Voyage

MangeNuage - Du Formule 40 au catamaran-cirque

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Atypique, le catamaran MangeNuage retient l’attention dès le premier regard. S’il se fait remarquer, ça n’est pas seulement à cause de sa couleur rouge. Son double gréement et sa scène circulaire font de lui un multicoque unique en son genre. A l’origine, le Formule 40 ne présentait pas de pont ni de partie habitable. Conçu exclusivement pour la course, il était le plus épuré possible : deux coques, des bras de liaison, un mât et des haubans – le reste n’était que textile. Cette nouvelle version du catamaran a été créée pour servir de scène flottante et de structure de trapèze ballant. Pas question cependant que MangeNuage reste au port et que les huîtres lui poussent sous les coques. Le projet est itinérant, et n’exploite pas seulement le voilier comme décor et support artistique. Le multicoque est aussi un habitat et un moyen de transport pour les artistes qui l’investissent lors des tournées. Tout cela est l’aboutissement d’un long chemin effectué par Anne. En 2015, elle est à la recherche d’un catamaran qui puisse lui servir d’agrès et de scène. Elle est en contact avec l’architecte naval Denis Kergomard (Alibi Architecture) qui l’aide dans sa recherche. Après avoir exploré plusieurs pistes de multicoques, tous deux orientent leur choix vers deux coques de Formule 40 laissées à l’abandon sur un chantier de l’étang de Thau. Ce catamaran, c’est Totem, anciennement Data General. Ce catamaran de course a été construit par Jeanneau Techniques Avancées en 1987 sous les plans de l’architecte Nigel Irens, et skippé par Pierre Le Maout. Avec ses dérives foils, l’engin marchait très fort et a été racheté par Yves Parlier. Il est ensuite vendu et utilisé pour des sorties à la journée avec sensations fortes assurées dans le golfe du Lion, à Palavas. Après avoir été foudroyé, le catamaran est désarmé et démonté en 2010. Le voilà qui attend un nouveau destin, dans le fond du chantier de Navibois, à Sète.


Le gréement bipode parallèle supporte uniquement des voiles avant – quatre focs à fort élancement montés sur des rails autovireurs.

 

UN ANCIEN BOLIDE EN KIT

Deux coques, un mât (qu’Anne revendra), ce voilier en kit permet à la trapéziste d’avoir accès à une base de bateau pour un petit budget... mais il y a du pain sur la planche en termes de chantier. L’idée a pris forme dans la tête de l’architecte tout d’abord : à partir de ces coques, l’objectif est de créer de toutes pièces la plate-forme, une nacelle yourte très légère qui fera office d’habitacle et de scène, mais aussi un plan de voilure adapté. Denis s’entiche également à inventer un gréement qui puisse servir à la fois à naviguer et à faire du spectacle. Notre homme n’en est pas à son premier défi, et apprécie les projets originaux. Il a déjà participé, par exemple, au concept Pianocéan dont la goélette-piano sert elle aussi de scène et de studio, avec son piano amovible entre le pont et la cabine arrière. Anne a envie d’apprendre, et sent son rêve prendre forme lorsqu’elle voit les ...

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