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Traverser un océan : un rêve accessible !

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Traverser un océan, qu'il s'agisse d'une transat, d'une transmed ou d'une transpac, est toujours un évènement à part dans une vie de marin. C'est un moment fort, l'aboutissement d'un rêve et parfois le moment de faire le point avec soi-même en profitant d'une quinzaine de jours (au moins), seul, en famille ou entre amis, au milieu de l'océan, sans autre horizon que le bleu de la mer, à la poursuite d'un mythe que vos lectures d'adolescent ont magnifié. Alors, pour que la réalité soit à la hauteur du rêve, voici quelques conseils pour se préparer au mieux et vivre à fond cette expérience…

Le rêve d'une transatlantique

Cap plein ouest... La route est facile, il suffit de suivre le soleil !

Le bon équipage

La transat, à proprement parler, commence en général aux Canaries pour se finir sur l'une des îles des Antilles (mais il y a des variantes – voir pages suivantes). La transpacifique partant généralement de Panama ou de la côte ouest des USA pour rejoindre la Polynésie ou Hawaï. Des traversées qui durent en général entre deux et quatre semaines, selon le parcours, l'état de la mer, du vent, de votre bateau, et bien sûr de l'équipage… Car une traversée réussie doit être partagée avec des équipiers qui ont envie de vivre la même histoire que vous. Alors, avant de vous lancer, se poser la question de l'équipage est primordial.
La traversée en famille a souvent les faveurs des pères, recherchant à vivre à la fois leur rêve d'adolescence et un moment intense de partage avec femme et enfants. C'est alors un vrai bonheur si votre famille assume parfaitement le projet. Car il faut bien se poser la question de savoir si vos enfants vont vraiment apprécier la traversée. En général, cela se passe bien. Mais le temps peut sembler long aux enfants trop jeunes pour prendre part aux manœuvres, et il est fort probable que le côté "mystique" des milliers de vagues à escalader leur échappe…
La solution consiste alors à partir entre amis. Là encore, il faut que le programme soit parfaitement assumé et compris de tous. Rien de pire qu'une transat avec un régatier en herbe, souhaitant changer les voiles toutes les demi-heures (un coup le spi, un coup le gennaker, avant de tenter une option radicale en météo...), si le reste de l'équipage cherche juste à vivre un moment de plénitude, et profiter de la parenthèse qu'offre cette traversée pour relire l'intégrale de Proust ou les aventures de Harry Potter (rayer la mention inutile !).
Enfin, il existe la possibilité de partir en solo… Réservée aux marins aguerris, cette solution permet de vivre pleinement son rêve, mais ne permet pas de partager cette expérience !

Le rêve d'une transatlantique

En traversée, la préparation des repas et la pêche sont les occupations principales…

Le bon bateau et le bon timing

S'il existe des exemples de traversées sur des "coquilles de noix" – la première traversée de l'Atlantique en cata de sport date de 1986, et Alessandro di Benedetto est toujours le seul à avoir traversé le Pacifique en solo et en cata de sport –, le choix du bateau reste très important. Mais plus que la taille du bateau, c'est bien sa préparation et celle de son équipage qui sont primordiales. Une bonne révision des organes de sécurité et quelques pièces de rechange bien choisies doivent vous garantir une traversée heureuse… (voir encadré)
Sur une traversée océanique, le seul impératif est de partir au bon moment, c'est-à-dire ni trop tôt ni trop tard par rapport aux saisons cycloniques. Pour la transat, il convient ainsi d'attendre que les alizés soient bien installés pour pouvoir profiter d'une belle nav au portant, ce qui est tout de même bien plus agréable… Le pire étant de devoir partir pour honorer une hypothétique date d'arrivée de l'autre côté. Et les moyens de communication d'aujourd'hui permettent de recevoir de bons fichiers météo pendant la traversée et de choisir la bonne route. A ce sujet, et si vous n'êtes pas sûr de savoir bien les interpréter, pourquoi ne pas faire appel à un routeur ?

Le rêve d'une transatlantique

Pas de vent ? C'est le moment de vivre l'unique et géniale sensation de se baigner avec 3000 mètres de fond sous les pieds !

