Océan Atlantique

Milo One : Découverte de l’Alaska

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Qui : Sabrina, Yvan, Oscar, Manu, Marinella

Où : Alaska

Multicoque : Catana 582

Blog : www.vivreenebateau.com


La navigation, souvent au moteur, demande une grande vigilance pour éviter d’énormes troncs flottants et autres nappes de kelp. Une étude affinée des routes en fonction des courants, parfois très forts, est également indispensable. Chaque jour est fait de nouveautés : fjords, cascades, étendues verdoyantes, rivières, forêts, lacs, montagnes, glaciers… Nous admirons la faune, ours bruns, grizzlys, loups, cerfs, baleines à bosse, orques, loutres, phoques et autres otaries. Nous partons chaque jour à la recherche de notre pitance, bottés, armés de cannes à pêche, couteaux, seaux, sacs pour la cueillette ; soit en suivant le lit de la rivière dont le sentier se dessine dans les hautes herbes pliées par les animaux, soit en pénétrant sous les frondaisons magiques d’une forêt primaire, ou encore au cœur d’une forêt dense secondaire, exercice qui nous oblige souvent à couper droit dans les marais. Nos pas croisent des empreintes d’ours assez fraîches, nous restons vigilants. Nous parlons fort, nos sprays anti-ours prêts à la ceinture. Il en faut peu pour être heureux. Ici, le roi des animaux, c’est bien lui : saumons, baies rouges, insectes et miel sont à sa disposition. Nous observons l’ours brun ou le grizzly pêcher sur la rive ou au pied des cascades, jouer dans les hautes herbes, dans la plaine. Personne ne vient troubler sa quiétude. Nous vivons en autarcie, et pourtant nos repas sont dignes d’un quatre étoiles. Les saumons nous attendent par milliers dans le lit de la rivière, un casier à crabes vient compléter notre attirail de chasse et, certains jours, on part à la pêche aux moules. Pour le reste, champignons, myrtilles, airelles remplissent nos seaux. Près des glaciers, la température chute de 20° à 6°C, un paysage familier de champs de glace précédemment rencontré en Patagonie s’ouvre devant nous. Les grollers déboulent, blancs ou bleus. On slalome avec attention sous un vent de plus en plus mordant. À mille lieues de toute civilisation, seuls les esprits des premières nations viendront un soir nous hanter, transperçant d’une lueur mystérieuse le noir intense de la baie. Une farandole de lumière danse au-dessus des crêtes sombres des pins, une aurore boréale ondule juste pour nous. Les champs magnétiques vibrent verticalement et se diluent dans le ciel, les lumières s’animent comme au son d’une musique, blanches légèrement teintées de vert, nous retenons notre souffle, nos larmes, notre émotion.

 

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