Kaimiloa

« Nous avons navigué à bord du Tiki 38 que nous avions construit il y a 25 ans ! »

Dans MM230, Nelly et Dominique nous avaient conté par le détail les différents multicoques qu’ils ont construits – cinq au total. Au printemps dernier, ils sont partis naviguer une semaine à bord de la plus grande de leurs réalisations, un Tiki 38, dans l’archipel des San Blas, au Panama. Si sa livrée a changé, le bateau est resté le même. Séquence émotion...

Qui : Nelly et Dominique, Annabelle et Anibal
Où : Archipel des San Blas, Panama
Multicoque : Wharram Tiki 38
Facebook : Kaimiloa Canoes
Nous avons passé quelques semaines au paradis. Notre périple a commencé par un petit séjour à Panama City, histoire de récupérer du décalage horaire et de s’acclimater à la chaleur équatoriale. Nous avons apprécié nos promenades dans la vieille ville, de style néocolonial. Nous avons élu villégiature dans une petite pension de famille, à deux pas du quartier des affaires. En bons marins qui se respectent, nous sommes allés visiter le nouveau canal de Panama, avec ses écluses conçues pour accueillir des navires larges de 51,25 mètres, à rapprocher des 33 mètres de l’ancien canal. A défaut de le franchir avec un catamaran, nous sommes allés assister au passage de quelques voiliers, suivis dans l’écluse par un énorme porte-containers. Puis nous avons pris la direction de l’archipel des San Blas. C’est un peu l’aventure, nous avons tout d’abord emprunté à bord d’un taxi collectif 4x4 une route de montagne tout en virages – « fraîchement » goudronnée, fort heureusement. Parvenus au port – un simple embarcadère –, nous avons embarqué dans une grande pirogue, propulsée par un puissant moteur. L’aventure maritime commence : pendant deux petites heures, nous traversons l’archipel à pleine vitesse. A chaque fois que nous approchons d’un voilier, nous scrutons les gréements, la formes des coques, les lignes des bateaux, mais non, nous ne sommes pas encore arrivés. Jusqu’à ce qu’enfin, au détour d’une île, sous le vent de celle-ci, nous le reconnaissions : avec ses mâts inclinés, un Wharram se repère entre tous. Ça ne peut être que lui. Bien sûr, Kaimiloa a changé de robe : du jaune du bateau d’Eric de Bisschop, il est devenu bleu, mais il a toujours ses voiles rouges. Ce sont toujours les voiles d’origine, elles ont 25 ans ! Que d’émotions… Nous avons mis tellement d’amour à le construire, et des milliers d’heures de travail. Annabelle le possède depuis un an ; elle pratique une activité de charter aux San Blas, en compagnie de son compagnon, Anibal, natif du Guatemala. Ce dernier connaît tout de la forêt, sait repérer un crocodile dans une rivière : il nous en montré un, pas si éloigné que ça. Il n’y a pas d’eau douce sur les îles des San Blas ni de dessalinisateur à bord de Kaimiloa ; c’est donc ici que l’on fait le plein. La saison des pluies vient de commencer, mais nous ne sommes pas trop gênés par les précipitations – quand il y en a, elles ne rafraîchissaient pas vraiment la température de l’air. L’eau est à 29 °C. Pour se baigner tout en protégeant nos peaux peu habituées au soleil, nous cherchons de l’ombre sous la nacelle, entre les deux coques. Nous faisons la rencontre d’une famille Kuna qui vient chaque année passer quelques mois sur sa terre. Ici, le foncier appartient aux femmes, pas aux hommes. Certains Kuna font du commerce avec les bateaux, proposent molas, bracelets, langoustes, d’autres prennent commande un jour, et, après s’être approvisionnés au petit supermarché, livrent aux voiliers le lendemain. Pour ce qui est de l’école, des pirogues assurent le ramassage scolaire. Nous avons ainsi caboté quelques jours en allant d’île en île, savourant tous les deux le plaisir de naviguer à bord de ce multicoque que nous avons fait naître. Annabelle va dans quelques mois faire une petite remise à niveau de Kaimiloa, avant une nouvelle saison de charter ici aux San Blas. Elle projette ensuite de mettre le cap sur le canal de Panama, de monter vers la mer de Cortez, avant une première grande traversée dans l’océan Pacifique, la Polynésie en ligne de mire. Nous nous surprenons à rêver de Tahiti, comme si n’en avions pas fini de naviguer sur ce Wharram que nous avons construit.

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