Les rallyes

Pour ceux qui ont une appréhension trop importante, il existe un système bien rassurant : traverser dans le cadre d'un rallye ou d'une course croisière. L'ARC entraîne ainsi à travers l'Atlantique plus de 200 bateaux chaque année depuis 30 ans. Mais il existe beaucoup d'autres organisations (Atlantic Odyssey, rallyes des îles du Soleil…), dont le principe est toujours le même : vous permettre de vivre votre transat, avec la sécurité d'avoir d'autres bateaux autour de vous en cas de soucis en mer et en se retrouvant aux escales pour de grands moments de convivialité. Les parcours varient selon les organisateurs. Les avantages de la formule sont multiples : vous n'avez pas à organiser les escales, à trouver une place pour votre catamaran dans les marinas, et surtout, partant en groupe, vous avez l'assurance d'avoir, à portée de VHF, un bateau qui pourra vous aider, vous conseiller ou vous remonter le moral si le besoin s'en fait sentir. Certains rallyes sont même de vraies courses, avec un classement prestigieux, que nombre de skippers rêvent d'accrocher à leur palmarès. Ce système est rassurant, car il permet de traverser, seul, "en vrai", en profitant d'un environnement rassurant. En revanche, les inconvénients de ces rallyes sont leur coût d'inscription, mais aussi le fait qu'ils ont des dates fixes pour le départ. Et si la météo n'est pas bonne, il faut quand même partir…

Le rêve d'une transatlantique

Oserez-vous le faire ? Vivre quelques semaines avec les vagues comme seul horizon ?

Alors on y va ?

Mais qu'est-ce qui vous retient ? Tous ceux qui y sont allés n'ont qu'un rêve : y retourner ! Chaque traversée est unique, offre des moments intenses et grandioses, et des souvenirs en pagaille. Un vrai bonheur à partager avec sa famille, ses amis ou en solo, et avoir le plaisir de pouvoir dire : "Je l'ai fait" !

A ne pas oublier

Pour réussir sa traversée, il ne faut surtout pas oublier :
Des lignes de traîne pour améliorer l'ordinaire
Des livres en grande quantité : on lit beaucoup et beaucoup plus vite en mer…
Des DVD pour occuper les quarts de nuit
De la musique : là encore, beaucoup, et surtout des genres très différents. La musique est presque toujours omniprésente à bord, et un artiste adoré en début de nav peut facilement être honni après 15 jours de passage en boucle…
Un bon casque pour s'isoler. Un bon moyen de se déconnecter lorsque l'envie d'être seul se fait sentir.
Quelques bonnes bouteilles et un avitaillement cohérent pour soutenir le moral des troupes…

La préparation du bateau

Avant de vous lancer, il convient de préparer correctement votre bateau : en plus de l'avitaillement et de l'organisation de la vie à bord, il faut que votre bateau soit dans un état parfait.
Moteurs, gréement, écoutes et drisses doivent être impeccablement révisés, et tous les éléments douteux changés. Il faut impérativement embarquer les pièces de rechange indispensables (filtres à huile et à gasoil, courroies, rotor de pompes, filtres pour les pompes, quelques poulies et un bon lot de manilles, et une collection complète de bouts et de quoi changer les drisses, matériel de plomberie et d'électricien… C'est fou comme on devient un véritable artisan capable de gérer tous les corps de métier en seulement quelques jours…).

L’avitaillement

Réunissez votre équipage et faites une liste des recettes que chacun sait mener à bien. Préparez la liste des ingrédients nécessaires et la quantité par personne en fonction de la durée de la navigation et des possibilités de ravitaillement. Dressez en même temps un plan de menus, en commençant par les aliments les plus périssables en finissant par les plus “durables”. Prévoyez des légumes et des fruits, dont des agrumes pour la vitamine C, et des laitages pour le calcium, à chaque repas !
Pour faciliter l’amarinage de votre équipage, évitez les plats trop gras, trop épicés, trop typés les premiers jours.
Une fois les courses faites, il s’agit de tout faire entrer dans le bateau. Avant de monter les provisions à bord, débarrassez-vous au maximum des emballages et des cartons ; ce sont des nids douillets pour les cafards, ainsi que les “briques” de jus, de lait ou autre, dont les "oreilles" sont des refuges pour nos indésirables compagnons de voyage...
Et n'oubliez pas : l’organisme a besoin de 1 ml d’eau pour digérer 1 cal, donc buvez au moins 1,5 l/jour.

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