Voyage

Azyu - A fond sous un gros grain !

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Qui : Jean-Marie, Gaëlle, Coline et Erell
Où : Entre Marquises et Tuamotu
Multicoque : Nautitech 475
www.azyucroisiere.com


 

La mer est belle, le vent frise les 15 nœuds et offre une vitesse de croisière agréable. Sous Parasailor (145 m2), Azyu vogue à une vitesse de plus de 6 nœuds : les 500 milles vont être enfilés sans peine. Au matin du 3e jour, des orages éclatent au loin, le vent forcit à plus de 20 nœuds et la houle du nord se creuse rapidement. Dans ces conditions, mieux vaut barrer soi-même pour garder le spi bien vent arrière tout en négociant les vagues. A la faveur d’un grain, le bateau accélère, jusqu’à galoper sur l’océan à une vitesse de 20 nœuds ! Tout le monde enfile un gilet de sauvetage et les enfants sont barricadés dans le carré. Les vagues claquent sous la nacelle, tout le bateau grince. Le risque est double : se prendre une déferlante par l’arrière qui inonderait la nacelle, ou enfourner et faire un soleil. A ce stade, le capitaine comprend qu’il ne s’agit pas d’un grain passager, mais d’un vent de 35 nœuds établi et pas du tout prévu quelques jours plus tôt. Le catamaran part maintenant dans un surf sauvage, sans avoir tendance à enfourner ! Il faut l’arrêter d’urgence. Tandis que sa compagne reste à la barre, le capitaine part à l’avant étouffer le spi, tout en criant : « Si j’y arrive pas, tu cours au mât, tu largues la drisse.

Si elle se coince, tu la coupes au couteau ! » Acharné, le capitaine tire de toutes ses forces sur la chaussette du spi, mais, aux deux tiers de sa progression, le spi, gonflé à bloc, la coince. Il finit par enrouler la drisse autour d’un winch pour ferler complètement la voile folle. A la barre, sa compagne hallucine : le bateau avance à 10 nœuds, sans voile, ni moteur ! Autre souci, avec cette houle courte de 3 à 4 mètres de nord, les atolls de Makemo, Raroia ou encore Hao se ferment parce que leurs passes deviennent impraticables. Quelle galère ! Après une journée, les éléments deviennent complaisants, le vent tombe ainsi que la houle, Hao fait figure de havre. Bilan de cette traversée : le Nautitech 435 résiste au gros temps ; le Parasailor encaisse les surventes grâce à sa large ouverture, et son aile soulage l’avant du bateau. En Polynésie, lorsque les vents passent au nord, le système météorologique devient très instable, alors les prévisions ne sont fiables que 24 h à l’avance. On apprendra par la suite que deux bateaux au mouillage à Fakarava ont fini à la côte.

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