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Le tour du monde en… 40 jours

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Depuis quelque temps, nous avons en effet quelques problèmes à la rédaction de Multicoques Mag. Comment définir et qualifier une navigation à bord d'un des catamarans de l'America's Cup ? Et que dire du tour du monde en solitaire de Thomas Coville ? Et maintenant, c'est Francis Joyon et ses hommes qui nous obligent à chercher dans les dictionnaires pour définir… l'indéfinissable ? Un exploit pareil ne peut que difficilement être limité à un adjectif. Phénoménal, exceptionnel, génial, ahurissant, mythique, imbattable, comment expliquer ce qui est tout simplement inexplicable ?

 

La réalité est qu'en un peu moins de 25 ans, le temps nécessaire aux meilleurs marins sur les plus fantastiques machines à naviguer au large pour faire le tour du monde a été quasiment divisé par deux. 79 jours en 1993 pour Bruno Peyron et ses hommes, contre 40 jours pour l'équipage de Joyon en ce début 2017. La moyenne est encore plus frappante : 12 nœuds pour Commodore Explorer contre près de 23 pour Idec Sport !

Francis Joyon, Clément Surtel, Alex Pella, Bernard Stamm, Gwénolé Gahinet et Sébastien Audigane ont donc bouclé le tour du monde le plus rapide de l'histoire (nous sommes obligé d'ajouter "à ce jour") en 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes. 22,84 nœuds de moyenne sur l'orthodromie, 26,85 nœuds sur le fond, puisqu'ils ont parcouru 26 412 milles, soit 4 000 milles de plus que la route théorique, là où le précédent recordman avait dû naviguer 29 000 milles.

Le record établi en 2012 par Loïck Peyron et ses 13 hommes d'équipage a donc été pulvérisé et amélioré de plus de quatre jours et demi. Et, cerise sur le gâteau, les hommes d'Idec battent en même temps six records ou temps intermédiaires.


 

Francis Joyon, l'un des plus formidables marins de sa génération :

"Les 40 jours ne constituaient pas un objectif au départ, ce n’était pas imaginable. Battre le record d’une minute représentait déjà un exploit formidable. On passait un peu pour des rigolos et des hurluberlus de nous attaquer à ce challenge tellement difficile pour un si petit équipage à bord de ce bateau, face à la douzaine d’équipiers qui détenait jusque-là le record à bord d’un bateau de 40 mètres.

Sur notre deuxième tentative cette année, nous avons de nouveau rencontré un pot au noir très difficile. C’était moralement très dur. Mais Gwénolé, qui est un éternel optimiste, croyait que la situation météo ne pouvait que s’améliorer. Au cap Bonne-Espérance, nous étions mieux placés que les prévisions, et toutes les portes se sont ensuite ouvertes devant nous. On a su qu’on pouvait battre le record dès lors que nous pouvions maintenir les 35 nœuds de vitesse à laquelle se déplaçait le front à l’avant duquel nous nous étions positionnés pour traverser l’océan Indien et une partie du Pacifique. On savait que le record se jouait là. Notre motivation était très forte pour connaître plusieurs journées à près de 900 milles. Nous étions toujours à fond. Et si, parfois, nous avons fait en sorte de ne pas dépasser les 40 nœuds, à l’avant du front, nous n’avions pas de limites."

A voir et à revoir sur le site de Multicoques-mag.com

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