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Saint-Barth, la tentation d’une île

Un petit caillou sous les tropiques, adulé par la jet set…, mais également des mouillages sublimes, un plan d’eau exceptionnel et l’alizé pour allonger le sillage. Pour en profiter, rien de mieux que de louer un multicoque à Saint-Martin, toute proche.

CARNET DE BORD

Qui dit Saint-Barth pense immédiatement bling bling, stars à gogo et fêtes très VIP… Si vous découvrez l’île pendant les vacances de Noël, c’est bien le programme local. Mais tout le reste de l’année, non, ce n’est pas tout à fait ça ! Certes, les luxueuses villas aux toits verts ou rouges abritent toujours des célébrités. Mais ces dernières se font discrètes et adoptent volontiers le mode de vie des Saint-Barth (on appelle comme ça les habitants). Tongues, short élimé, T-shirt froissé et casquette constituent l’accoutrement vestimentaire adopté par tous. Un besoin de simplicité, de confort et de discrétion. Une posture ? Pas vraiment, si on en juge par l’efficacité des habitants à gommer les lourds dégâts causés par le cyclone Irma en septembre 2017. Voilà pour le décor social. Pour le paysage, préparez-vous à en prendre plein les yeux : Saint-Barth propose des plages magnifiques baignées d’eau turquoise et tiède toute l’année, des panoramas à couper le souffle et une multitude de petits îlots qui sont autant d’invites au mouillage. Car c’est bien par la mer que Saint-Barth offre le meilleur.

 

LE GUIDE DES MOUILLAGES (ET DES PLAGES)

Les spots sont tous plus beaux les uns que les autres… sauvages, people ou populaires, il y en a pour tous les goûts ! Mais tous ne sont pas tranquilles. On démarre par le plus célèbre, le Colombier, au nord-ouest, pour un tour complet de l’île dans le sens des aiguilles d’une montre.

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Plage du Colombier

Une des plus iconiques de l’île. Les locaux l’appellent parfois « la plage Rockfeller » car c’est ici que l’homme d’affaires milliardaire a fait construire une superbe villa, en 1957. Elle est aujourd’hui à l’abandon… Nichée tout au nord-ouest et exposée ouest, cette plage est donc abritée de l’alizé. Un mouillage sûr et des eaux particulièrement cristallines. Une plage peu fréquentée car l’accès depuis la terre réclame près de 30 minutes de marche – sur un sentier magnifique.

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Baie Saint-Jean

On la découvre un peu plus au sud ; c’est là que se niche l’aéroport, dont la piste est l’une des plus courtes des Caraïbes. Voir atterrir et décoller les petits avions est un spectacle… la plage est bien protégée par un platin rocheux, mais reste accessible en bateau, offrant de nombreuses possibilités de mouillage sur un plan d’eau très calme. Sable blanc, cocotiers et en point de mire le fameux et baroque Eden Rock, le plus ancien hôtel de l’île.

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Anse de Lorient

Un peu plus au nord-est, elle offre de nombreuses possibilités avec un spot de surf au large et pourtant des eaux très calmes en bord de plage. C’est ici que les familles aiment se retrouver. Pas de chichis, de la simplicité, mais un accès réservé aux petits multicoques – ou à l’annexe.

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Plage de la Grande Saline

Toujours sur la côte sud, mais plus à l’ouest, vous découvrirez la plus grande plage de l’île, la Grande Saline – elle jouxte en effet des marais salants. L’endroit est sauvage et la dune généreuse. Un peu de ressac, mais le mouillage de jour est possible, surtout pour un multi, qui roule bien moins qu’un mono. Cette plage est fréquentée par une population très variée… si vous venez avec des enfants, veillez à vous installer dans la zone ad hoc !

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Anse du Gouverneur

Plus à l’ouest encore, la plage de l’anse du Gouverneur est particulièrement encaissée et propose un panorama exceptionnel. Peu fréquentée, cette plage s’avère un bon mouillage pour la journée, même si le ressac, à l’instar de sa grande voisine, est parfois sensible quand la houle au large est forte et/ou orientée sud-est.

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Plage de Shell Beach

On vire ensuite l’extrême pointe sud de Saint-Barth pour remonter, cap au nord-ouest, vers le port de Gustavia. Juste avant d’y parvenir, une belle plage de coquillages sur tribord ; il s’agit de Shell Beach. Eau turquoise et coquillages roses forment un délicieux cocktail pour les yeux – un peu moins pour les pieds nus. L’endroit est fréquentée par les locaux, beaucoup moins par les touristes. En multicoque, il s’agit d’un excellent mouillage d’après-midi pour profiter de la baignade avant l’arrivée au port.

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Un peu après Gustavia, encore deux spots à signaler : la plage de Public, située en plein cœur de la zone industrielle, mais néanmoins propre et agréable – c’est là qu’est basée l’école de voile –, et celle de Corossol, petite anse pittoresque avec ses cases traditionnelles et ses bateaux de pêche.

