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Embarquez sur le convoyage La Rochelle - Pula d’un NEEL 43 : Journal d’une traversée

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Le convoyage d’un bateau n’est pas une simple navigation, il requiert la précision et l’expertise pointue d’un marin chevronné pour acheminer un navire en toute sécurité sur de longues (ou plus courtes) distances.

Benoît, skipper professionnel sur la plateforme Capt’n Boat partage le journal de bord du convoyage d’un trimaran Neel 43 flambant neuf de La Rochelle (France) jusqu’à Pula (Croatie). Son récit illustre la rigueur et le professionnalisme nécessaire pour mener à bien une telle mission.

 

Le convoyage par un skipper professionnel : un pari gagnant

Le convoyage d’un bateau consiste en un déplacement d’une embarcation d’un point A à un point B par la mer. Cette opération peut s’avérer complexe, nécessitant une expertise approfondie en navigation, en gestion de l’équipage et en anticipation des conditions météorologiques. L'expertise d'un skipper comme Benoît offre une assurance supplémentaire en matière de sécurité et de navigation.

D’autre part, faire convoyer votre bateau vous permet de gagner un temps précieux. Au lieu de vous soucier des détails logistiques et de la navigation, vous pouvez vous concentrer sur d'autres aspects de votre vie ou de votre entreprise.

Dans le cas de Benoît, la mission de convoyage avait pour but de transporter le NEEL 43 jusqu'en Croatie dans un laps de temps défini pour le livrer à son propriétaire. Les enjeux étaient donc de définir l’itinéraire le plus efficace en fonction des conditions météorologiques et de respecter le bateau pour le livrer aussi neuf que possible. 

 

La préparation du convoyage : une étape indispensable

La mission de Benoît commence par la découverte du bateau qu’il va convoyer : un NEEL 43. Son œil avisé de marin professionnel repère tout de suite les caractéristiques du bateau : cale machine spacieuse, circuits électriques, d’eau et de carburant clairs, ordonnés et identifiés… le rêve pour un capitaine ! « Bien que la taille et le volume du bateau puissent donner l’impression d’un potentiel fardage1 conséquent, le moteur Volvo Penta de 50 CV et le propulseur d’étrave assurent des manœuvres fluides et aisées », analyse Benoît après une première prise en main du navire.

Benoît et son équipier procèdent ensuite à la préparation technique du bateau : avitaillement, matossage2 de l’équipement, préparation de la route et étude de la météo. « Nous décidons alors d’un départ mercredi 15 mars au matin avec un courant de marée favorable, un vent et une mer qui s’apaisent et seront plus propices à la prise en main d’un nouveau bateau que les conditions du jour qui sont un peu musclées dans le golfe de Gascogne. »  

 

La traversée La Rochelle - Pula

1ère étape : La Rochelle - Porto de Cariño

Départ à 10h00 direction Porto de Cariño en Espagne. Cette première étape fait parcourir à Benoît et son équipier environ 320 NM jusqu’au vendredi 17 mars au matin. Au début, des conditions idéales sont au rendez-vous : un vent latéral de 3 à 4 sur l’échelle de Beaufort3 (BF) permet de hisser la grand voile (GV) haute et de déployer le génois. La mer à 3 sur l’échelle de Douglas4 (DGL) permet à l’équipage d’atteindre une vitesse de fond de 7 nœuds. Peu à peu le vent et la mer diminuent obligeant Benoît à démarrer le moteur : « Avec 2000 tour / minute et un vent résiduel nous atteignons une vitesse de 6,5 nœuds. » Benoît précise que lors d’un convoyage le moteur est souvent utilisé afin de livrer le bateau dans les temps.


1 Fardage : il s’agit de la prise au vent d’un bateau directement impactée par le poids et la taille de ce dernier. 
2 Matossage : répartition de l’équipement et de la cargaison pour maintenir le bateau plat et stable. 
3 L'échelle de Beaufort : échelle de mesure de la vitesse du vent sur une durée de dix minutes, comportant 13 degrés.
4 L'échelle de Douglas : exprime l’état de mer basé sur la hauteur de la mer du vent, soit sur la hauteur de la houle. Elle est utilisée pour indiquer la mer totale (mer du vent + houle).


 

2ème étape : La Rade de Cariño - Cascais

Samedi 18 mars à 9h00 Benoît met le cap vers Cascais (environ 300 NM à parcourir) et marque un arrêt au port de Péniche pour refaire un plein d’essence. Cela lui permet de calculer une consommation moyenne de carburant inférieure à 3,4 litres par heure : cette information est précieuse pour la suite.
Arrivés à Cascais (Portugal), une première révision moteur est effectuée pour garantir la continuité du voyage en toute sérénité.

 

3ème étape : Cascais - Barbate

Du mardi 21 au jeudi 23, l’équipage parcourt environ 270 NM pour rejoindre Barbate en Espagne. Les conditions sont favorables et permettent à Benoît et son second d’alterner des quarts de 30 à 40 NM. Au niveau de Vila Do Bispo, le vent tombe et le recours au moteur est nécessaire : « J’observe qu’à 1800 tours par minute le petit 50 CV consomme seulement 3 litres par heure : une autre information utile. »
Arrivé à Barbate, Benoît doit alors attendre le bon moment pour passer le détroit de Gibraltar, car il le rappelle : « Il n’y a qu'une règle pour passer Gibraltar avec un petit navire : on ne passe qu’avec le courant de marée et le vent, sinon on attend. » Cette attente lui permet d’acheter un Pinger (photo ci-dessous), un répulsif sonore pour éloigner la harde d’orque qui occupe actuellement le détroit. Un bon moyen d’éviter un remorquage et des réparations causés par les attaques d’orques (à ce sujet, voir le dossier "Faut-il avoir peur des orques ?" dans MM218).

 

4ème étape : Barbate - San Vito Lo Capo

Le jeudi 23 mars, les conditions sont rassemblées et le NEEL 43 traverse tranquillement le détroit de Gibraltar avec un vent du Nord entre 3 et 7 BF et une mer ¾ arrière.
Mercredi 29 mars à 15h l’équipage arrive à San Vito Lo Capo (Sicile, Italie) et réalise le trio gasoil, avitaillement et repos, ainsi qu’une inspection minutieuse du trimaran (coques, fonds, moteur, gréement…)

 

5ème étape : San Vito Lo Capo - Vela Luka

Le départ vers Vela Luka est prévu pour le lendemain, environ 58 NM à parcourir. La traversée de l’Adriatique se fait rapidement pour que l’équipage soit au plus près des côtes croates avant le début de l’épisode annoncé de Bora (un vent descendant du Nord-Est). Alors qu’ils longent l’île de Korčula, le vent monte en intensité et atteint 7 à 8 BF : Benoît décide alors de se mettre à l’abri dans la marina de Vela Luka pour attendre des conditions plus favorables. C’est aussi ça être un bon skipper : savoir anticiper les changements météorologiques et prendre les bonnes décisions pour l’équipage et pour le bateau. 

 

Dernière étape : Vela Luka - Pula

Dernière ligne droite ! Avec 180 NM à parcourir, ils atteignent Pula le mercredi 5 avril à 10h00. « Au fond de la marina Verdura les rafales atteignent encore 25 nœuds mais avec l’aide du propulseur d’étrave, l’amarrage cul à quai se passe sans incident. Nous effectuons avec le propriétaire la visite de contrôle en faisant le tour du trimaran. La mission est une réussite ! » raconte Benoît.

 


Un besoin en convoyage ?

Faites appel à un équipage professionnel Capt’n Boat pour convoyer votre bateau !

www.captnboat.com/fr/ 


 

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