Course au large

Arkea Ultim Challenge - Brest : Le sacre de Charles Caudrelier sur son Maxi Edmond de Rothschild

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À la barre de son Ultim Maxi Edmond de Rothschild, le skipper du Gitana Team, qui a fêté la veille ses cinquante ans, remporte donc la course à la voile la plus exigeante du moment – un tour du monde en solitaire à bord des machines volantes les plus rapides qui soient. Cet exploit est d’autant plus remarquable que le skipper vient de boucler ce parcours par les trois caps pour la première fois en solitaire. Son temps de référence s’établit à 50 jours 19 heures 7 minutes, 42 secondes à la vitesse moyenne de 23,74 nœuds pour une distance réellement parcourue de 28 938 milles. On reste assez loin du véritable record du tour du monde en solitaire détenu par François Gabart - 42 jours 16 heures 40 minutes 35 secondes établi en décembre 2017 – pour des raisons assez simples : tout d’abord il s’agissait d’une course avec date et heure de départ fixées à l’avance et non un record libre. Ensuite, sous réserve qu’elles durent au moins 24 h, les escales étaient possibles dans le règlement de l’Arkea Ultim Challenge. Le skipper victorieux a d’ailleurs été contraint de relâcher la cadence à deux reprises pour laisser filer des phénomènes météo dangereux – une première fois avant le Cap Horn et la seconde aux Açores, où le trimaran s’est carrément mis à quai. Pour finir, l’Ultim Maxi Edmond de Rothschild est un vrai trimaran volant tandis que le Macif de François Gabart était un simple foiler qui se contentait de soulager les coques grâce à ses appendices. « Cette course de pionniers, c’était l’inconnu, explique Charles Caudrelier. On se disait qu’il n’y aurait peut-être pas de concurrents à l’arrivée. Il y a sept ans, on ne volait pas encore. Aujourd’hui, avec 15 nœuds de vent, on est capable d’aller à 35 nœuds ! C’est fou et ce n’est que le début. On va faire des bateaux encore plus performants et on tournera autour du monde encore plus vite que ça. Peut-être faudra-t-il quand même faire des engins plus costauds et ne pas tout céder à la chasse au poids. Car sur cette course, j’ai l’impression d’avoir passé mon temps à bricoler et au final, on routait à 80/85% des performances. »

Tous les concurrents inscrits à l’Arkea Ultim Challenge n’étaient pas des trimarans volants mais on retiendra que cette nouvelle et toute dernière génération d’Ultim qui vole vient de prouver sa (relative) fiabilité. Le défi de ramener un bateau entier semblait pourtant impossible… au final, ce sont cinq marins sur six qui ont rempli (ou sont sur le point de remplir) le contrat : bravo à ces grands skippers capables de voler sur trois coques et bravo aux organisateurs de l’Arkéa Ultim Challenge qui ont été capables de mettre en place, 20 ans après en avoir eu l’idée et l’envie, cette course haletante autour du monde. Vous nous avez fait rêver autour des trois caps… merci !

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