Voyage

Niue - Les portes de l’océan Pacifique

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La marina de Shelter Bay est le passage obligé pour récupérer quatre longues aussières et les énormes pare-battages, mais également pour embarquer à bord quatre personnes, les « line handlers » qui vont justement s’occuper des aussières – en plus du capitaine du multicoque et du pilote. Auparavant, nous aurons eu la visite à bord d’un officiel qui nous aura attribué un numéro d’identification. Le transit du canal de Panama coûte désormais 2 500 $ pour tout voilier de moins de 65 pieds. A cela s’ajoute l’indemnité des équipiers, 100 $ pour chacun d’entre eux. Le jour du passage est arrivé. Nous sommes huit à bord, nous avons préparé nos repas le matin. Nous sommes toujours dans l’anticipation des imprévus qui pourraient déclencher une crise de notre fils – gérer ses comportements et ses impulsions, c’est notre vie de parents d’enfant autiste. En début d’après-midi, nous larguons les amarres. La tension est palpable, un mélange de stress, d’impatience, de réflexion sur ce que nous allons vivre. Le pilote arrive ; à l’entrée de la première écluse, des hommes à terre envoient à l’avant du catamaran des toulines auxquelles on noue l’amarre. Puis les portes se ferment sur l’Atlantique, et nous voilà bel et bien séparés de cet océan que nous avons parcouru pendant 15 mois. Après deux autres écluses, nous voilà dans le lac Gatún. Nous ne tardons pas à aller dormir, les préparations, les émotions et la chaleur nous ont bien fatigués ! Au matin, le même pilote nous rejoint. La traversée du lac est longue, la chaleur écrasante. Voici l’écluse de Miraflorès, la porte du Pacifique. Un moment fort, rempli d’émotions, des pensées nous reviennent, sur tout ce que l’on a vécu ces dernières années, les joies que nous avons eues. La suite ne sera pas simple. Faire face à ses peurs, face à ce challenge familial qui nous attend – la traversée du Pacifique. Le passage est un moment fort de notre voyage. Ces portes aussi réelles que symboliques nous éloignent un peu plus de nos racines. Une porte se ferme, mais nous ne la fermons pas à l’intérieur de nous. Je crois qu’il ne faut pas fermer la porte sur le passé – c’est l’expérience qui fait grandir, non ?

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