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Contre-Temps - Aux Marquises, ça casse, ça répare et ça repart…

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Qui : Cécile, Joni, et Sika
Où : Aux Marquises
Multicoque : Mahé 36
Blog : www.bateaudhotescontre-temps.e-monsite.com
www.a-contretemps.over-blog.com


 

Plusieurs possesseurs de catamaran nous l’avaient dit : « Tu dois avoir un safran de rechange, parce qu’au bout de 6-8 ans, t’en perds un et toujours là où c’est compliqué d’en trouver un autre ! » « Ouais, tu as vu le prix ? Et la taille ? Et le poids ? » qu’il disait, l’équipage, « et puis, on n’a jamais entendu de Mahé 36 qui ait perdu un safran ? » Bref, à bord de Contre-Temps, pas de safran de rechange, ni entier, ni en pièces détachées. Voilà donc l’équipage qui navigue, entre Noël et jour de l’An, au sud de Tahu Ata, mer belle, rase-cailloux de rigueur le long de cette belle côte. Le pilote déraille un peu, ça lui arrive quand il a une petite faiblesse d’alimentation. Puis l’équipage range les voiles et finit aux moteurs sa balade, sans se poser plus de questions. La mousse profite de l’eau claire de Hana Moe Noa pour faire un plouf de bien-être et de contrôle, deux heures de frottage qui se finissent toujours par le nettoyage des safrans. Et voilà que la mousse n’en croit pas ses yeux : à bâbord, il manque un truc, et pas rien, un gros machin bleu foncé avec un tube de 1,60 m à un bout et une pelle à tarte de l’autre. Il ne reste qu’un petit bout de mèche, cassé net à la sortie de la coque ! Heureusement, Hiva Oa n’est pas loin : à Atuona, il y a le seul chantier naval de toute la zone, avec des gens compétents et bienveillants. Tout est fermé en cette période de fêtes. Le devis envoyé par le constructeur est à 2 500 € TTC au départ de La Rochelle, sans le fret et sans les douanes. Trop cher pour nous. Heureusement, les copains bateaux rassurent l’équipage : « La réparation n’est pas compliquée, mais il faut les bonnes personnes et les bons matériaux ; si vous avez besoin de bras, appelez, on est là ! » Vincent, le patron du chantier, veut avoir le deuxième safran comme modèle. Le tube est tourné à Tahiti, envoyé par avion, et les ouvriers s’attellent à la tâche : découpe des contreplaqués, ponçage, collage, résinage, ponçage, peinture, etc. Nos mèches en inox plein de 34 mm sont comme termitées, transpercées par des canalisations caverneuses. Personne n’est capable de dire comment faire pour ne pas reproduire la situation, ou plutôt, tout le monde donne son avis. Avec le chantier, il est décidé de poser une anode sur chaque mèche. Si elles se corrodent, c’est une bonne solution, si elles restent intactes, eh ben, on ne sait pas ! En trois semaines, aux fin fond des Marquises, nous avons fabriqué deux safrans tout neufs grâce à plein de gens compétents, patients, rigolos et gentils.

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