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Nos lecteurs autour du monde : Panama, le passage mythique

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Nous sommes à Portobello, dernier mouillage tranquille avant d’arriver à Colón, ville bruyante et mouillage très moyen. Mais ce n’est qu’un rapide arrêt pour le transit entre deux immensités bleutées, l’Atlantique et le Pacifique.

En trois jours, nous effectuons les papiers administratifs liés au transit pour le canal de Panama. Il est en effet possible de s’en occuper soi-même, et d’épargner quelque quatre cents dollars d’agent.

Voici les démarches que nous avons faites en 2016 lors de notre passage. Mais attention, ces démarches changent souvent, notre expérience ne peut donc être qu'informative !

Les premières écluses, tout le monde à bord est tendu.

Il faut tout d'abord se rendre à la tour de contrôle du port San Cristobal (très sécurisée) dans Colón. Comptez à peine 2 ou 3 dollars de taxi pour s’y rendre depuis l’unique mouillage de Colón, le Club Nautico (9. 21.852’ N | 79. 53.582’ W). C’est là qu’il faudra remplir les nombreux papiers. Une fois ceci réalisé, il nous est demandé de nous rendre aux "Flats" (9. 20.580’ | 79. 54.788’ W) avec le voilier pour l’y faire mesurer. En dessous de 50 pieds exactement, le prix est le même pour tous, 1 000 dollars, plus une caution de 870 dollars (celle-ci peut varier) récupérable après le passage du canal si le transit s’est bien passé.

L’eau monte, formant des tourbillons de courant à faire grincer sévèrement les aussières retenant les voiliers.

Une fois le voilier mesuré, il faut aller payer à la "City Bank" juste à côté du port de San Cristobal. Ensuite, il suffit d'appeler le numéro de téléphone qui vous a été donné pour connaître la date de son passage.

Le jour du passage, il faut se rendre aux Flats et rester en veille sur le canal 12. Un bateau viendra déposer un pilote, obligatoire pour tous, sur le voilier. Et attention, il faut être cinq au minimum à bord pour le transit. Il ne faut pas oublier d'avoir aussi 4 longues aussières et de protéger son bateau au mieux avec des pneus et des pare-battages. Nous avons utilisé les services du fameux Tito – très connu à Colón, qui en a fait un business et nous les a procurés.

Fermeture des portes, elles sont poussées par des vérins hydrauliques, puis nous montons de 8 mètres dans chaque chambre. 

Le passage du canal s’effectue en deux fois. La plupart des voiliers traversent les premières écluses, celles de Gatún, en début de soirée, pour arriver dans le lac du même nom, 27 mètres plus haut, vers 21 heures. Que vous soyez en catamaran, en trimaran ou en monocoque, les façons de s’accrocher aux autres bateaux sont tout le temps différentes. Généralement, les catas sont au centre, entourés de deux monocoques. Tout dépend aussi de la puissance des moteurs, de la largeur ou de la taille des voiliers. Nous nous sommes retrouvés en sandwich entre deux monocoques.

Notre cata va bientôt retrouver son beau Pacifique. 

Les écluses de Gatún passées, vous voici dans le lac, ou règne un grand calme. L’expression "c’est un lac" prend ici tout son sens ! Le pilote quitte le navire à la nuit tombée dès que nous sommes accrochés à la bouée prévue pour les voiliers.

À partir de 8 heures du matin, les nouveaux pilotes commencent à arriver, mais attention, aucune heure n’est jamais annoncée. Notre pilote est arrivé à 14h00. Attendre est, certainement, ce qu’il y a de plus ennuyant pendant le passage de Panama…

Durant la descente, nous sommes à l’avant avec de (très) gros cargos juste derrière nous. Impressionnant !

Il y a 25 milles à faire au moteur dans le lac pour atteindre les écluses de Pedro Miguel, le pilote peut demander à tout moment d’accélérer la cadence ou de ralentir la vitesse selon les passages de cargos.

Le lac Gatún est magnifique, nous longeons les rives de pierres et de terre rouge sur lesquelles repose une forêt luxuriante, sauvage. Certains pilotes garantissent même avoir déjà aperçu des jaguars le long de la côte… Des alligators se prélassent, allongés sur les rares plages de sable gris. Bien camouflés, ils sont assez difficiles à voir, mais pourtant toujours présents.

Nous ferons seuls, contre le mur, la descente des deux dernières écluses. Une méthode beaucoup plus simple, sachant que, lorsque l’eau se retire d’une chambre d’écluse, le courant est beaucoup moins impressionnant.

L’agent est important à bord, il est soit très bon, soit horrible… Notre dernier agent était très sympa, merci à lui !

La dernière porte s’ouvre alors, et voici le Pacifique qui nous aspire d’un puissant courant et nous éjecte hors de l’écluse. Notre premier mouillage de retour dans le Pacifique sera à la Playita, en face de la marina de Flamenco. Deux autres mouillages sont envisageables, le Balboa Yacht Club, ainsi que la baie de Flamenco, derrière le mouillage de la Playita, réputé être très désagréable. Le débarcadère pour annexe y est très rustique, et surtout attention aux marées : le marnage est de 5 mètres !

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