Multicoque

Chic et Choque - Catherine Relandeau : Lady Multi

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Sur le remblai des Sables-d’Olonne, le soleil est radieux en cette fin février. Au restaurant « La P’tite Cale », elle est comme chez elle, rudoyant affectueusement le patron, tutoyant les clients. Il faut dire que son excellente « cantine » se situe littéralement au pied de son bureau. Nous descendons tout juste de cette véritable vigie. Depuis son repaire, Catherine ne manque aucune entrée ou sortie du port, et profite d’une vue panoramique sur la grande plage. L’endroit a été soigneusement aménagé et décoré par sa propriétaire, dont le bon goût en la matière est notoire. Avec sa chemise noire aux couleurs de son entreprise, un pantalon ajusté et une coiffure soignée, Catherine n’a pas été prise au dépourvu par la séance photo improvisée sur son balcon. Ceux qui la connaissent n’y trouveront rien de surprenant ; derrière son sourire, Catherine est une professionnelle de tous les instants.

Née à Valence, elle a découvert la navigation sur le Rhône, ce qui n’est pas forcément très séduisant. L’installation de la famille aux Sables-d’Olonne, alors qu’elle n’a que huit ans, la motive à poursuivre cette expérience. Elle brave alors l’eau un peu fraîche à son goût sur les caissons de tous les dériveurs du club local, et ne rechigne pas à repousser l’horizon à bord du Saphir 30 paternel. Dès 21 ans, Catherine démarre sa vie professionnelle chez Bénéteau – ça y est, elle travaille dans le bateau ! Mais au sein de la direction financière, elle s’ennuie rapidement et rêve de commercial. Annette Roux a bien tenté de retenir cette jeune et excellente collaboratrice… en vain. Un départ malgré tout accepté : depuis 30 ans, pas rancunière, l’héritière du Groupe Bénéteau répond chaque année aux voeux de son ancienne employée. Catherine rejoint donc Philippe Jeantot ; coureur au large, organisateur des premiers Vendée Globe, l’homme est aussi un entrepreneur – parfois visionnaire. Pour ses nouveaux catamarans Privilège, il accepte la candidature spontanée d’une jeune trilingue français-anglais-allemand et envoie sa jeune recrue à la conquête de l’international : Dubai, Bombay, Sydney, Shangaï ou encore Miami deviennent les terrains de jeu de Catherine. La saga Privilège durera presque trois décennies. Elle connaîtra bien des rebondissements, quelques moments difficiles – « l’immense gâchis du Privilège 100’ » – mais surtout beaucoup de bonheurs et des moments forts à jamais gravés dans sa mémoire. Vendre un Euphorie 5 au milliardaire indien Vijay Mallya quand on n’a pas trente ans et que l’on est une femme, par exemple… Deux millions et demi de francs, c’est une somme, à l’époque ! Au milieu des photos souvenirs du bureau de Catherine, j’ai surpris celles de Denis Conner – le fantasque skipper de la coupe de l’America – à bord d’un Privilège 48. Une date clé ...

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