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People of the sea - L'incontournable opus de James Wharram

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Vénéré comme le gourou d’une idéologie nautique lumineuse, contesté pour ses prises de positions ouvertement libertines, parfaitement en phase avec les courants de pensée – mais également les contradictions – de son époque, James le beatnik est certainement le personnage le plus incandescent de l’univers du multicoque du XXe siècle. Ses dessins s’inspirent directement des formes polynésiennes, et ses conceptions « éco-logiques » viennent à la rencontre des attentes de frugalité heureuse d’aujourd’hui. Sa vision des catamarans est simple, artistique, le plus souvent juste. Il a vendu plus de 10 000 plans, rêvant d’une plaisance tribale, en marge des infrastructures commerciales et industrielles.

 

Three girls, thousands catamarans !

10 ans avant le flower power, James Wharram en préfigure toutes les énergies, mais lui ne se réfugie pas dans les évasions les plus sulfureuses de la période ; son isolement et son destin le protègent des dérives à la mode. James ne cherche pas de gourou, mais lui aurait pu aisément le devenir – il deviendra, presque malgré lui, le guide de haute mer d’une génération. Investir son talent et son bagage technique dans le mythe de l’édification d’une société de consommation mondialisée ne sera jamais une option pour lui, ses références sont ailleurs. Pragmatique, il a besoin de passer à l’action, et cherche le moyen de concrétiser ses idées. La lecture d’Eric de Bisschop et la découverte d’une pirogue double de pêche tahitienne au musée des Sciences de GrandeBretagne fusionnent avec ses « réserves sur les valeurs occidentales » et sa curiosité architecturale. L’absence de ressources financières renforce la tentation du minimalisme : la conjonction de l’ensemble nourrira le projet de transat et l’intuition d’un développement durable et différent des multicoques. Il entrevoit la possibilité d’une démarche globale et fabrique Tangaroa. Le petit catamaran de 7,16 m est affreusement rustique, lent et assez humide. Mais il ouvre la voie et conduit à Trinidad « deux femmes, un homme, un chien et 200 livres ; tout le monde à l’arrivée s’intéressait encore au bateau, c’était donc un succès ! » La petite famille (un bébé est né !) s’installe logiquement dans un faré flottant amarré dans le port, et James dessine Rongo. Ce catamaran de 12,20 m synthétise ses nouvelles idées issues de l’expérience de la transat (coques plus longues, sections triangulaires, exit les fonds plats de Tangaroa). La construction sur la plage rassemble trois personnalités exceptionnelles qui dissimulent des destinées exceptionnelles sous les oripeaux d’une clochardisation tropicale volontaire. Bernard Moitessier vient de perdre Marie-Thérèse II, Henry Wakelam (génie du bricolage nautique) cherche un bateau ; l’improbable trio se met au travail. Ce chantier improvisé sera la matrice de tout ce qui va suivre. La jeunesse, la détermination, l’insouciance et la puissance créatrice de ces pieds nickelés solaires scelleront pour toujours la foi de ...

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