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Inhabité et intégré à la réserve naturelle, ce caillou aride tranche avec Saint-Barth : ici, la végétation est en effet inexistante, exception faite des cactus… Le mouillage sur bouées, sous le vent de l’île, est bien abrité. L’ambiance est ici bien plus calme qu’à Gustavia.

Saint-Barth story express

L’histoire de l’île, plus enivrante encore que le meilleur des champagnes : haut lieu de la flibuste, ce petit caillou de 24 km2 devenu français a été échangé à la Suède contre un comptoir commercial en 1784. A peine un siècle plus tard, en 1878, les Suédois l’ont rétrocédée à la France contre… rien du tout ! Alors, depuis quand Saint-Barth est devenu un des spots incontournables de la jet set ? Tout a démarré en 1957, année où David Rockfeller y achète trois propriétés. C’est alors que les grands noms de l’industrie et du show biz lui emboîtent le pas, séduits eux aussi par le climat tropical, l’ambiance locale nonchalante et les plages superbes de l’île.

De ce passé subsistent quelques monuments à ne pas rater. La plupart d’entre eux sont accessibles à pied depuis Gustavia : batterie suédoise du fort Gustav II, l’église, le clocher suédois et la maison des Gouverneurs méritent la visite.

 

Saint-Barth pratique

Accès par la mer

L’île est principalement reliée à celle de Saint-Martin, toute proche – 15 milles au nord-ouest. Plusieurs liaisons maritimes sont assurées – 45 à 75 minutes de traversée, à partir de 50 € l’aller/retour. Il est également possible de rejoindre Saint-Barth à bord d’un bateau taxi.

 

Accès par avion

Saint-Martin dispose d’un aéroport international connecté avec l’Europe, les Etats-Unis et la zone Caraïbes. Rejoindre Saint-Barth en avion est une expérience unique, réservée aux pilotes qui ont effectué une qualification spéciale : la piste, longue de 600 m seulement, est coincée entre un col et la mer… sensations fortes garanties ! Les avions sont donc petits et ne volent que le jour, avec des conditions météorologiques favorables. La plupart des vols assurent la liaison entre Saint-Martin et Saint-Barth, en 12 minutes seulement, à partir de 140 € l’aller/retour. Mais l’accès est également assuré depuis la Guadeloupe, Puerto Rico et Antigua.

 

Location de multicoques

Pas de base de location sur l’île. Mais de grosses flottes de catamarans disponibles à Saint-Martin, à trois heures de mer. Louer un voilier en Martinique – distante de 255 milles – peut se justifier si vous recherchez une unité particulière : le port du Marin est en effet la base arrière de nombreux multicoques rapides.

Principaux loueurs physiques de Saint-Martin :

Blue Lagoon, Dream Yacht Charter, Sunsail, The Moorings, TradeWinds.

 

Météo

Saint-Barth est soumis d’octobre à juin à l’alizé – qui souffle du nord-est au sud-est –, un vent établi de 10 à 25 nœuds sur de très longues distances. Du coup, la houle est souvent au rendez-vous, associée à un clapot court. La côte au vent est logiquement bien plus exposée que celle sous le vent, où se nichent le port de Gustavia et les principaux mouillages.

Le carême, de décembre à avril, dispense un temps plutôt sec et pas trop chaud – moyenne de 25°C. L’hivernage est plus humide et sensiblement plus étouffant avec 27°C de température moyenne. La pluviométrie annuelle atteint 1000 mm, mais la nature des sols, la chaleur et l’absence de sources et de cours d’eau se traduisent par une végétation sèche.

 

Port

Le seul port de l’île est Gustavia. Il est parfaitement protégé de l’alizé. Seuls quelques ressacs de sillages peuvent agiter le plan d’eau. Les bateaux s’amarrent cul à quai grâce à des pendilles. L’avant-port s’ouvre sur une vaste baie où il est possible de prendre un corps-mort. A terre, nombreuses possibilités de restauration et d’avitaillement.

 

Guide pratique

En plus de nombreux ouvrages de référence qui traitent de cette zone de navigation, Turquoise, un guide compact et gratuit, consacre une bonne dizaine de pages à Saint-Barth. Embarquez-le à bord, vous le trouverez partout à Saint-Martin !

 

A découvrir

Un café-restaurant à ne pas rater ? Sans hésiter, le Select ! Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, le plus ancien restau de l’île est plutôt connu pour sa franche convivialité, ses burgers et ses rhums arrangés…

A visiter à Gustavia : le clocher suédois et le bâtiment de l’ancienne préfecture, témoins de la présence suédoise, les églises catholique et anglicane, et bien sûr les cases traditionnelles qui ont résisté aux incendies, cyclones et autres outrages du temps…

A faire si vous avez un peu de temps : louer une voiture – petite de préférence, les routes sont étroites et escarpées – et découvrir les panoramas et les 14 plages secrètes, ou presque.

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