveau gennaker, et je peux vous assurer que l’inox est de très bonne qualité. J’ai aussi amélioré la fixation des barres, qui avaient tendance à descendre et à bloquer la direction, ce qui n’est pas bien. Il y a aussi fallu acheter une nouvelle batterie, car la précédente avait tendance à laisser se dissiper les électrons que nos jolis panneaux solaires lui fournissaient. Durant la traversée, j’ai fait des siestes, prié devant le moteur, partagé d’agréables moments, fait des baguettes, bu parfois un petit apéro, et nous avons aussi beaucoup admiré la couleur des nuages, il n’y avait que ça sur la majorité de la traversée, avec parfois de la bruine pour se croire en train de traverser la Manche. Après Graciosa, nous sommes repartis vers Florès, où nous disposons d’un petit pied à terre. Cette ultime traversée s’est avérée assez désagréable, avec une mer peu rangée, un vent trop léger au début, et très variable ensuite. Heureusement nous avons aussi vécu des moments de joie, comme cet arc-en-ciel dans le sillage, ces dauphins devant les étraves, et cette jolie lune au-dessus de nous.

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