Technique
Chavirage - Et si on brisait le tabou ?
Méconnaissance et amalgames ont permis à de tels préjugés de perdurer. Les régates et la course au large ont largement contribué à cette (mauvaise) réputation. Mais les ratios des libellules de course ne sont pas du tout les mêmes que ceux de nos multicoques de croisière. Et même dans l’extrême, il y a une gradation. Un trimaran Ultim décolle autour de 16 nœuds de vent, un Ocean Fifty navigue sur un flotteur dès 13-14 nœuds de vent, quand un 60 pieds Orma se contentait de 11,5 nœuds. Plus extrême encore, le trimaran BMW Oracle de la Coupe de l’America lève la patte dès 7 nœuds, un véritable bateau de lac ! D’ailleurs, à bord d’un Decision 35, si le vent monte à 20 nœuds sur le lac de Genève, le bateau devient ingérable. Alors au large, en solitaire, le risque est décuplé, car les temps de réaction sont rallongés alors que l’anticipation est plus que jamais nécessaire. Revenons à nos multicoques de croisière. Ecrivons-le tout net : le risque de chavirage est insignifiant sur le plan statistique : on ne compte, ces dernières années, que 1 à 5 chavirages de multicoques de plus de 30 pieds (on ne parle pas ici des naufrages ou des pertes totales causées par des cyclones comme Irma) par an pour 15 000 multicoques de croisière naviguant, soit un risque de 0,017 % par an. A l’échelle d’une vie de bateau – 40 ans –, on atteint 0,67 %. A comparer avec le risque d’accident de voiture – 1 tous les 70 000 km (en France selon la Sécurité Routière), soit 1 tous les 7 ans (kilométrage moyen d’une voiture de 10 000 km/an dans le monde). 0,017 % de risque de chavirer pour un multicoque chaque année, contre 14 % d’avoir un accident sur la route pour une voiture, voilà qui pose le débat, non ?
Cependant, même insignifiant, le risque de chavirage sur un catamaran ou un trimaran de grande série existe. La preuve ? Il est encadré par ...
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