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Bernard Nivelt - De la Coupe de l’America au trimaran à moteur

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Quand son père décide de construire un catamaran en polyester dans le salon familial de Courbevoie, près de Paris, Bernard Nivelt est encore à l’école primaire. Alerté par l’odeur de styrène que dégage le jeune garçon, l’encadrement de l’établissement convoque les parents… Une anecdote qui n’empêchera pas Bernard de tirer ses premiers bords sur l’Exocet conçu et construit « maison ». Les études ? Un peu « chaotiques » : viré de l’école d’ingénieurs INSA Lyon, « ce qui est quand même une performance », Bernard réalise un DEA (aujourd’hui Master) sur les méthodes de dessins de formes avec des ordinateurs. Associé à Michel Joubert dès 1974, Bernard – ou plutôt le fameux tandem Joubert/Nivelt - signe en 1983 une victoire prestigieuse dans l’Admiral’s Cup avec Diva. Si l’heure est à la reconnaissance internationale, Bernard s’intéresse au multicoque, qui prend son essor en France. Dans la bande de copains avec qui il régate, il y a un certain Jean-François Fountaine. Ils décident de construire « un gros Hobie Cat de 20 mètres » pour s’aligner sur les grandes courses océaniques de l’époque : ce sera Charentes-Maritimes. Fascinés par les moyennes réalisées, le confort en mer et la capacité d’être actifs par rapport à la météo, ils lancent le Louisiane. Le début d’une longue coopération avec le chantier Fountaine Pajot, même si le marché de la location dévoiera quelque peu le concept initial.

Entre-temps, Bernard part s’installer en famille aux Etats-Unis, sans imaginer qu’en 1986 John Marshall, le bras droit de Dennis Conner, le cooptera pour intégrer le design team de Stars & Stripes US-1 ! Il s’agit d’une mission commando de six mois, ultra-secrète, dont l’objectif est de concevoir un Tornado de 60 pieds ! Deux gréements sont étudiés : l’un classique, l’autre une aile rigide révolutionnaire, imaginée par les ingénieurs les plus dingos de la planète. Hormis ce gréement extrême, il y a dans ce projet gagnant contre le monocoque géant néo-zélandais en 1988 toute la « philosophie multicoque » de l’architecte : finesse, légèreté, sobriété. Une idée directrice parfaitement illustrée par le JNP 60 que l’orfèvre rochelais Marc Pinta construira – cette unité fera nombre d’émules sur le marché du day-charter.

L’esprit ouvert de Bernard a également conçu un catamaran à moteur qui a marqué son époque. Pas très amateur de grandes traversées, le client souhaitait un multicoque à voile par souci d’économie. Réponse de l’architecte : « Mais moi, je vous dessine un catamaran à moteur qui consomme très peu, et ce que vous économisez sur le mât, les voiles, l’accastillage, la structure… correspond à trois tours du monde de consommation ! » Le très innovant Santorini, « un bateau de 20 m avec les aménagements d’un 15 m », est lancé en 1998. Ce multicoque a marqué les esprits au sein de la rédaction (voir essai dans MM089). « Un bateau que j’aimerais bien avoir pour ma retraite », se dit alors Bernard. Quinze ans plus tard, il l’acquiert aux enchères, sans ...

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