Océan Atlantique

Bluenote : rencontres atlantiques

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Mai 2017. Saint-Martin s'éloigne doucement. On est au près, et c'est assez inconfortable. Dès le deuxième jour, on entend la canne à pêche filer. Le temps qu'on se jette dessus pour l’arrêter, "clac", le fil se brise. Plus tard, nous avons droit à un deuxième départ, mais le poisson se décroche. Et en milieu d’après-midi, la troisième sera la bonne, avec une belle dorade coryphène. Lors des trois premiers jours, la mer est agitée et hachée, et nous empêche de faire avancer Bluenote à la vitesse qu'il demande. Le bateau tape, on a un peu l’impression d’être un bouchon surnageant dans une marmite bouillonnante, ballottés en tous sens. Le vent qui siffle, l'éolienne, le gréement, la bôme qui claque, l'eau qui file contre les coques, qui frappe le bateau, parfois vraiment très fort, on est seuls au milieu de l'océan, et il y a plus de bruit que dans un aéroport ! On retrouve enfin une allure bien plus confortable, sous gennaker. Je me demandais ce que j'allais ressentir au milieu d'une si grande étendue d'eau, sans rien à perte de vue. Eh bien, l'horizon est finalement assez proche. On est bas sur l'eau, notre regard ne porte pas bien loin, et on a même l'impression qu’il est un peu plus haut que nous, à cause des vagues. J'ai la sensation d’être dans une cuvette perpétuelle, dans une bulle, le centre du monde. Le ciel et l'horizon se déplacent avec nous, parfois je m’interroge, savoir si on avance vraiment. La sensation est agréable. Notre monde est à ce moment-là tout petit, il se résume au bateau, et à deux ou trois kilomètres alentour…

Treizième jour. A quelques mètres de nous, un rond d'écume et de bulles est en train de disparaître doucement. On guette. Enfin, une énorme forme claire apparaît à tribord, à quelques mètres, elle grossit et finit par percer la surface : une baleine ! A la tombée du jour, la mer nous gratifie d'une dernière surprise. Ils sont à une bonne centaine de mètres, mais on en est sûrs : ce sont des orques. Quelques heures plus tard, on affale et on entre dans le port de Horta. Une fois l'ancre plantée et les moteurs coupés, le silence est incroyable, et avec Thomas, on se dit qu'on va sacrément bien dormir !


Qui : Marthe, Thomas, Georges.

Où : Atlantique Nord, des Antilles aux Açores

Bateau : Looping 15 m

Blog : www.bluenoteenmer.blogspot.com

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