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Majorque : oubliez le béton et découvrez les calanques désertes en multicoque !

La plus grande île de l’archipel des Baléares traîne une réputation de bétonnage à outrance… Vous découvrirez rapidement que cette urbanisation massive des années 1980 se limite – heureusement – à certaines portions du littoral. A vous les eaux tièdes et turquoise, les falaises vertigineuses, les cigales et les palmiers !

CARNET DE BORD

L’arrivée à l’aéroport de Palma peut refroidir – malgré la température ambiante – les marins les plus motivés : terminal immense, armada de bus, touristes en rangs serrés… C’est un fait, Majorque est une destination phare pendant l’été. Et ce n’est pas Palma, avec ses 400 000 habitants, qui vous apportera un sentiment de quiétude. Visitez tout de même la cathédrale et les vieux quartiers. Votre croisière démarrera très probablement ici ou dans une marina toute proche – les loueurs sont basés logiquement dans des ports bien équipés et à proximité de l’aéroport. Au départ de Palma, de nombreuses possibilités de navigation s’offrent à vous : Ibiza au sud à une dizaine d’heures de mer, et Minorque à l’est, accessible en une grosse demi-journée de voile. Mais Majorque à elle seule justifie largement une semaine ou deux de location. Au programme, passé les barres d’immeubles de la baie de Palma, une infinité de calas, de mouillages sauvages, de ports pittoresques, et surtout la côte nord et ses imposantes falaises.

Le tour de Majorque, en comptant le crochet par l’archipel de Cabrera, totalise à peu près 200 milles. La visite plus complète des baies – en particulier les plus profondes comme Alcudia – peut rapidement faire grimper encore le loch de votre multicoque. Boucler ce parcours est envisageable en une semaine, à condition de ne pas passer toute la journée à barboter au fond d’une cala. Cette croisière ne réclame pas d’anticipation particulière – à une réserve près : en juillet et août, il est préférable de choisir un mouillage pour la nuit dès la fin d’après-midi.

ITINERAIRE TYPE

Un conseil avant de vous élancer : si la météo ne vous dicte pas de filer vers l’est au départ de Palma (sens inverse des aiguilles d’une montre), choisissez plutôt de croiser vers l’ouest : les guides nautiques disponibles – rédigés en anglais ou en français – décrivent les ports et les mouillages dans le sens des aiguilles d’une montre. Et c’est tout de même plus confortable de suivre le guide que de le prendre à rebrousse-page !

Notre programme pour une semaine de location :

Jour 1

Les fêtards – ou les ethnologues – peuvent être tentés de relâcher à Magaluf, l’Ibiza local. Une plage superbe, un abri très correct, curieusement très peu de bateaux… et bien sûr de très grands immeubles. La ville est morte le matin, mollement enjouée l’après-midi sur les transats, se réveille à la tombée de la nuit, pour exploser à trois heures du matin. A quelques encablures au sud-ouest, le premier mouillage avec de vraies eaux turquoise, c’est Las Illetas – archi bondé et tout plat. Pour le déjeuner, Cala Portals et ses trois criques distinctes, et Cala Figuera, plus sauvage, sont tout indiquées. L’amarrage à la « méditerranéenne », avec ancre à l’avant et bouts à terre à l’arrière, est recommandé. Pour la nuit, poussez jusqu’à Andraitx, un abri sympathique et bien protégé.

Jour 2

A l’extrémité ouest de Majorque, la plage de San Telmo, abritée derrière l’île Pantaleu, vaut un arrêt. Juste en face, l’île spectaculaire Dragonera propose elle aussi quelques mouillages sur sa côte sud-est. Vous voilà désormais sur la côte nord ; très peu de mouillages jusqu’à la fameuse péninsule de la Foradada – dont l’extrémité est percée. Pour la nuit, mouillez à Puerto Soller, unique – et charmant – abri de la côte nord.

Jour 3

Profitez du calme relatif de la matinée pour visiter la Cala Tuent, au pied du plus haut sommet de l’île – 1455 m – et poursuivez vers l’est jusqu’à l’étonnant lagon de Torrente de Pareis. Très peu de villages, peu de vrais abris, mais seulement de la roche blanche, ocre, or, et des falaises toujours plus élancées. Tentez la Cala Castel pour déjeuner. Après 30 milles à raser la roche, se dessine le Cap Formentor ; il protège quelques mouillages, et surtout un excellent abri pour la nuit : Pollensa.

