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Le retour de la trinquette

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Le génois sur enrouleur a été une vraie révolution dans nos vies marines. Oubliées, les expéditions scabreuses sur la plage avant lorsque le vent monte. Une seule voile d’avant s’adaptant à tous les temps, réglable sans sortir du cockpit, nous avons très vite oublié ce que le mot "plaisance" pouvait parfois avoir d’ironique il n’y a encore que quarante ans. Revers de la médaille, ledit génois devait savoir tout faire : du génois léger au tourmentin, en passant par le génois lourd et le solent. On a peut-être trop vite oublié que, si l’enrouleur ne pouvait recevoir qu’une seule voile, rien n’interdisait d’en changer en fonction de son programme : faible recouvrement et tissu solide pour les grandes traversées, génois maxi au grammage médium pour les croisières côtières. Au final, nous nous sommes imposé un sacré compromis, sur la forme, le tissu, la triangulation, et un rendement très médiocre une fois partiellement enroulé. La situation se dégradant rapidement avec l’âge et l’état de ladite voile. Sur nos multicoques, le souci a reçu une réponse partielle avec l’avènement du solent autovireur de surface réduite, à la coupe très plate et au grammage moyen relativement élevé. Mais les deniers dessins de nos architectes favoris suivent l’évolution de la course au large et les mâts reculent sur nos plates-formes pour :
- Reculer les centres de gravité et de poussée vélique, ce qui a comme double avantage de réduire à la fois tangage et risque d’enfournement.
- Rééquilibrer le plan de voilure entre voile d’avant et grand-voile. Cette dernière, aux proportions devenues trop importantes, était de plus en plus difficile à contrôler.

Retourde la trinquette

Trinquette et génois en ciseaux au portant, une solution pour booster son cata en transat.

Si l’on ajoute la volonté de nombre de "multicoquistes" de continuer à naviguer à la voile dans le médium, voire les petits airs, le retour d’un génois aux proportions plus généreuses s’imposait, et avec lui celui d’une solution pour les régimes plus soutenus, disons au-dessus de 25 nœuds apparents pour schématiser. Plus le bateau sera grand, plus cette alternative au génois, et la sécurité d’avoir une deuxième voile disponible, s’imposera. A partir de 45 pieds, et définitivement au-dessus de 50 pieds, pour tout programme hauturier sérieux, la trinquette est incontournable. Montée sur un bas étai, son point d’amure se situe en retrait de l’étai principal. Son centre de poussée est donc reculé et rabaissé par rapport au génois standard, même enroulé, ce qui va bien dans le sens de la sécurité et de la manœuvrabilité quand les conditions deviennent un peu plus sportives. Sa coupe, relativement plate car c’est aux allures proches du vent que son utilisation sera le plus stratégique, fera la place belle à des renforts largement dimensionnés. Pour le matériau, nul besoin de membrane très complexe, un tissu Hydranet ou un bon Spectra de fort grammage sera gage de tranquillité et de durabilité. Quand le vent monte, on ne ...

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