Jour 4

La baie d’Alcudia propose en bordure nord-ouest quelques jolis spots, mais celui d’Es Calo, de l’autre côté, est à ne pas rater – un petit quai à demi effondré, des roches dorées, des pins, de l’eau turquoise, des sommets de plus de 400 mètres : l’environnement est exceptionnel et absolument sauvage. Après avoir laissé sur tribord une succession de caps imposants, vous découvrirez de nombreux mouillages – parfois exposés à l’est – et un port sympathique, Cala Ratjada.

Jour 5

Toute une succession de calas s’offre à vous – des plus sauvages, comme Cala Barcas et Cala Mitjana, à la plus bling-bling, Cala d’Or. Les meilleurs abris pour la nuit : Puerto Colom et Puerto Petro.

Jour 6

Votre objectif : rejoindre l’archipel protégé des Caberas ! A condition d’anticiper et d’obtenir une réservation sur le site www.reservasparquesnacionales.es – la plupart des multicoques sont détenteurs d’une autorisation de passage sur corps-mort la journée, à condition que des bouées soient disponibles. Pas de possibilité de rester pour la nuit ? Reprenez la mer vers Puerto Colonia de Sant Jordi. Juste au nord-ouest de la pointe des Salines, point le plus méridional de Majorque, on découvre la Cala Caragol et sa belle plage bordée d’une pinède dense, la cala de poche Entugores, et encore de beaux mouillages entre rochers et dune – playa des Carbo et playa de sa Roquetas. Et, avant de rentrer à Palma, ne ratez pas la minuscule cala Beltran, et savourez le turquoise de l’eau de Cala Pi…

MAJORQUE PRATIQUE

S'y rendre :

Avec plus de 22 millions de passagers par an, l’aéroport de Palma est entré dans le top 20 européen – et c’est même l’un des plus actifs l’été. C’est dire s’il est aisé de rejoindre l’île par les airs. Et la destination est d’autant plus attractive qu’elle est desservie par de très nombreuses compagnies low cost. Majorque est également accessible par ferry, principalement depuis Barcelone, Valence et Denia.

Quand :

De juin à septembre, il fait pratiquement beau tout le temps… C’est donc pendant l’été de l’hémisphère nord que les conditions sont les plus favorables. La température moyenne de l’air est de 25°C – maxima moyens de 31°C – et celle de l’eau peut grimper à 26°C. Pour autant, il est tout à fait envisageable de naviguer pendant les autres mois de l’année : l’air reste doux – 11° C en moyenne en janvier – et l’eau ne descend pas sous les 14°C. Le temps est globalement sec et ensoleillé – 400 mm d’eau et 2750 heures d’ensoleillement par an. Seul bémol : les vents peuvent être violents pendant la mauvaise saison – la tramontane, de secteur nord à nord-ouest, parvient à se faire sentir sur la côte nord de Majorque et la houle peut atteindre deux mètres. En revanche, de mai à octobre, il n’est pas rare que des journées de calme plat s’enchaînent… Là, les moteurs s’imposent. La côte sud, et particulièrement la baie de Palma, profite d’un régime régulier de brise thermique de secteur sud.

Conditions de navigation :

Pas de marée, des courants négligeables et très peu de hauts-fonds : croiser à Majorque est aussi plaisant que facile. Seule contraintes : la houle et le clapot, qui peuvent rendre certains mouillages difficilement tenables. D’une manière générale, vous serez tentés de profiter des innombrables baies et calanques – les calas. Mais les possibilités d’être amarré à quai, de faire le plein d’eau et de carburant sont presque partout envisageables ; Majorque compte une vingtaine de ports parfaitement équipés. Les bons abris sont suffisamment nombreux pour assurer un repli sûr et rapide – à l’exception de la côte nord : sur les 50 milles de falaises et à-pics spectaculaires, seul Puerto Soller est fréquentable si la mer est agitée.

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